Billet du 23 février 2024 : Un choix qui devient inexplicable

Il en est abondamment question dans l’actualité, depuis deux semaines : doit-on, au Québec, baisser la limite légale permise pour le taux d’alcool dans le sang au volant d’un véhicule ? Ce taux est actuellement fixé à 80 milligrammes d’alcool par 100 millilitres de sang, soit 0,08. Le Québec est d’ailleurs la seule province canadienne à tolérer un taux aussi élevé. Cette semaine, le gouvernement de François Legault a opté pour le statu quo.

Je suis personnellement en faveur de ramener ce maximum à 0,05 et d’imposer des sanctions administratives à une personne interceptée au volant de son véhicule alors qu’elle affiche un taux supérieur. Et pas seulement pour s’ajuster à ce qui se passe ailleurs au Canada.

Lorsque nous sortons, ma conjointe et moi déterminons toujours à l’avance qui de nous deux prendra le volant lors du retour à la maison. Il y a quelques mois, nous étions chez des amis qui s’étaient procuré un modèle d’éthylomètre semblable à celui utilisé par les policiers. Nous avions déjà déterminé que c’est madame qui conduirait le véhicule après la soirée. Elle s’est donc limitée à une seule consommation et à peu près toute trace d’alcool avait disparu au moment où elle s’est prêtée à l’alcootest de nos amis.

En ce qui me concerne, ma locution n’était plus très claire, et je ne me sentais pas du tout apte à conduire un véhicule. Lorsque mon tour est venu de souffler dans l’appareil, il n’a affiché que 0,06. J’aurais donc pu en toute légalité (mais certainement pas en toute quiétude) conduire la trentaine de kilomètres qui séparent la résidence de nos amis de la nôtre.

Je sais que les bars et les restaurants se remettent difficilement des épreuves des dernières années. Diminuer le taux légal d’alcoolémie nuirait encore plus à leurs affaires, en ce sens où les consommations se vendraient moins. Toutefois, selon des chiffres récoltés en 2020, près du tiers des conducteurs décédés dans un accident de la route avaient un taux d’alcool dans le sang supérieur à 0,08. Et ces statistiques ne tiennent pas compte des vies fauchées par d’autres conducteurs ivres.

Entre les vies humaines et le chiffre d’affaires d’un secteur économique précis, le gouvernement du Québec a fait son choix, cette semaine. Ce choix devient de plus en plus inexplicable.


Dans le cours de français

Il y a cinq ans, pendant qu’on débattait au Québec sur le « Bonjour-Hi » dans les commerces montréalais, j’étais accueilli par des « Hello, may I help you ? » dans plusieurs boutiques des Champs-Élysées, lors d’un voyage à Paris. Pas question de bilinguisme, là-bas. La langue anglaise prédomine à plusieurs endroits dans la capitale de la France.

Nous en avons eu un autre aperçu cette semaine, avec une publication de l’agence Reuters, relayée par le quotidien Le Monde.

Source : Sarah Meyssonnier (Reuters) et Le Monde.

#LeProfCorrige

Chers cousins français, que diriez-vous d’ajouter quelques lignes à votre affiche ? Par exemple, « Information aux visiteurs : En raison d’une grève, la Tour Eiffel est fermée. Nous nous en excusons. »

Au haut de l’affiche, ce serait encore plus beau.


Dans le cours de français, deuxième période

Compliquée, la langue française ? Parfois, oui. Souvent, diraient mes élèves. Je n’ai jamais regardé Les beaux malaises, mais la publication d’un extrait sur Facebook, qui m’est parvenu cette semaine, m’a bien fait rire.

Une fois prend un s, même si c’est singulier. Le foie se termine avec un e, même si le nom est masculin. À l’inverse, la foi, mot féminin, ne prend pas de e.

Vous avez quelques minutes devant vous et avez envie de vous amuser un peu ? Savourez l’extrait ! Le lien se trouve ci-dessous.

Reel Facebook – Les beaux malaises


Dans le cours de musique

Il y a plus de 30 ans, plusieurs collègues et moi étions allés assister au spectacle de Patrick Bruel, au Forum de Montréal. Pour commencer le spectacle, nous avions eu droit à la prestation d’une jeune chanteuse de jazz à la voix rauque : Térez Montcalm. Depuis, madame Montcalm connaît une belle carrière, tant dans le jazz que dans le blues, effleurant parfois le rock.

Elle nous revient cette semaine avec un onzième album complet, son premier depuis 2015. Dans Step Out, fidèle à ses habitudes, elle reprend à sa façon des succès populaires francophones et anglophones. Voici sa version de Reach Out I’ll Be There, des Four Tops.

Térez Montcalm – Reach Out I’ll Be There – Step Out – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

C’est le 19 février dernier qu’a été inaugurée la maison intelligente de la Fondation les petits rois. L’endroit accueillera huit jeunes adultes atteints de déficience intellectuelle de modérée à grave. En soi, il s’agit déjà d’une bonne nouvelle.

La particularité est que le projet a bien failli ne pas voir le jour. Initié en 2017, soit avant la pandémie, il a subi les effets de la hausse des coûts de construction, qui l’ont fait passer de 3 M$ à 6,7 M$. Des dons corporatifs et privés, de même qu’une aide gouvernementale québécoise, ont finalement permis de boucler le budget.

Fondation Les petits rois – La maison intelligente