Billet du 17 novembre 2023 : La tête haute

Chaque année, fin décembre, je visionne le reportage de Radio-Canada sur les grands disparus des 12 derniers mois. Des personnalités publiques qui meurent, il y en a fréquemment. Comment se fait-il que le décès de Karl Tremblay nous touche plus que les autres ?

Il y a d’abord son âge. C’est jeune, 47 ans. Et d’un autre côté, à 47 ans, on a eu le temps de bâtir beaucoup, de laisser sa marque, un héritage.

Ensuite, il y a l’émotion. Chez les Cowboys Fringants, c’est Jean-François Pauzé qui l’exprime avec des mots, mais c’est la voix unique de Karl Tremblay qui la transmet jusqu’à nos oreilles. Leurs chansons engagées manifestent les réalités quotidiennes d’une génération, celle des Y, bien senties le long d’un seul fil conducteur, l’humain. Ils ne chantent pas le Québec, ils chantent sa population. Celle qui était, celle qui est, celle qui sera. En ce qui me concerne, Les étoiles filantes s’affiche au sommet des plus belles chansons québécoises de tous les temps.

Finalement, il y a la famille, la fête. J’ai vu les Cowboys deux fois en spectacle. Avec eux, tout ce qui ressemble à un concert c’est le billet et le siège, qui ne sert pas longtemps. Parce que pour le reste, on entre dans un gros party de famille, mené allègrement par Karl. On n’a pas le temps d’avoir envie de devenir son ami, on se sent immédiatement comme un membre de sa garde rapprochée.

Mercredi, nous sommes plusieurs à avoir perdu un être cher. Un fils, un ami, un frère, c’est difficile à définir. Mais le deuil causé par ce départ reste très tangible.


Dans le cours de musique

C’est une #musiquebleue toute spéciale que je propose aujourd’hui. La chanson, loin d’être récente, est âgée de 15 ans. Écoutez bien les paroles. Des paroles de Jean-François Pauzé, chantées par Karl Tremblay.

Les Cowboys Fringants – La tête haute – L’expédition – #musiquebleue

Dans le cours de mathématiques

À moins d’un revirement majeur, c’est avec le statut de gréviste que j’écrirai mon prochain billet. Combien de temps cette grève générale illimitée durera-t-elle ? Personne ne le sait, mais je suis d’avis qu’il y a quelques élus et fonctionnaires québécois qui ont leur petite idée.

D’abord, chaque journée de grève des syndiqués de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) rapportera près de 21 millions $ à l’État québécois. Comment est-ce que j’en arrive à ce montant ? En date d’avril 2022 (je ne dispose pas de données plus récentes), le salaire annuel moyen d’un enseignant, au Québec, était de 62 820 $. En divisant ce montant par 200 jours travaillés, on obtient 314,10 $. C’est le montant moyen que le gouvernement récupérera pour chaque jour de grève d’un enseignant affilié à la FAE. Multiplions maintenant ces 314,10 $ par 65 500 syndiqués et on obtient 20 573 550 $.

Si on ajoute les 87 000 membres affiliés à la FSE-CSQ, on approche les 50 millions $ récupérés quotidiennement, uniquement avec les enseignants. À cela, il faut aussi additionner le personnel non enseignant et les autres membres du front commun, peu importe le domaine dans lequel ils œuvrent.

On l’a vu plus d’une fois dans le passé, l’écart entre la dernière offre gouvernementale rejetée et celle finalement acceptée correspondait à l’argent récupéré lors des journées de grève entre les deux. Est-il possible que quelqu’un, quelque part, ait déjà calculé le montant à recouvrer et planifié le nombre de journées de grève nécessaire avant d’y aller avec une offre que les syndicats approuveront ?

Vos conclusions valent les miennes.


Dans le cours de français

Un de mes élèves a déniché une faute dans le titre d’une nouvelle sur le site de TVA.

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire substance inconnue, avec la marque du féminin à l’adjectif. Le nom substance étant féminin, il doit donner ce genre aux mots qui s’y rapportent.


La bonne nouvelle de cette semaine

J’ai résisté à la tentation durant deux semaines, mais j’en fais finalement ma bonne nouvelle. L’intelligence artificielle, lorsqu’utilisée à bon escient, peut produire des choses fantastiques. C’est ainsi qu’en 2023, les Beatles ont lancé une nouvelle chanson. Et sur le vidéoclip, on retrouve les quatre membres originaux, y compris les deux qui sont décédés.

C’est donc avec joie que je diffuse ici Now And Then, une chanson des Beatles de 15 ans la cadette de celle des Cowboys Fringants que je vous présentais plus haut, en #musiquebleue !


Billet du 15 avril 2022 : Repos pascal

La longue fin de semaine de Pâques commence aujourd’hui. Pour les enfants, Pâques est la fête des œufs en chocolat. Pour les chrétiens, elle est celle qui célèbre la passion et la résurrection du Christ. Si on plonge dans l’histoire, on y trouve quelques autres significations.

La Pâque juive, d’abord, réfère à la sortie d’Égypte du peuple hébreu qui, guidé par Moïse, se libérait ainsi de l’esclavage. Le mot vient du grec Paskha (ou pasah, en hébreu), qui signifie passage. C’est durant ces festivités commémoratives que Jésus aurait vécu la dernière Cène, son arrestation et sa mise à mort.

Toujours dans l’Antiquité, Pâques constituait l’occasion de remercier les divinités pour les différentes renaissances apportées par l’arrivée du printemps. On leur offrait ainsi les premières moissons de la saison. La déesse Éostre est celle qui aurait laissé son nom à la fête de Pâques anglo-saxonne. D’Éostre à Easter, le dérivé est court.

À noter que dans la langue française, la Pâque juive s’écrit sans le s de la fin. Pour les significations chrétienne et païenne, Pâques prend la marque du pluriel.

Peu importe ce que vous célébrez à partir d’aujourd’hui, je vous souhaite un long week-end heureux et reposant.


Dans le cours de musique

Les sorties musicales de l’année 1969 ont plus que marqué l’industrie, elles l’ont révolutionnée. Cette année-là a vu naître, pour ne citer que quelques exemples, les albums Yellow Submarine et Abbey Road, des Beatles ; Québec Love, de Robert Charlebois ; Space Oddity, de David Bowie ; Led Zeppelin II, de Led Zeppelin ; Désormais, de Charles Aznavour ; Les Champs-Élysées, de Joe Dassin ; de même que Il était une fois dans l’Ouest, d’Ennio Morricone. On peut également ajouter le classique Je t’aime… moi non plus, de Serge Gainsbourg et Jane Birkin.

Intrigué par le « son » 1969 qui a donné tant de succès, le producteur montréalais Connor Seidel a projeté durant quelques années une compilation d’œuvres originales reprenant le style, les accords et l’innocence de l’époque. Pour ce faire, il s’est entouré d’une pléiade d’artistes d’ici, dont Ariane Moffatt, Elliot Maginot, Half Moon Run et Elisapie. L’album de 13 chansons s’intitule 1969. Tirée de cette trame, je vous propose la pièce Tu danses, condessa, de Seidel et Safia Nolin.

En passant, l’album complet vaut la peine d’être écouté.

Tu danses, condessa – 1969 Collective, Safia Nolin – 1969 – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Le quotidien La Presse rapportait jeudi que les statistiques de l’année 2020, première année de la pandémie, démontrent une baisse de 66 millions de tonnes dans les émissions de gaz à effet de serre (GES), au Canada. En pourcentage, ceci représente une diminution de 9 %.

On peut supposer que la reprise des activités économiques, qui verra renaître le transport routier et aérien, viendra annuler une partie de cette diminution. Toutefois, la baisse des émissions de GES déjà observée dans les secteurs énergétiques et pétrogaziers devrait se poursuivre de manière constante, au cours des prochaines années.