Billet du 16 décembre 2022 : Ce n’est pourtant pas sorcier

La Terre est ronde.

J’enseigne depuis 27 ans et jamais, devant mes classes, je n’ai eu à le répéter aussi souvent qu’au cours des deux dernières années, sur les réseaux sociaux où je suis actif. Encore cette semaine, quelqu’un me mentionnait être certain que la Terre était ronde, mais que plusieurs arguments de celles et ceux qui la croient plate s’avéraient suffisamment solides pour semer le doute.

On part de loin.

Dans le cours de sciences et technologie

Alors que je commençais dans l’enseignement, une émission de vulgarisation pour jeune public faisait fureur, sur la chaîne France 3. L’émission C’est pas sorcier est demeurée en ondes durant 21 ans. À travers ces années, j’ai présenté en classe plusieurs épisodes, tous légalement déposés sur YouTube. Avec la pandémie de COVID-19, l’animateur principal, Jamy Gourmaud, a repris du service et s’est mis à diffuser, avec la collaboration de son épouse, le même genre de capsules, enregistrées à partir de chez eux.

Coïncidence, cette semaine, Jamy en a diffusé une destinée à en finir une fois pour toutes avec les théories platistes. Je la dépose à mon tour ici, de manière à la rendre disponible pour quiconque aurait à démontrer à quelqu’un que la Terre est bien ronde.

Merci Jamy !


Dans le cours de français

La cocasserie a fait le tour d’à peu près tous les réseaux sociaux, cette semaine. Il n’y a donc rien d’original à la reprendre ici, mais je pouvais difficilement passer outre.

Source : Le Journal de Québec, le 11 décembre 2022.

Alors que la une du Journal de Québec fait grand état des fautes de français de la communauté étudiante collégiale, elle en commet toute une dans le titre de son autre nouvelle.

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire Miracle au Mont-Sainte-Anne, avec le mot Sainte au féminin, plutôt qu’au masculin. Rigueur, rigueur, rigueur, pour reprendre une expression consacrée dans une autre aile de Québecor.


Dans le cours de musique

Aujourd’hui, je triche. Un peu, pas beaucoup. Le compositeur à l’origine de la #musiquebleue de ce billet est un Québécois de cœur, en ce sens où il vit à Montréal, ville qui a vu naître Oscar Peterson, depuis plus de 15 ans. Taurey Butler est officiellement un Américain du New Jersey, où il a grandi et étudié, avant de passer bon nombre d’années dans plusieurs vastes villes d’Asie et d’Afrique avec son épouse de l’époque, la chanteuse saguenéenne Nadja.

Marié de 2000 à 2016, le couple est ensuite revenu s’établir ici. Butler a alors signé un contrat avec la maison montréalaise Justin Time Records, avec qui il a produit deux albums. Aujourd’hui, il vit de ses nombreux spectacles en terre québécoise.

Invité par le maestro Yannick Nézet-Séguin, le trio de Taurey Butler a collaboré avec l’Orchestre métropolitain, dans le cadre d’un spectacle de musique de Noël, à la Maison symphonique de Montréal. Leur prestation sera d’ailleurs diffusée ce dimanche soir 18 décembre, sur les ondes de la télévision de Radio-Canada.

Tirée de l’album One Of The Others, sorti en octobre dernier, voici la pièce du même titre.

Taurey Butler Trio – One Of The Others – One Of The Others – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Yoshua Bengio est reconnu internationalement pour ses recherches en intelligence artificielle. Né à Paris, il a grandi à Montréal et y a fait la presque totalité de ses études. Depuis maintenant une trentaine d’années, il œuvre à l’Université de Montréal, où il mène une quête vers d’importantes découvertes sur l’intelligence en général.

Au cours des dernières semaines, deux dictionnaires, celui d’Antidote et Le Petit Larousse illustré, ont annoncé que le scientifique montréalais disposerait, dès 2023, de sa biographie dans leurs ouvrages respectifs. Il rejoint ainsi une multitude de personnes de tous les horizons qui ont laissé leur marque dans l’histoire.


Billet du 9 décembre 2022 : Constructions nouvelles en vue

J’enseigne dans un bâtiment vétuste. Ce n’est pas moi qui le prétends, mais une étude publiée dans Le Journal de Québec1, mardi. Mon école, construite en 1994, me semble pourtant bien entretenue. Toutefois, son indice de vétusté de 22 % est considéré comme mauvais. Les travaux prévus, sur un horizon de cinq ans, s’élèvent à près de 5 millions $.

J’ai sursauté lorsque j’ai pris connaissance de la cote D, accolée à mon lieu de travail. Néanmoins, quand on se compare, on se console. En parcourant la liste des 2 775 écoles répertoriées, on découvre qu’une vaste majorité d’entre elles nagent dans les mêmes eaux, oscillant entre le C et le E.

Le défi des infrastructures scolaires, que je voyais grand, s’annonce plutôt colossal pour le gouvernement du Québec. Et onéreux pour les contribuables.

1 Nos écoles québécoises en piteux état : Outil interactif pour connaître l’état de votre école. Le journal de Québec. Le 6 décembre 2022.


Dans le cours de français

Selon Le Robert, un pléonasme est un «terme ou expression qui répète ce qui vient d’être énoncé.»

Parmi les pléonasmes les plus couramment utilisés dans la langue française, on trouve une construction nouvelle, rentrer dedans, prévoir à l’avance, monter en haut, descendre en bas, pleurer des yeux, se moucher le nez, il pleut dehors, tourner en rond, avoir un bel avenir devant soi, un bref résumé, suivre derrière, un futur projet, solidaires les uns des autres, rédiger par écrit et réserver d’avance.

Le site La langue française en répertorie plus de 300. Si vous avez envie de sourire un peu, je vous invite à y jeter un coup d’œil. C’est la panacée universelle !

Liste des 300 pléonasmes les plus courants en français – La langue française.


Dans le cours de français, deuxième période

Michel Villeneuve a longtemps travaillé à la radio et à la télévision, tant à Québec qu’à Montréal. En plus d’animer plusieurs tribunes sportives, il a décrit des joutes de hockey et de baseball. Maintenant retraité, il publie ses états d’âme sur Twitter. Chacun de ses écrits me fournit presque autant d’occasions d’activer mon stylo rouge. En voici deux exemples.

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire Assemblée nationale, avec un n minuscule, plutôt que Assemblée Nationale. Le deuxième mot étant un adjectif qui qualifie le nom propre, la majuscule n’est pas requise.

Également, il aurait fallu lire tu n’es pas payé, plutôt que tu n’est pas payé. Ainsi se conjugue le verbe être à la 2e personne du singulier du présent de l’indicatif.

Et le lendemain,

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire Pourquoi veut-on, et non Pourquoi veux-t-on. Il aurait aussi fallu voir un accent grave sur le a de à tout prix. Il s’agit d’une préposition et non du verbe avoir.


Dans le cours de musique

J’ai découvert cette semaine l’ensemble Tea for 20’s, un projet musical dirigé par Lily Thibodeau, inspiré de la musique des années 1920. Au cours des derniers jours, le groupe a lancé une compilation de pièces du temps des Fêtes. En #musiquebleue, voici Dans nos vieilles maisons.

Tea for 20’s – Dans nos vieilles maisons – Reviens-moi à temps pour Noël – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Au Canada, l’athlète de l’année 2022 est la hockeyeuse Marie-Philip Poulin. Octroyé annuellement depuis 1936, le trophée Étoile du Nord, appelé Lou-Marsh jusqu’à l’an dernier, a de nombreuses fois été remis à des femmes. Plusieurs joueurs de hockey l’ont également reçu. Mais il s’agit de la première fois qu’une femme qui pratique notre sport national en est la récipiendaire. Et pourtant, ce ne sont pas les occasions qui ont manqué, quand on constate les excellentes performances de notre équipe féminine, tant lors des Championnats du monde que durant les Jeux olympiques.

Il s’agit d’un honneur pleinement mérité pour Marie-Philip Poulin qui, à 31 ans, domine la compétition depuis longtemps.

Lou Marsh est décédé en 1936, première année où le Canada a choisi d’honorer ses athlètes. Il était journaliste au Toronto Star. On lui avait alors rendu hommage en donnant son nom au nouveau prix créé. Une controverse a cependant été soulevée quand des propos racistes dans les écrits de Marsh ont récemment refait surface. C’est la raison pour laquelle le trophée a été rebaptisé.


Billet du 25 novembre 2022 : Une bonne bouffée d’air frais

Selon ce que je constate, les médias sentent le besoin de s’éloigner, au moins le temps d’une pause, des nouvelles concernant l’Ukraine et la COVID. De quoi a-t-il été question, au cours de la dernière semaine ? De la Coupe du Monde de la FIFA, de sa présence au Qatar, de l’enquête publique sur l’occupation d’Ottawa par les camionneurs, de la carrière de Jean Lapointe, de la coupe Grey, des remous créés par le lancement du livre de Pierre Gervais et d’un troupeau de vaches qui s’est enfui dans la nature, en Mauricie.

Personnellement, ça me fait du bien de lire et d’entendre autre chose. Prenons une bonne bouffée d’air frais.


Dans le cours de français

Voyez-vous la faute dans le titre de cet article publié dans La Presse, le dimanche 20 novembre ?

#LeProfCorrige

Bien sûr, il aurait fallu lire Pourquoi tous les chemins y mènent, avec le tous au pluriel. Le mot étant ici employé comme déterminant indéfini, il doit prendre le genre et le nombre du nom qu’il accompagne, c’est-à-dire chemins, qui est masculin pluriel.

Après plusieurs heures en ligne, la faute a finalement été corrigée par le quotidien.


Dans le cours de français, deuxième période

Cette faute d’accord de La Presse a cependant été supplantée par une grotesque erreur de vocabulaire publiée par Le Devoir. Voici ce que le quotidien a imprimé, le 18 novembre, dans son édition papier, tel que rapporté sur Twitter par le député Alexandre Leduc :

#LeProfCorrige

Il faut bien sûr évoquer les luttes intestines, plutôt qu’intestinales. Bien que les deux plongent les belligérants dans la saleté, un seul des deux mots est propre à l’expression.

Le Devoir n’a évidemment pas pu apporter un correctif dans son édition papier, mais l’a fait sur Internet.1


Et je cite :

« Quand tu comprends qu’il n’y a rien à attendre du monde, alors tu peux commencer à vivre une vie délicieuse. »

Olivier de Kersauson, écrivain et navigateur, le 24 novembre 2022.

Dans le cours de musique

Pour souligner les 40 ans de carrière de Jean Leloup, ICI Musique a invité plusieurs artistes d’ici à reprendre ses plus grands succès. C’est donc une de ces pièces que je propose en #musiquebleue, cette semaine. Ayant l’embarras du choix, j’ai opté pour 1990, moins pour la chanson elle-même que pour ses interprètes, Salomé Leclerc et Marie-Pierre Arthur.

Marie-Pierre Arthur et Salomé Leclerc – 1990 – ICI Musique – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

« Moi, si j’avais des enfants qui étaient obligés de quitter le pays pour être en sécurité, pour avoir un avenir, j’aimerais ça qu’une autre maman dans un autre pays prenne la relève. Moi, je suis ta maman de ce côté-ci de l’Amérique… Si tu es mal prise, tu m’appelles. Si tu as besoin de quelque chose, tu m’appelles. Je suis là comme une maman. »

Ces paroles sont celles d’une infirmière retraitée de Brossard, qui a pris sous son aile une famille mexicaine ayant demandé l’asile au Canada. J’ai toujours voué une grande admiration aux gens dotés d’une âme missionnaire. Consacrer une partie de sa vie à améliorer le sort des autres est pour moi la plus belle expression du don de soi.

Le dévouement de cette dame est relaté dans un reportage signé Rima Elkouri, publié dimanche dernier.2

S’il y a de la place pour ajouter une autre belle bouffée d’air frais dans votre journée, je vous invite à en prendre connaissance. Sa lecture ne vous demandera que deux minutes. Peut-être trois.


1 La lourde responsabilité du chef intérimaire. Le Devoir. Le 18 novembre 2022.

2 Comme une maman de secours. La Presse. Le 20 novembre 2022.


Billet du 30 septembre 2022 : En attendant la réponse des électeurs

L’actuelle campagne électorale québécoise, tout comme la canadienne de l’an dernier, me permet d’aborder en classe, avec mes élèves, une phase exaltante du programme d’univers social, volet éducation à la citoyenneté. Leurs questions sont intéressées et pertinentes. Leurs commentaires également.

Cette semaine, l’un d’eux m’a demandé lequel des cinq principaux partis politiques était le plus ancien. Je lui ai répondu que le Parti libéral du Québec (PLQ) existait depuis les débuts du Canada actuel, soit depuis 1867. Celui qui le suit de plus près est le Parti québécois (PQ), de 101 ans (comme la Loi 101 !) son cadet. Aujourd’hui, il faut regarder dans le rétroviseur pour constater les meilleurs moments de ces deux formations. Droit devant, leur avenir semble s’engager dans un cul-de-sac.

Lors de l’élection de 1985, quand l’Assemblée nationale ne comptait que 122 sièges, comparativement aux 125 actuels, le PLQ en avait remporté 99, contre 23 pour le PQ. Je m’étais alors dit qu’un parti qui avait goûté au pouvoir ne pouvait descendre plus bas sans risquer de disparaître. Au moment de la dissolution parlementaire, au mois d’août, les deux formations disposaient respectivement de 27 et 7 députés. Si je me fie aux dernières prédictions de Qc 125, il demeure possible que les pertes réduisent encore ces nombres de moitié.

La déroute des vieux partis se poursuivra-t-elle ? Réponse lundi soir.

Voir les plus récentes prédictions de Qc 125.


Dans le cours de français

Dans une publication sur Twitter qu’il a depuis retirée, Christian Latreille, chef d’antenne à RDI, a laissé passer quelques coquilles.

Source : Twitter (@clatreil)

#LeProfCorrige

Premièrement, il y a faute au niveau des noms de trois des cinq des partis évoqués. Ainsi, on aurait dû lire Parti libéral, Québec solidaire et Parti québécois, avec le l de libéral, le s de solidaire et le q de québécois en minuscules. Les trois mots étant des adjectifs, la lettre majuscule initiale n’est aucunement justifiée.

Quant à la Coalition avenir Québec, on devrait également éviter la majuscule à avenir, bien qu’il s’agisse d’un nom. Toutefois, la formation de François Legault emploie elle-même le grand A dans ses documents officiels.

Finalement, le mot part étant de genre féminin, monsieur Latreille aurait dû accorder l’adjectif nul et écrire nulle part, plutôt que nul part. Nulle part constitue également une locution adverbiale qui doit demeurer invariable.


Dans le cours de musique

Le groupe s’appelle Crushhh et est originaire de Montréal. En juillet dernier, il a lancé un premier album, intitulé In The Clouds. Pour les nostalgiques du disco des années 1970, le son est plus qu’intéressant. Run Away est la pièce que je suggère cette semaine.

Crushhh – Run Away – In The Clouds – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

J’évoquais plus haut la dernière élection fédérale, qui s’est déroulée l’an passé. Le ministre Dominique LeBlanc avait été réélu haut la main, bien qu’il n’ait aucunement fait campagne. Il avait cependant une excellente raison : un cancer du système immunitaire le clouait au lit dans un hôpital de Moncton. À deux doigts de la mort, c’est un don de cellules souches d’un jeune inconnu allemand qui lui a sauvé la vie.

Cette semaine, le ministre a accueilli le jeune homme, qui a profité d’une relâche universitaire pour venir au Canada.

Il y a plusieurs éléments heureux dans cette histoire. D’abord, la technologie permet maintenant le don et le transfert de cellules souches. S’il était tombé malade quelques années plus tôt, monsieur LeBlanc aurait sans doute été emporté. Ensuite, des lois allemandes et un registre international ont permis aux médecins d’ici de trouver un donneur compatible. Troisièmement, des règles assouplies autorisent aujourd’hui un donneur et son receveur à se rencontrer.

Finalement, une solide amitié est née entre deux individus, malgré les quelques milliers de kilomètres et la trentaine d’années qui les séparent.

Lire le reportage de Joël-Denis Bellavance.


Je reprends ici une caricature d’André-Philippe Côté, publiée cette semaine.

Source : André-Philippe Côté.

S’il vous plaît, votez pour qui vous voulez, mais allez voter.


Billet du 9 septembre 2022 : La politique s’occupera de toi

En ce début d’année scolaire, j’ai commencé à enseigner l’univers social à mes groupes de 6e année du primaire. L’univers social se divise en trois volets : la géographie, l’histoire, ainsi que l’éducation à la citoyenneté. C’est dans ce dernier volet que je compte couvrir l’actuelle campagne électorale québécoise.

Très peu de jeunes de 11 et 12 ans s’intéressent à la politique. C’est normal. Ce qui s’avère plus inquiétant, c’est que si je me fie à ce que je lis sur mes réseaux sociaux, il y a également très peu d’adultes, voire d’électeurs, qui s’intéressent à l’actuelle campagne électorale. Je m’attends à la sortie d’au moins un sondage, cette fin de semaine. Si, pour les cinq principaux partis, l’aiguille n’a pas bougé au-delà de la marge d’erreur, le désintérêt général se confirmera.

J’ai raconté l’histoire plusieurs fois, mais c’est par accident que j’ai créé #LeProfCorrige, lors de l’élection générale de 2018. Après avoir, en l’espace de 24 heures, mentionné tour à tour à Jean-François Lisée et Véronique Hivon les fautes de grammaire et d’orthographe qu’ils avaient commises dans leurs publications respectives sur Twitter, je me suis mis à en chercher dans celles de candidates et candidats des autres formations politiques, afin de ne pas me faire reprocher de ne m’attaquer qu’au Parti québécois. Il m’avait alors fallu moins d’une demi-heure pour en trouver partout, et moins d’une journée à plusieurs médias pour s’emparer de l’affaire et me propulser dans un tourbillon qui a duré 48 heures.

Le «buzz» médiatique ainsi généré m’a permis de constater que cette initiative avait créé un intérêt pour le contenant des messages de la campagne, le contenu ne soulevant aucune passion. Le taux de participation à l’élection de 2018 ne s’était d’ailleurs élevé qu’à 66,45 %, soit le deuxième plus bas en 91 ans.

Il se passe des choses importantes dans l’actuelle campagne. Des faux pas, de grands engagements, d’autres qui frappent par leur futilité. Quand un des principaux engagements de la semaine pour une formation réside dans la gratuité des permis de chasse et de pêche pour une catégorie d’âge, on passe outre de nombreux enjeux beaucoup plus considérables. Et à travers tout cela, on entend des propos indignes de gens qui aspirent à diriger ou à continuer de diriger un état.

Le manque d’intérêt des électeurs peut continuer de tirer le taux de participation vers le bas. Et c’est dans de telles circonstances que des surprises peuvent survenir. Le 8 décembre 2008, seulement 57,43 % de la population votante s’était présentée aux urnes. De minoritaire qu’il était alors, le premier ministre Jean Charest avait de cette façon remporté son pari de pouvoir « remettre les deux mains sur le volant ». C’est ce qui m’a fait dire à mes élèves, cette semaine, que si on ne s’occupe pas de la politique, la politique, elle, s’occupera de nous.


Dans le cours d’univers social, deuxième période
Volet éducation à la citoyenneté

C’est ce samedi que nous saurons officiellement qui remportera la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada. J’ose ici une prédiction : les militants devront choisir entre Pierre Poilievre ou une chance de reprendre le pouvoir à la prochaine élection. Ils n’obtiendront pas les deux.


Dans le cours de français

Après « Renpentigny » et « René-Lévèsque », la semaine dernière, voilà que le Parti conservateur du Québec revient avec « Unagva », sur ses affiches.

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire Ungava, et non Unagva.


Dans le cours d’éthique et culture religieuse
Volet éthique

La reine Elizabeth II est décédée. Le premier ministre du Québec annonce que les drapeaux seront mis en berne, le chef péquiste s’y oppose.

Je pose une question : si le lieutenant-gouverneur du Québec décédait durant son mandat, mettrait-on les drapeaux en berne ?

Dans l’affirmative, on doit faire de même avec la personne qu’il représente. C’est la simple logique.


Dans le cours de musique

C’est la deuxième fois que je présente une pièce de Lou-Adriane Cassidy, en #musiquebleue. Elle est une artiste que j’estime beaucoup. C’est dans son premier album que je puiserai, cette fois, avec la chanson qui me l’a fait connaître, Ça va ça va.

Lou-Adriane Cassidy – Ça va ça va – C’est la fin du monde à tous les jours – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Kristof Lelièvre, un adolescent de 14 ans, subissait de graves maux de tête et des nausées. Il a fallu quelques visites à l’Hôpital de Montréal pour enfants pour que l’équipe médicale rencontrée découvre enfin la source du problème : le liquide cérébro-spinal contenu dans sa moelle épinière fuyait à plus de 15 endroits, dans son corps. L’intervention chirurgicale que nécessitait sa situation s’avérait des plus délicates. Mais le succès s’est présenté au rendez-vous et les douleurs ont complètement disparu.

Lire le reportage sur LaPresse.ca.


Journal de vacances du 26 août 2022

Je triche. Je m’autorise un dernier journal de vacances, alors que j’ai officiellement repris le travail cette semaine. Mais comme ma nouvelle cohorte d’élèves me rejoindra en classe seulement lundi prochain, j’étire la sauce. Et ça me permet d’adresser un certain pied de nez à tous ces commerces qui, à travers de nombreuses publicités diffusées dans tous les médias, nous plongent malgré nous depuis un mois dans l’esprit de la rentrée.

Même le géant Amazon s’est mis de la partie, concurrençant nos magasins de vêtements et de rabais. Nos papeteries également. C’est dans ce contexte que la Compagnie de la Baie d’Hudson a annoncé le retour prochain de la bannière Zellers. Pas question cependant d’occuper d’actuels locaux vides dans les centres commerciaux. C’est surtout en ligne que Zellers renaîtra de ses cendres, en plus de s’aménager un espace de la grandeur d’une boutique dans les magasins La Baie.

«Small is beautiful», avançait Leopold Kohr. Zellers a longtemps joué dans la cour des grands. Dans le monde actuel, il deviendra un petit joueur canadien qui tentera de gruger une part de marché à une puissance commerciale américaine. Si l’offre s’avère intéressante, ce dont je demeure persuadé, la bannière mérite que la clientèle sise au nord du 49e parallèle lui donne sa chance.

Mes billets réguliers reprendront la semaine prochaine.


Déformation professionnelle

C’est avec une publication de Jean-François Lisée sur Twitter qu’est né #LeProfCorrige, il y a quatre ans. J’ai eu l’occasion de revoir ses écrits à quelques reprises, depuis. Je le fais de nouveau cette semaine.

Source : Twitter (@JFLisee)

#LeProfCorrige, même en vacances

Je passe outre le fait qu’il ait inutilement abrégé les mots nouvelle et publicité, et qu’il ait omis l’accent grave sur le e de mème. Comme le on indique la troisième personne du singulier, on aurait dû lire Aurait-on, plutôt que Aurais-t-on.


Lecture de vacances

J’admire les gens qui se lancent en politique. Ainsi, lors de mes désaccords avec certaines mesures que ces personnes annoncent, je tente de critiquer leur travail, plutôt que les individus eux-mêmes. J’ai plusieurs fois, plus ou moins subtilement, décrié les actions (ou l’inaction) du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, dans ce blogue. La journaliste Julie Marceau dresse un bilan objectif de son passage à ce portefeuille, à travers un excellent reportage publié sur le site de Radio-Canada.

Lire le reportage de Julie Marceau, sur Radio-Canada.ca.

Évidemment, il y est largement question des nombreux cafouillages de Roberge depuis le début de la pandémie. Souvent a-t-il dû reculer après s’être avancé dans une mauvaise direction. À l’autre bout du spectre, on souligne son sens de la communication et de la consultation. Aspect méconnu du grand public, parce que moins diffusé dans les médias, on cite certains intervenants qui, tout en déplorant avoir vu leurs positions être balayées par le ministre, confirment avoir été honnêtement consultés par ce dernier.

À plusieurs endroits, on explique les raisons pour lesquelles Jean-François Roberge s’inscrit dans la très courte liste des ministres québécois de l’Éducation ayant réussi à conserver ce portefeuille durant un mandat complet de son gouvernement. Tout se résume simplement : il travaille à faire avancer les positions soutenues par sa formation politique. En ce qui me concerne, la palme de la phrase-choc revient au président du conseil d’administration de l’École ensemble, un organisme qui milite en faveur de l’abolition du financement des écoles privées par l’État.

Et je cite :

« Le ministre Roberge fait partie d’un gouvernement d’hommes d’affaires qui sont convaincus qu’une bonne partie des choses se règlent avec l’argent, qu’on peut attirer des gens en leur donnant des primes. En éducation, ce n’est pas juste ça la solution. »

Claude Lessard, sociologue, professeur et ex-président du Conseil supérieur de l’éducation, propos publiés le 25 août 2022.

Dans mes écouteurs

Le titre de la chanson a d’abord attiré mon attention. Puisqu’il faut se lever réfère depuis longtemps à une populaire matinale radiophonique. Son écoute nous convainc rapidement de sa distinction de l’émission animée par Paul Arcand. L’auteur-compositeur-interprète se nomme Joémi Verdon et donne surtout dans le style country.

Joémi Verdon – Puisqu’il faut se lever – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

EA Sports a osé ! Sur la couverture de NHL 23, qui arrivera en magasin à l’automne, on verra une joueuse. L’effigie de Sarah Nurse, membre de l’équipe olympique canadienne de hockey, côtoiera celle de Trevor Zegras, des Ducks d’Anaheim, sur la pochette du jeu populaire.

C’est là une belle reconnaissance du hockey féminin.


Journal de vacances du 5 août 2022

Un des privilèges d’enseigner, c’est qu’on peut bénéficier des plus belles températures durant nos vacances d’été. Bon, les journées pluvieuses et les quelques journées froides en font également partie, mais elles sont largement compensées par les autres. Contrairement à la plupart des salariés, nous n’avons pas à nous demander s’il fera beau pendant nos vacances : il fera beau !

C’est un bonheur dont il faut se montrer reconnaissant.


Au sujet des vacances du personnel enseignant, je pense qu’il est ici pertinent de briser une croyance populaire. Oui, nos semaines de vacances annuelles sont nombreuses. On parle de 10 ou de 11, selon les années. Toutefois, contrairement à ce que plusieurs peuvent penser, seulement deux d’entre elles sont rémunérées, soit celles du temps des Fêtes. Officiellement, notre employeur cesse de nous payer le 30 juin et recommence à le faire à notre retour au travail, fin août. Depuis les années 1990, cependant, un pourcentage de chacune de nos paies est prélevé et nous est versé durant l’été.

Quant à la semaine de relâche, instaurée au début des années 1980, elle est simplement constituée d’une semaine des vacances d’été qui a été déplacée à la fin de l’hiver.


Déformation professionnelle

Il y a deux fautes à souligner dans une publication d’Éric Duhaime. Encore une fois, j’admets mal qu’une personnalité qui aspire à un poste important au gouvernement (premier ministre, dans ce cas-ci) ne prenne pas le temps de se relire avant de diffuser.

#LeProfCorrige, même en vacances

L’acronyme CAQ signifie Coalition avenir Québec. Coalition étant un nom féminin, le déterminant qui le précède doit adopter le même genre. Il aurait donc fallu lire la CAQ et non le CAQ. Je me doute bien qu’il s’agit d’une erreur de frappe, Duhaime l’ayant écrit correctement dans le paragraphe suivant. Une relecture aurait néanmoins permis de constater la coquille et de la corriger.

Deuxièmement, il demeure inconcevable que le chef du Parti conservateur du Québec omette un des deux éléments de négation dans une phrase négative. On aurait dû voir Elle ne compte pourtant AUCUN ministre.

Troisièmement, était-il pertinent d’écrire aucun en lettres majuscules ? Pas dans un français correct, bien que je comprenne l’importance que l’auteur ait voulu donner à ce déterminant indéfini.


Dans mes écouteurs

Voici une autre de mes découvertes effectuées il y a quelques jours, alors que je sillonnais la route 132 en longeant la Baie des Chaleurs. Il s’agit du Alex Lefaivre Quartet, un quatuor jazz montréalais. Dans son dernier album, Naufragés, le groupe ose une adaptation fort réussie du Immigrant Song de Led Zeppelin, ainsi qu’une reprise format jazz de l’indicatif musical de l’émission Passe-Partout. C’est toutefois un autre extrait de cet album, Sly, que je vous propose cette semaine en #musiquebleue.

Alex Lefaivre Quartet – Sly – Naufragés – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

L’amateur de baseball en moi se réjouit de voir que le Québécois Charles Leblanc ait enfin pu atteindre les ligues majeures, en plus d’y connaître un grand succès à sa première semaine d’activité.

Repêché en 2013 par les Brewers de Milwaukee, quelques jours seulement après avoir célébré son 17e anniversaire de naissance, il a réintégré le bassin du repêchage avant de se retrouver dans l’organisation des Rangers du Texas qui en ont fait leur choix de 4e ronde, trois ans plus tard. N’ayant pu se développer au gré de l’équipe, il a été soumis au ballottage en décembre dernier, et récupéré par les Marlins de Miami qui l’ont rappelé de leur club-école le 29 juillet.

Il a frappé son premier coup sûr dans le baseball majeur le soir même, et son premier coup de circuit le lendemain. En date du jeudi 4 août, il présentait une moyenne au bâton de .353, avec deux doubles, un circuit et un point produit. Il s’est également très bien tiré d’affaire défensivement, évoluant au troisième but dans cinq des six matchs des Marlins, au cours de la dernière semaine.


Journal de vacances du 15 juillet 2022

Dans mon billet de la semaine dernière, je mentionnais être allé assister à la pièce Symphorien, au Théâtre du Vieux-Terrebonne. Au lendemain de la publication, je me suis rendu à Drummondville pour voir Le dîner de cons, à la Maison des arts Desjardins.

Je ne me lasse jamais de voir le film mettant en vedette Thierry Lhermitte et Jacques Villeret. Toutefois, comme il s’agit d’une adaptation d’une pièce de théâtre de Francis Veber, j’espérais depuis longtemps pouvoir assister à la version scénique. Et je dois admettre que la mouture québécoise, arrangée par André Robitaille et tous les comédiens de la pièce, peut être considérée comme une grande réussite.

C’est jusqu’au 27 août.


Déformation professionnelle

Je déteste quand une personne érudite comme Luc Ferrandez publie sans se relire, ou en faisant fi de ses erreurs.

#LeProfCorrige, même en vacances

En premier lieu, un tag est un genre de graffiti. Le terme français pour le désigner est graff. Ensuite, une phrase doit toujours commencer par une lettre majuscule. Finalement, il manque la marque de négation (n’) dans la phrase suivante, où on aurait dû lire «J’arrive de NY et il n’y en a pratiquement pas…». Je n’insisterai pas outre mesure sur la faute de frappe de l’avant-dernière phrase.

Un tel laxisme n’a pas sa raison d’être, monsieur Ferrandez !


Lecture de vacances

À la fête des Pères, le mois dernier, ma fille m’a offert l’autobiographie de Yves P. Pelletier, Déboussolé. J’en ai commencé la lecture cette semaine. C’est à ne pas lire au lit. Les éclats de rire étant assurés, les risques de réveiller la personne qui dort à côté de vous le sont tout autant.

En passant, l’émission Dans tous les sens, animée les dimanches matin par l’ex-RBO sur les ondes d’ICI Musique, s’avère riche en culture, en histoire et en anecdotes, entre des pièces de musique classique et contemporaine.

Pelletier, Yves P. Déboussolé. VLB éditeur, Montréal. 2022. 232 pages.

Page d’accueil de l’émission Dans tous les sens, sur Ohdio.


Dans mes écouteurs

Détentrice d’une maîtrise en musique jazz de l’Université McGill, Ariane Racicot a lancé un premier album, en mai dernier. C’est ce qui a contribué à sa consécration comme Révélation Radio-Canada 2022-2023. L’album s’intitule Envolée et Crépuscule est une pièce qui en est tirée.

Ariane Racicot – Crépuscule – Envolée – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Jamais je ne me suis senti aussi petit, au sens propre de l’épithète. Les images captées par le télescope James Webb et transmises cette semaine par la NASA ont de quoi impressionner. La beauté, les couleurs, l’infini. L’infiniment grand. On peut maintenant photographier l’univers. Ce qui tout récemment encore avait l’air abstrait est devenu concret. Et c’est grandiose.

Voir les images sur le site de la NASA.


Surprise de fin de billet

Parce que j’ai envie de vous partager un peu plus d’Ariane Racicot, voici une vidéo datant de 2017, dans laquelle elle s’est elle-même mise en vedette. Assise devant un piano communautaire installé sur le Mont-Royal, elle a interprété Bohemian Rhapsody, de Queen. Malgré un instrument désaccordé, la passion d’Ariane transcende les fausses notes. Cette vidéo dépasse aujourd’hui les 18 millions de vues.

Ariane Racicot – Bohemian Rhapsody (Queen) – YouTube

Journal de vacances du 8 juillet 2022

Le Canadien de Montréal a donc jeté son dévolu sur l’attaquant Juraj Slafkovsky, avec son tout premier choix du repêchage 2022 de la Ligue nationale de hockey. Comme plusieurs, j’aurais préféré Shane Wright, mais je laisserai volontiers la chance au coureur. La nouvelle équipe de recrutement mérite qu’on lui fasse confiance.

Pourquoi aurais-je préféré Wright ? Au-delà de ses statistiques plus intéressantes sur la glace, j’admirais particulièrement ses réponses en entrevue, alors qu’il était toujours question de l’équipe d’abord et de lui ensuite. Celles de Slafkovsky, au contraire, pointaient vers sa personne en premier lieu.

Côté détermination, le regard que Wright a jeté vers la table du Canadien, au moment où il a été sélectionné par le Kraken de Seattle, ne laissait planer aucun doute : il jouera assurément de l’excellent hockey face au club montréalais.


Déformation professionnelle

Lu dans LaPresse.ca, au cours de la dernière semaine :

#LeProfCorrige, même en vacances

Quand on doit effectuer une coupure syllabique sur un mot, et que deux consonnes consécutives se trouvent entre deux voyelles, chacune de ces consonnes doit appartenir à une syllabe différente. Ici, le mot hélicoptère aurait dû être séparé après le p. Hé/li/cop/tè/re.

Quant à tactique, la coupure se situe au bon endroit.


Sur ma liste d’activités estivales

J’aurai effectué au moins quatre sorties au théâtre, avant la fin de l’été. Après avoir vu Cher Tchekhov, de Michel Tremblay, en mai, c’est la pièce Symphorien qui était inscrite à mon agenda, cette semaine. Pierre Huet et Louis Saia, 45 ans plus tard, ont succédé au regretté Marcel Gamache pour faire revivre les personnages créés par ce dernier, et magnifiquement interprétés par une équipe de comédiennes et de comédiens chevronnés, dignes de la distribution originale.

C’est au Théâtre du Vieux-Terrebonne, jusqu’à la mi-août.


Dans mes écouteurs

Wesli, de son vrai nom Wesley Louissaint, est né en Haïti, mais vit à Montréal depuis plus de vingt ans. Il a lancé cette semaine l’album Tradisyon, regroupant une vingtaine de pièces presque exclusivement enregistrées dans la langue créole. De cet album, c’est cependant un titre en français que je vous présente, cette semaine. Intitulée Le soleil descend, la chanson se veut une collaboration avec l’excellent Paul Cargnello.

Wesli – Le soleil descend – Tradisyon – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

De plus en plus de femmes obtiennent des postes de direction au sein des équipes sportives professionnelles. Quand ces femmes, en plus, sont originaires du Québec, la fierté est d’autant plus grande. Bravo à Catherine Raîche qui a été nommée directrice générale adjointe avec les Browns de Cleveland, dans la NFL.


Au cas où vous auriez manqué le regard de Shane Wright :


Billet du 29 avril 2022 : La différenciation de Gregory

À travers un reportage du journaliste Alexandre Pratt, publié le 24 avril dernier, c’est tout un pavé dans la mare qui a été lancé par le musicien, comédien et animateur Gregory Charles. D’homme polyvalent, il passe à polémiste tellement ses propos ont suscité de vives réactions et divisé les observateurs dans le domaine de l’éducation.

Lire le reportage d’Alexandre Pratt

Pour un, je reconnais à Gregory Charles, comme à tout le monde, le droit d’exprimer ses opinions. Même si l’enseignement ne constitue pas la principale vocation qui l’a fait connaître, il dispose d’un bagage plutôt substantiel en la matière. Et même le cas contraire ne le disqualifierait pas nécessairement pour se prononcer. Rappelez-vous quand le gouvernement du Québec et plusieurs institutions scolaires privées ont investi dans les propositions du Lab-École. Une grande majorité d’intervenants, les syndicats en tête, avaient dénoncé le fait qu’on ait accordé plus d’importance aux idées de Ricardo Larrivée, Pierre Thibault et Pierre Lavoie qu’aux acteurs de l’éducation. Bien que j’admette que ce dernier groupe aurait dû être mieux consulté, force est de constater que les objectifs du Lab-École sont en voie de fournir des aboutissements intéressants.

Là où j’émets de sérieuses réserves, c’est que les propositions de Gregory Charles sont basées sur les bons résultats qu’elles ont donnés avec lui. Lui l’apprenant et lui le pédagogue, dans une tâche partielle, non reconnue et limitée dans le temps. On peut également ajouter que ces résultats n’ont jamais été officiellement quantifiés. Est-ce que transmettre tout un programme à travers le seul enseignement de l’histoire peut constituer une source de réussite pour une majorité d’élèves ? J’en doute.

Ce qu’il suggère fait complètement abstraction de la différenciation pédagogique, à une désolante exception près : quand il propose d’éliminer la mixité dans les classes afin de mieux s’adapter aux intérêts des groupes de garçons et des groupes de filles. Pour celles et ceux qui s’interrogent sur la signification de la différenciation pédagogique, notons qu’elle est admirablement bien représentée dans cette illustration :

Source : France éducation

La tendance actuelle veut que les règles générales laissent la place à un cadre plus souple permettant à chaque apprenant de s’épanouir à un rythme qui s’approche davantage de sa réalité. Les idées de Gregory pourraient sans doute convenir à plusieurs d’entre eux. Pour les autres, il faut chercher ailleurs les sources d’inspiration.


Dans le cours de français

Cette semaine, je sévis à l’endroit de deux acteurs de la radio, Pierre Pagé et Pierre Brassard, qui ont laissé passer des erreurs impardonnables dans leurs publications respectives.

#LeProfCorrige

Pierre Pagé a écrit «… doit être garder…». Ici, on aurait dû lire «… doit être gardée…», gardée étant un participe passé s’accordant avec entrevue, au féminin singulier.

Dans la description de son compte Twitter, Pierre Brassard a écrit «Pouvez-vous répèter la Question», nom du jeu-questionnaire radiophonique qu’il anime. Ici, on aurait dû lire «Pouvez-vous répéter la question?», avec un accent aigu plutôt qu’un accent grave sur le deuxième e de répéter, un q minuscule à question et un point d’interrogation à la fin du nom de l’émission. Une fois conjugué, le verbe répéter s’écrit souvent avec un accent grave sur le deuxième e. Il n’y a cependant qu’une seule façon d’écrire son infinitif.


Dans le cours de musique

Difficile de passer à côté du nouveau Patrick Watson, cette semaine. En #musiquebleue, voici la pièce titre de sont plus récent album, Better in the Shade.

Patrick Watson – Better in the Shade – Better in the Shade – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Les jeux vidéo n’ont pas toujours bonne presse. Il existe cependant de nombreux cas où leur utilité est démontrée. Dans le milieu scolaire, notamment, où certains titres peuvent servir à l’apprentissage de l’histoire, de la géographie et des mathématiques.

Ils ont également leur utilité dans le milieu hospitalier, semble-t-il. La semaine dernière, un récit numérique publié sur le site de Radio-Canada nous apprenait que l’Hôpital juif de réadaptation, situé à Laval, utilisait la Kinect, de Microsoft, pour aider des patients aux prises avec des difficultés neurologiques. Entre autres, on y relatait le cas d’un homme qui, après avoir passé plusieurs semaines dans le coma en raison de la COVID-19, a dû travailler pour recouvrer l’usage de tous ses membres. Un programme utilisant la technologie du jeu vidéo lui a été très bénéfique. Cette méthode est unique dans le système québécois et apporte d’excellents résultats.

Lire le récit numérique de Radio-Canada