Billet du 21 mars 2025 : Un avertissement pour notre époque

Il y a quelques jours, un ami a publié sur Facebook la liste des 14 caractéristiques du fascisme selon l’écrivain et philosophe Umberto Eco. Ce texte, tiré de son essai Reconnaître de fascisme (Grasset, 2017), ressurgit régulièrement lorsque l’actualité semble rappeler les mécanismes qui ont conduit certaines démocraties à sombrer dans l’autoritarisme. Eco y décrit des tendances inquiétantes :

  1. Le culte de la tradition
  2. Le rejet du modernisme
  3. Le culte de l’action pour l’action
  4. Le rejet de la critique et de la pensée analytique
  5. La peur de la différence
  6. L’appel aux classes moyennes frustrées
  7. L’obsession du complot
  8. L’ennemi est à la fois fort et faible
  9. La vie est une guerre permanente
  10. Le mépris des faibles
  11. Le culte du héros et de la mort
  12. Le machisme
  13. Le populisme qualitatif
  14. La novlangue

Ces éléments ne sont pas des cases à cocher pour établir un diagnostic absolu : un régime n’a pas besoin de tous les réunir pour dériver vers l’autoritarisme. Ce sont plutôt des tendances qu’il faut observer avec vigilance.

Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier 2025, Donald Trump suscite de nombreuses inquiétudes par ses attaques répétées contre la justice, la presse et les contre-pouvoirs. Sa remise en cause de l’autorité des juges, son utilisation des institutions pour neutraliser l’opposition et ses discours de plus en plus belliqueux ont alimenté un climat où la frontière entre démocratie et régime autoritaire devient plus floue. Cette semaine, il a déclaré qu’il ne reconnaissait pas les grâces présidentielles accordées par son prédécesseur Joe Biden, une décision inédite qui a soulevé de sérieuses questions sur l’indépendance du pouvoir judiciaire.1

L’histoire ne se répète pas toujours à l’identique, mais elle rime. Ces 14 caractéristiques ne sont pas seulement un rappel du passé : elles constituent un outil d’analyse puissant pour comprendre le présent. À quel moment pourra-t-on affirmer que les États-Unis ont quitté le giron des démocraties pour basculer dans l’autoritarisme ?

1 End, Aurélia (2025, 17 mars). Trump n’en finit plus de contester l’autorité des juges. La Presse.


Dans le cours d’univers social
Volet histoire

C’est avec une profonde tristesse et une grande déception que je constate la disparition des magasins La Baie. Depuis leurs débuts au XVIIᵉ siècle, lorsque la Compagnie de la Baie d’Hudson fut fondée en 1670 pour faciliter le commerce de la fourrure, ces établissements ont constitué l’un des premiers piliers du commerce en Amérique du Nord. Leur vocation initiale était de créer des liens entre explorateurs européens et peuples autochtones, favorisant ainsi les échanges culturels et économiques qui ont façonné notre histoire.

Au fil des siècles, La Baie s’est transformée pour s’adapter aux mutations du marché, devenant bien plus qu’un simple point de vente. Elle s’est imposée comme un lieu de rencontre et d’échange, tout en commanditant divers événements culturels, sportifs et éducatifs qui ont renforcé le tissu social de nos communautés. En tant qu’enseignant en univers social, j’avais pour habitude d’intégrer l’histoire de ce premier commerce dans mes cours, soulignant l’importance de son rôle dans l’évolution économique et culturelle du pays.

La disparition de ces magasins représente aujourd’hui la fin d’une ère, marquée par l’effacement d’un symbole historique et patrimonial inestimable. Elle nous rappelle combien il est essentiel de préserver notre mémoire collective, en gardant vivantes les leçons et les valeurs incarnées par La Baie. J’espère que l’histoire de La Baie continuera à se transmettre de manière simple et authentique, rappelant à chacun l’importance de nos racines.


Dans le cours de musique

J’avais l’embarras du choix pour l’artiste à qui j’emprunterais une pièce musicale, cette semaine. Le cœur a parlé et j’y vais avec Marie-Annick Lépine, qui a lancé Le cœur est un rêveur, au cours des derniers jours. La multi-instrumentiste des Cowboys Fringants produit ainsi, mine de rien, son quatrième album solo. La pièce qu’on écoute s’intitule Porte-poussière.

Marie-Annick Lépine – Porte-poussière – Le coeur est un rêveur – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Cette semaine, une avancée innovante dans le domaine des biomatériaux offre une nouvelle perspective pour le traitement des plaies. Une équipe internationale de chercheurs a récemment publié dans la revue Nature Materials les résultats prometteurs de leurs travaux sur un hydrogel auto-cicatrisant, capable d’imiter à la fois la souplesse et la résistance de la peau humaine. Ce matériau ingénieux, enrichi de nanofeuilles d’argile ultraminces — disposées en densité impressionnante dans un réseau polymère — présente la capacité de réparer efficacement ses ruptures : il regagne environ 80 à 90 % de son intégrité en seulement quatre heures, avant de se rétablir complètement en 24 heures.

Selon Chen Liang, auteur principal de l’étude, le secret réside dans un mécanisme d’enchevêtrement moléculaire qui permet aux brins de polymère de se réorganiser dès qu’ils sont sectionnés. Bien que ces résultats en laboratoire soient très encourageants, les chercheurs soulignent la nécessité de poursuivre les recherches et de mener des essais cliniques pour confirmer l’efficacité du matériau dans des conditions réelles. Ce développement marque une étape significative dans l’évolution des matériaux intelligents, ouvrant la voie à des applications futures dans le domaine médical et illustrant le potentiel transformateur de la recherche bio-inspirée.


Trump et les 14 signes du fascisme

Dans le premier bloc de ce billet, il était question des 14 caractéristiques du fascisme telles que définies par Umberto Eco. Ces éléments ne sont pas un mode d’emploi rigide, mais plutôt une série de tendances récurrentes dans les régimes autoritaires. Dans ce bloc, examinons de plus près comment ces quatorze caractéristiques peuvent être accolées aux paroles et actions de Trump et de son administration.

  1. Le culte de la tradition

Trump a promu un décret exigeant que tous les nouveaux bâtiments fédéraux respectent un style architectural classique inspiré des « grandeurs passées » des États-Unis, rejetant les influences modernistes et progressistes. Il a également renforcé les directives éducatives visant à promouvoir une version plus patriotique de l’histoire américaine, minimisant les aspects controversés du passé du pays.

  1. Le rejet du modernisme

Depuis son retour au pouvoir, Trump a intensifié le démantèlement des régulations environnementales et continue d’affirmer que le changement climatique est une « invention de la gauche ». Son allié J.D. Vance a également critiqué le rôle des universités, affirmant qu’elles sont devenues des foyers d’endoctrinement progressiste, ce qui renforce l’idée d’un rejet des institutions intellectuelles traditionnelles.

  1. Le culte de l’action pour l’action

Le retrait soudain des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sans consultation avec les experts médicaux.

  1. Le rejet de la critique et de la pensée analytique

Trump continue d’attaquer la presse, qualifiant les journaux de fake news media et allant jusqu’à suggérer de limiter leur accès aux conférences de presse de la Maison-Blanche, restreignant ainsi la capacité de certains reporters à poser des questions au président et à son administration.

  1. La peur de la différence

Intensification des expulsions de migrants, notamment l’envoi de plus de 200 membres présumés de gangs vers le Salvador malgré une interdiction judiciaire.

  1. L’appel aux classes moyennes frustrées

Lors d’un rassemblement en Pennsylvanie le 15 février 2025, Trump a accusé les élites et les intellectuels d’« écraser les vrais Américains » au profit d’immigrants et de « bureaucrates corrompus ».

  1. L’obsession du complot

Trump continue de propager l’idée que des élites de l’« État profond » travaillent dans l’ombre pour saboter son administration et manipuler le système politique à leur avantage. Il a aussi suggéré, sans preuve, que des forces étrangères et des organisations non gouvernementales conspirent pour influencer les décisions judiciaires et législatives aux États-Unis.

  1. L’ennemi est à la fois fort et faible

Trump qualifie ses adversaires démocrates de « communistes extrémistes » dangereux tout en se moquant de leur supposée inefficacité.

  1. La vie est une guerre permanente

Utilisation systématique d’un vocabulaire militaire, appelant ses partisans à « combattre » les ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il désigne comme la gauche radicale, les médias et certains juges.

  1. Le mépris des faibles

Lors d’un meeting à El Paso, Texas, le 22 janvier 2025, Trump a tourné en dérision des demandeurs d’asile en les qualifiant de « mendiants professionnels » venant profiter du système.

  1. Le culte du héros et de la mort

Lors de son discours inaugural le 20 janvier 2025, Trump a déclaré que « les vrais patriotes sont ceux qui sont prêts à mourir pour l’Amérique » dans un contexte de tensions civiles.

  1. Le machisme

Trump a annulé plusieurs protections fédérales pour les personnes transgenres et, en février 2018, à la suite d’accusations de violences conjugales visant deux de ses collaborateurs, Rob Porter et David Sorensen, il a tweeté en dénonçant les « fausses accusations », suggérant que certaines allégations pourraient être infondées.

  1. Le populisme qualitatif

Lors de son discours inaugural le 20 janvier 2025, Trump a affirmé que seul lui et ses alliés « représentent les vrais Américains » et que toute opposition est une trahison.

  1. La novlangue

Utilisation massive de slogans creux et de formules martelées sur les réseaux sociaux (« America First », « Fake News », « Stop the Steal ») pour influencer l’opinion publique.

Les États-Unis ne sont pas encore une dictature, mais ils en prennent certaines caractéristiques. Comme l’a écrit Umberto Eco, le fascisme ne s’impose pas forcément d’un seul coup : il s’installe lentement, souvent sous couvert de sécurité et de patriotisme. Les démocraties ne disparaissent pas en un jour, elles s’effritent au fil du temps, jusqu’à ce que l’idée même d’opposition devienne dangereuse.

Alors, jusqu’où laisserons-nous aller cette normalisation des tendances autoritaires ? Chaque citoyen a une responsabilité dans la défense des institutions démocratiques.


Billet du 31 mars 2023 : La chèvre et le chou

Je commencerai avec le chou. Pas le légume, mais la façon d’exprimer sa désapprobation. Le contraire d’applaudir, en fait.

Gilles Proulx a-t-il vraiment tenu en ondes des propos haineux à l’égard de la députation de Québec solidaire ? Le principal intéressé s’en défend, arguant que ses paroles de la semaine dernière étaient plutôt dirigées vers le peuple québécois, envers qui il s’était emporté.1

Comment une école aurait-elle réagi si un élève avait affirmé qu’un groupe méritait d’être abattu, comme Gilles Proulx l’a fait ? Chose certaine, un comité multidisciplinaire se serait penché sur l’événement et des suites auraient été données pour éviter que cela ne se reproduise et que la situation ne dégénère.

Il est difficile pour le citoyen de se prononcer sur les paroles de Proulx, puisque l’extrait sonore, d’abord diffusé sur le site de QUB radio, en a été retiré quelques heures plus tard. Je ne l’ai personnellement pas entendu. Parmi celles et ceux qui ont eu ce privilège, beaucoup ont condamné les propos du chroniqueur.

Mais Gilles Proulx n’est pas le seul qui mérite d’être conspué. Gabriel Nadeau-Dubois, au nom de Québec solidaire, a saisi l’Assemblée nationale d’une motion visant à condamner les propos diffusés. C’est là son droit le plus strict et cette motion a d’ailleurs obtenu l’aval d’une quasi-unanimité de députés. Toutefois, si on considérait à QS que la situation était si grave, pourquoi n’a-t-on pas déposé une plainte au criminel, plutôt que de s’en tenir à la politique ?

Finalement, le Parti québécois a également erré. Deux fois plutôt qu’une, dans son cas. Il l’a d’abord fait en bloquant la motion de Québec solidaire, sous prétexte que l’Assemblée nationale n’est pas un tribunal. C’est pourtant le même groupe parlementaire (et j’ajouterais le même député, Pascal Bérubé) qui y avait déposé une motion très similaire contre le professeur Amir Attaran, il y a à peine deux ans. Et il y a deux mois, les trois députés péquistes ont voté, au Salon bleu, pour la démission d’Amira Elghawaby. Deux poids, deux mesures ?

Ensuite, le chef Paul St-Pierre Plamondon a proposé à au moins deux reprises à Québec solidaire, en guise d’alternative, de rédiger une plainte au Conseil de presse du Québec à l’endroit de Gilles Proulx et de QUB radio. J’ai peine à imaginer que le chef du PQ ignorait que Québecor avait désassujetti tous ses médias, dont QUB, de l’autorité du Conseil de presse. D’un autre côté, je n’ose pas croire qu’il le savait et l’a tout de même proposé.

Voilà pour le chou, qui se veut long et partagé.

1GND doit faire amende honorable. Le Journal de Montréal. Le 30 mars 2023.


Dans le cours de français

Maintenant, la chèvre.

Le développement de l’intelligence artificielle s’avère bénéfique sous plusieurs aspects. Toutefois, il apporte son lot d’irritants, notamment en matière de traduction. Il devient tentant pour les entreprises d’investir quelques dollars dans une application, plutôt que dans les honoraires plus élevés d’un professionnel. Souvent avec des résultats embarrassants pour les uns, frustrants pour les autres.

Le plus récent exemple en lice est celui des vêtements Columbia, dont le nouveau slogan est affiché en grandes bannières sur les murs extérieurs du magasin La Baie de la rue Sainte-Catherine, à Montréal.

#LeProfCorrige

Ici, je souligne à grands traits rouges que Soyez la chèvre constitue une mauvaise traduction de Be The Goat, dont le but vise à promouvoir des souliers de randonnée en montagne. Cependant, je laisserai aux professionnels des communications et de la mise en marché le soin d’indiquer ce qu’on aurait plutôt dû lire.

Il faut par contre préciser que le mot goat, ici, fait véritablement référence à l’animal, et non à l’expression Greatest Of All Time, comme plusieurs ont prétendu.


Dans le cours de musique

Les gars du Nord sont Acadiens, mais c’est au Québec qu’ils enregistrent et se produisent en majeure partie. Personnellement, je les connaissais grâce à leur album de Noël, sorti en 2016. La semaine dernière, ils ont lancé leur troisième et plus récent recueil musical, Les Fils du Père. Fidèles à ce qu’ils sont, on y trouve beaucoup de country, mais aussi de la musique traditionnelle et, à mon grand plaisir, quelques notes celtiques. C’est d’ailleurs dans ces dernières que je suis allé puiser la #musiquebleue de cette semaine. Elle a pour titre Les fils du roi.

Les gars du Nord – Les fils du roi – Les Fils du Père – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Compétition depuis longtemps très populaire aux États-Unis, le March Madness gagne graduellement ses lettres de noblesse au Canada, notamment au Québec. La percée de plusieurs joueurs et joueuses d’ici dans les rangs professionnels du basketball y est assurément pour quelque chose.

Pas moins de sept Québécois, tous âgés de moins de 20 ans, ont cette année participé à la grand-messe printanière du basketball universitaire. Parmi eux, une fratrie originaire de Rosemère.

Si le parcours de Maxence-Olivier Prosper s’est somme toute terminé rapidement, son équipe ayant subi l’élimination dès le second match, celui de sa sœur Cassandre s’est avéré plus long, la formation de l’Université Notre Dame étant passé à une victoire d’atteindre le carré d’as. Les deux sont considérés comme des espoirs olympiques.


Journal de vacances du 26 août 2022

Je triche. Je m’autorise un dernier journal de vacances, alors que j’ai officiellement repris le travail cette semaine. Mais comme ma nouvelle cohorte d’élèves me rejoindra en classe seulement lundi prochain, j’étire la sauce. Et ça me permet d’adresser un certain pied de nez à tous ces commerces qui, à travers de nombreuses publicités diffusées dans tous les médias, nous plongent malgré nous depuis un mois dans l’esprit de la rentrée.

Même le géant Amazon s’est mis de la partie, concurrençant nos magasins de vêtements et de rabais. Nos papeteries également. C’est dans ce contexte que la Compagnie de la Baie d’Hudson a annoncé le retour prochain de la bannière Zellers. Pas question cependant d’occuper d’actuels locaux vides dans les centres commerciaux. C’est surtout en ligne que Zellers renaîtra de ses cendres, en plus de s’aménager un espace de la grandeur d’une boutique dans les magasins La Baie.

«Small is beautiful», avançait Leopold Kohr. Zellers a longtemps joué dans la cour des grands. Dans le monde actuel, il deviendra un petit joueur canadien qui tentera de gruger une part de marché à une puissance commerciale américaine. Si l’offre s’avère intéressante, ce dont je demeure persuadé, la bannière mérite que la clientèle sise au nord du 49e parallèle lui donne sa chance.

Mes billets réguliers reprendront la semaine prochaine.


Déformation professionnelle

C’est avec une publication de Jean-François Lisée sur Twitter qu’est né #LeProfCorrige, il y a quatre ans. J’ai eu l’occasion de revoir ses écrits à quelques reprises, depuis. Je le fais de nouveau cette semaine.

Source : Twitter (@JFLisee)

#LeProfCorrige, même en vacances

Je passe outre le fait qu’il ait inutilement abrégé les mots nouvelle et publicité, et qu’il ait omis l’accent grave sur le e de mème. Comme le on indique la troisième personne du singulier, on aurait dû lire Aurait-on, plutôt que Aurais-t-on.


Lecture de vacances

J’admire les gens qui se lancent en politique. Ainsi, lors de mes désaccords avec certaines mesures que ces personnes annoncent, je tente de critiquer leur travail, plutôt que les individus eux-mêmes. J’ai plusieurs fois, plus ou moins subtilement, décrié les actions (ou l’inaction) du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, dans ce blogue. La journaliste Julie Marceau dresse un bilan objectif de son passage à ce portefeuille, à travers un excellent reportage publié sur le site de Radio-Canada.

Lire le reportage de Julie Marceau, sur Radio-Canada.ca.

Évidemment, il y est largement question des nombreux cafouillages de Roberge depuis le début de la pandémie. Souvent a-t-il dû reculer après s’être avancé dans une mauvaise direction. À l’autre bout du spectre, on souligne son sens de la communication et de la consultation. Aspect méconnu du grand public, parce que moins diffusé dans les médias, on cite certains intervenants qui, tout en déplorant avoir vu leurs positions être balayées par le ministre, confirment avoir été honnêtement consultés par ce dernier.

À plusieurs endroits, on explique les raisons pour lesquelles Jean-François Roberge s’inscrit dans la très courte liste des ministres québécois de l’Éducation ayant réussi à conserver ce portefeuille durant un mandat complet de son gouvernement. Tout se résume simplement : il travaille à faire avancer les positions soutenues par sa formation politique. En ce qui me concerne, la palme de la phrase-choc revient au président du conseil d’administration de l’École ensemble, un organisme qui milite en faveur de l’abolition du financement des écoles privées par l’État.

Et je cite :

« Le ministre Roberge fait partie d’un gouvernement d’hommes d’affaires qui sont convaincus qu’une bonne partie des choses se règlent avec l’argent, qu’on peut attirer des gens en leur donnant des primes. En éducation, ce n’est pas juste ça la solution. »

Claude Lessard, sociologue, professeur et ex-président du Conseil supérieur de l’éducation, propos publiés le 25 août 2022.

Dans mes écouteurs

Le titre de la chanson a d’abord attiré mon attention. Puisqu’il faut se lever réfère depuis longtemps à une populaire matinale radiophonique. Son écoute nous convainc rapidement de sa distinction de l’émission animée par Paul Arcand. L’auteur-compositeur-interprète se nomme Joémi Verdon et donne surtout dans le style country.

Joémi Verdon – Puisqu’il faut se lever – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

EA Sports a osé ! Sur la couverture de NHL 23, qui arrivera en magasin à l’automne, on verra une joueuse. L’effigie de Sarah Nurse, membre de l’équipe olympique canadienne de hockey, côtoiera celle de Trevor Zegras, des Ducks d’Anaheim, sur la pochette du jeu populaire.

C’est là une belle reconnaissance du hockey féminin.


Billet du 22 mai 2020 : Dollarama ou Walmart ? Et La Baie, dans tout ça ?

Dans le cours de français, première période

Depuis que la pandémie a franchi nos frontières, on entend parler de la fameuse courbe qu’il faut aplatir. Aplatir ou aplanir, comme le mentionnent certains intervenants ?

Aplatir, presque toujours employé au sens propre, signifie rendre quelque chose plus plat, ou carrément plat. Alors qu’aplanir peut s’employer tant au sens figuré qu’au sens propre. Dans ce dernier sens, on parle de rendre une surface plane, comme la glace d’une patinoire, par exemple. Une courbe graphique s’apparentant plus à une ligne qu’à une surface, aplatir s’avère plus approprié.


Dans le cours d’univers social, première période

Univers social est une expression générale pour désigner géographie, histoire et éducation à la citoyenneté, qui constituent une seule et même matière à l’école primaire. C’est d’éducation à la citoyenneté dont il sera question dans ce bloc.

Il y aura bientôt 9 ans que j’ai ouvert mon compte Twitter. Actuellement, je suis plus de 1 000 autres comptes. Il y a ceux avec qui je suis régulièrement d’accord, ceux avec qui je suis régulièrement en désaccord et il y a Guy A. Lepage. J’aime le suivre car nos positions peuvent se situer très près ou très éloignées l’une de l’autre, dans un large spectre. Souvent il m’incite à faire dans la nuance. En voici un exemple.

Cossette est une agence de publicité qui a été fondée au Québec et qui a appartenu à des intérêts québécois durant plus de 50 ans, avant d’être achetée par une firme chinoise qui l’a ensuite vendue, cinq ans plus tard, à un groupe américain. Dans son domaine, elle est l’une des plus importantes compagnies au Canada.

Sur le fond, je suis d’accord avec le fait qu’une entreprise entièrement locale aurait dû être favorisée, si elle était en mesure d’offrir les mêmes services à des conditions comparables. Mais ceci m’amène sur un autre terrain. Si j’ai besoin de produits nettoyants, de produits d’épicerie, de papeterie et de quincaillerie et que je dispose de trop peu de temps pour me rendre dans plusieurs commerces, est-il préférable que je me rende chez Dollarama ou chez Walmart ? La première est une entreprise québécoise qui vend des produits presque exclusivement venus d’ailleurs, alors que la seconde est une bannière américaine qui s’approvisionne beaucoup plus chez les producteurs et manufacturiers locaux.

En ce qui me concerne, j’ai tendance à favoriser les produits fabriqués dans des entreprises qui créent de l’emploi au Québec ou ailleurs au Canada. Les Travailleurs unis de l’alimentation ont établi une liste de produits alimentaires fabriqués par leurs membres. Ceci constitue une bonne base. Pour le reste, j’effectue mes recherches. Tant mieux si je peux trouver ces produits dans des commerces appartenant à des intérêts d’ici.

Maintenant, combien de personnes sont employées par l’agence Cossette ? On établit le nombre à 450, dans six bureaux canadiens, dont deux au Québec. C’est plus que ses concurrentes.


Dans… une classe vide

La nouvelle est tombée jeudi de la semaine dernière. Voici comment Guy A. Lepage l’a commentée, sur Twitter.

J’aurais pu moi-même la commenter dans mon billet de vendredi dernier. J’ai préféré prendre du recul avant de le faire. Me voici donc cette semaine.

Cette fermeture des écoles du Grand Montréal jusqu’à la prochaine rentrée scolaire était la bonne décision à prendre, mais contrairement à l’animateur de Tout le monde en parle, je suis incapable de la voir comme une bonne nouvelle. C’était la bonne décision à prendre parce que la région du Grand Montréal est de loin la région la plus affectée au Canada. Et aussi parce que malgré l’aplatissement de la courbe, les hôpitaux de la région demeurent surchargés. Une augmentation soudaine des cas pourrait causer de graves problèmes au réseau de la santé.

Malgré cela, c’est surtout un sentiment de tristesse qui m’habitait, suite à cette annonce. Tristesse de réaliser qu’en dépit des contacts à distance avec mes élèves qui se poursuivront au cours des prochaines semaines, la classe demeurera vide. Déception aussi pour mes élèves de 6e année, qui ne pourront souligner dignement la fin de leur primaire et le passage au secondaire. Inquiétudes pour les élèves en difficulté, qui n’obtiendront pas le soutien personnalisé et étroit que leur situation requiert.

Soulagé en tant que citoyen, affecté en tant qu’enseignant. Ce sentiment mitigé est agaçant.


Dans le cours d’univers social, deuxième période

Chaque année, j’explique à mes élèves que le premier commerce fondé en Amérique du Nord l’a été en territoire québécois, en 1670. Je les surprends toujours en ajoutant que ce commerce existe encore aujourd’hui, ce qui l’établit dans la liste des plus anciens au monde.

La Compagnie de la Baie d’Hudson a franchi le cap des 350 ans d’existence le 2 mai dernier, dans l’indifférence générale, malheureusement. Initialement un poste de traite de fourrures, créé par les explorateurs Radisson et des Groseillers, la compagnie a diversifié ses activités jusqu’à devenir les magasins La Baie, figure emblématique de notre paysage commercial.


Dans le cours de français, deuxième période

Vu sur Facebook, cette semaine :

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire nous a quittés, plutôt que nous a quitté. Un participe passé employé avec l’auxiliaire avoir doit s’accorder avec le complément direct, si ce complément direct le précède. Comme c’est le cas ici, le participe passé s’accorde avec nous et doit par conséquent prendre la marque du pluriel.


Vu à la porte d’un commerce, cette semaine :

#LeProfCorrige

Ici, il aurait fallu écrire Nous ne faisons pas, plutôt que Nous ne fesons pas. Le verbe faire, à la première personne du pluriel du présent de l’indicatif, se conjugue nous faisons. Aussi, il aurait fallu un point après collaboration, plutôt qu’une virgule. La direction étant une signature, elle aurait dû se trouver isolée en bas de page, et non en fin de phrase.


Dans le cours de musique

Il s’est écoulé sept longues années durant lesquelles Jimmy Hunt n’a produit aucun nouveau matériel. La semaine dernière, il a lancé son troisième album solo, Le silence. Je vous en propose un extrait aujourd’hui. Il s’intitule Les gens qui m’aiment. #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Ce qui suit dit tout.

Laurent Duvernay-Tardif possède un coeur gros comme l’univers. Il a eu l’occasion, cette semaine, d’expliquer son rôle et ses fonctions à un journaliste de la chaîne américaine ESPN. Bravo et merci !