Journal de vacances du 28 juillet 2023

C’était une nouvelle que j’attendais depuis plusieurs mois. Elle est tombée fin mai, mais probablement aspiré dans le tourbillon de la fin d’année scolaire, je ne l’ai pas vue passer. Nous aurons finalement droit, à l’automne, à un 22e tome des péripéties de Gaston Lagaffe. Aucune aventure originale du personnage n’avait été publiée depuis 1996, soit quelques mois avant le décès de son créateur, André Franquin.

Si l’impression de déjà-vu vous frappe en lisant ce qui précède, c’est normal. Je l’avais mentionné ici1 il y a plus d’un an avant d’expliquer, dans mon billet hebdomadaire suivant2, que le projet était remis en question parce que la fille de l’auteur défunt s’y opposait et avait renvoyé la cause devant les tribunaux. C’est finalement un arbitre qui a entendu les deux parties et rendu une décision. C’est ainsi que les éditions Dupuis pourront aller de l’avant avec les nouvelles aventures de l’employé fainéant du journal Spirou, à condition de faire approuver les planches par Isabelle Franquin, qui statuera si l’éthique et l’œuvre artistique de son père sont respectées.

Je rappelle que c’est un Québécois, Marc Delafontaine qui, sous le pseudonyme de Delaf, reprendra le travail du Belge André Franquin, pour le dessin et la scénarisation des histoires. Celles-ci, en plus d’être regroupées dans de nouveaux albums originaux, seront publiées, comme à l’origine, dans le journal Spirou.

1 Billet du 25 mars 2022 : M’enfin !

2 Billet du 1er avril 2022 : Quand la réalité (ou le canular) frappe


Dans mes haut-parleurs

Samedi dernier, au gré d’une course que je me rendais faire, j’écoutais l’émission Passion politique sur les ondes d’ICI Première, la première chaîne de Radio-Canada. L’animatrice Marie-Louise Arsenault recevait alors l’ex-ministre et députée péquiste Véronique Hivon3. C’était une entrevue captivante, durant laquelle l’accent était mis sur le côté humain de la politique en général, mais surtout sur la carrière de cette femme politique qui a su se démarquer sous plusieurs aspects. Pour moi, l’intérêt était tel que malgré la chaleur, j’écoutais l’émission dans mon véhicule éteint et immobilisé dans le stationnement du commerce où je me trouvais. Personnellement, je sentais entre les deux femmes une certaine complicité, cependant bien fixée dans le cadre professionnel duquel elle ne débordait aucunement.

Si je le mentionne ici, c’est parce que quelques heures plus tard, cette publication d’un autre ex-ministre et député péquiste m’est apparue :

Source : Twitter (@BoulericeAndre)

Bien qu’il me serait possible d’intervenir sur des fautes de français à au moins deux endroits, je garderai mes crayons rouges rangés et laisserai #LeProfCorrige vaquer à ses vacances.

Je comprends que Marie-Louise Arsenault, comme toutes les personnalités publiques, puisse taper sur les nerfs de certaines personnes. Toutefois, lors de cette entrevue avec Véronique Hivon, elle a effectué un travail remarquable. Non, elle n’a pas été complaisante envers le Parti québécois. Si elle l’avait fait, elle aurait dérogé au devoir de réserve accolé à son rôle de journaliste. A-t-elle posé quelques questions embêtantes pour l’invitée ? Oui, mais cela fait également partie de sa tâche. Prétendre qu’elle a été odieuse et insidieuse tient d’une partisanerie excessive, qu’on retrouve malheureusement trop souvent chez certains sympathisants du PQ, notamment chez les plus anciens.

Reprocher à Véronique Hivon de ne pas savoir se tenir debout va dans le même sens. Elle a maintes fois prouvé qu’elle savait s’affirmer et faire de la politique autrement. Autrement que celles et ceux qui ont rendu les électeurs cyniques face à leur rôle.

3 Passion politique – Rattrapage du 22 juillet 2023 : Véronique Hivon


Déformation professionnelle
Univers social – Volet histoire

Dans tous les pays démocratiques, il y a des conservateurs et des libéraux. Il s’agit d’ailleurs de l’appellation qui nous est familière, au Canada. Les libéraux sont d’ordinaire pragmatiques et progressistes, alors que les conservateurs s’accrochent à ce qui va bien et se montrent plutôt réfractaires au changement. En Grande-Bretagne, on trouve les conservateurs et les libéraux travaillistes. En France, grossièrement, il y a la gauche libérale et la droite conservatrice. Aux États-Unis, les démocrates sont qualifiés de libéraux, alors que les républicains sont personnifiés par les conservateurs.

Chez nos voisins du Sud, toutefois, on peut se permettre de prétendre que les libéraux-démocrates promeuvent un programme conservateur, alors que celui des républicains peut être considéré d’ultraconservateur. Dans certains états et milieux, le conservatisme fait maintenant place au négationnisme, cette idéologie par laquelle on revoit des faits moins glorieux afin de s’en affranchir.

C’est ainsi qu’en Floride, un an après avoir banni l’enseignement de l’identité de genre et de l’orientation sexuelle, on modifie maintenant les manuels scolaires afin de sensibiliser les élèves à quelques « bienfaits de l’esclavage » 4. Je ne sais même pas où mettre mes guillemets tellement je trouve ça abject.

Il y sera mentionné, entre autres, que l’esclavage aura permis aux communautés noires de développer certaines compétences, en précisant des exemples. On prend donc un épisode mondialement dénoncé de l’histoire et on voit à le justifier auprès des jeunes générations d’Américains.

Il y a six ans, Kellyanne Conway, alors conseillère de Donald Trump, avait causé toute une commotion en évoquant des « faits alternatifs » lors d’un point de presse. Avec ce qui se passe actuellement en Floride, on est en train de normer des faits décidés par les autorités.

Le passé, en étant revu et corrigé, ne peut même plus être garant de l’avenir.

4 La Floride introduit dans ses manuels scolaires l’idée de «bienfaits» de l’esclavage. Slate.fr. Le 22 juillet 2023.

5 Faits alternatifs. Wikipédia.


Dans mes écouteurs

Parmi les créneaux que je n’ai pas encore exploités en #musiquebleue, il y a celui des chansons pour enfants. C’est plutôt ironique pour un enseignant au primaire ! À ma défense, disons que les Fanfan Dédé, les Carmen Campagne et les Annie Brocoli se sont faits plutôt rares, au cours des dernières années.

Voici un nouveau venu. Il s’appelle Micah! et vient de lancer un premier album, intitulé Joue de la musique. Voici la pièce du même nom.

Micah! – Je joue de la musique – Joue de la musique – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il est des histoires de disparition qui se terminent bien. C’est le cas de celle de Tim Shaddock et de sa chienne Bella. Partis en avril de la Basse-Californie, Shaddock et Bella devaient naviguer en catamaran jusqu’en Polynésie française. Mais voilà qu’une mer agitée est venue endommager le catamaran, ainsi que tout l’équipement de communications. L’embarcation a ainsi dérivé durant deux mois dans le Pacifique, les deux occupants se nourrissant de poisson cru et s’abreuvant d’eau de pluie.

Ce n’est que la semaine dernière qu’un bateau de pêche mexicain les a repérés et s’est présenté à leur rescousse. Les deux rescapés sont sains et saufs et en bonne santé.


Billet du 1er avril 2022 : Quand la réalité (ou le canular) frappe

Nous sommes le 1er avril !

Selon la tradition, plusieurs blagues devraient mettre en évidence la naïveté d’un grand nombre de personnes. L’édit de Roussillon, promulgué en 1564 par le roi Charles IX, consacrait officiellement la date du 1er janvier comme le premier jour de chaque année. La confirmation chez les catholiques est venue en 1582, sous le pape Grégoire XIII, lorsqu’il a institué son calendrier grégorien.

Dans plusieurs communautés, le Premier de l’an était jusque là célébré le 1er avril. Histoire de maintenir un climat festif à cette date, la légende veut que le poisson d’avril ait été instauré pour cette raison.

Deux nouvelles, diffusées au cours des dernières heures, me laissent perplexe et me permettent de supposer qu’il s’agit de blagues pour l’occasion. D’abord, l’ex-dragon François Lambert, contrarié, qui quitte précipitamment le plateau de l’émission La semaine des 4 Julie.

Voir l’extrait.

Ensuite, la retraite annoncée, après 60 ans de loyaux services, des emblématiques oursons du beurre d’arachide Kraft.

Comment distinguer le vrai du faux ? Personnellement, je préfère laisser le temps faire son œuvre. Nous le saurons d’ici demain !


Dans le cours de français
Section Écriture

Il existe quatre types de phrases. Il y a la phrase déclarative, la phrase impérative, la phrase interrogative et la phrase exclamative.

La phrase déclarative se décline elle-même en deux catégories : il y a la phrase déclarative affirmative (exemple : Rita mange une tomate) et la phrase déclarative négative (exemple : Rita ne mange pas une tomate). Ce qui distingue les deux phrases, c’est la présence de mots de négation (exemple : ne […] pas) dans la seconde.

Une phrase négative bien écrite, et bien prononcée aussi, doit toujours contenir ces mots de négation. Regardons cette publication du Comité national des jeunes du Parti québécois :

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire «Moi, je ne veux pas la CAQ (…)», avec les mots ne et pas qui encadrent le verbe vouloir, et non «Moi je veux pas la CAQ (…)». L’omission de l’adverbe ne, tant à l’oral qu’à l’écrit, constitue une faute.


Dans le cours de français
Section Lecture

Dans mon billet du 25 mars, je rapportais que le personnage de Gaston Lagaffe était sur le point de revivre, sous la plume de l’auteur et dessinateur québécois Delaf.

Lire mon billet du 25 mars 2022.

En une seule semaine, depuis, nous avons pu assister à deux rebondissements. D’abord, Isabelle Franquin, fille et unique détentrice des ayants droit du créateur de Gaston Lagaffe, a intenté une poursuite contre les éditions Dupuis, afin de les empêcher de donner suite au projet. Elle prétend que son illustre père, André Franquin, aurait maintes fois répété ne pas vouloir que son personnage lui survive.

Ensuite, malgré la démarche de madame Franquin, l’édition du 6 avril du Journal Spirou, sorti une semaine à l’avance, publie bel et bien une première planche originale produite par Delaf. Les éditions Dupuis ont cependant précisé que les gags hebdomadaires suivants seraient suspendus au moins jusqu’au 19 mai, date où la cause sera entendue.

C’est à suivre.

Planche dessinée par Delaf et publiée en 2017, dans le cadre d’un hommage à Franquin.
Source : maville.com

Dans le cours d’univers social
Section Éducation à la citoyenneté

Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, a repris de manière douteuse la gifle de Will Smith à Chris Rock, en publiant un mème dans lequel la réalité frappe les politiques sur les énergies renouvelables.

Bien sûr, la publication a suscité de nombreuses réactions, pour plusieurs raisons. Serge Chapleau, caricaturiste à La Presse, a quant à lui trouvé une excellente façon d’illustrer la tendance générale de ces réactions.


Dans le cours de musique

Diplômée du Conservatoire de musique de Montréal, ainsi que de la Royal Academy of Music de Londres, Lysandre Ménard, ou Lysandre tout court, vient de lancer un premier album, intitulé Sans oublier. Musicienne classique et comédienne, on a notamment pu la voir dans le film La passion d’Augustine, elle a opté pour le style pop dans la création de cet enregistrement.

L’extrait s’appelle Le paon impossible. Le voici en #musiquebleue.

Lysandre Ménard – Le paon impossible – Sans oublier – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

C’est une nouvelle qui m’a été présentée par une de mes élèves, cette semaine. En Afrique du Sud, un rhinocéros laissé pour mort après s’être fait arracher sa corne par des braconniers a pu être réintégré dans son milieu naturel, le 28 mars. Il lui aura fallu une convalescence de six années, au cours desquelles il a dû subir 30 interventions chirurgicales. Il demeurera sous surveillance dans un rayon déterminé, où deux femelles ont également été emmenées afin de favoriser son accouplement.

Lire et voir le reportage de La Presse.