Billet du 31 décembre 2021 : Journal de vacances des Fêtes (2 de 2)

C’est fou comme tout évolue vite avec la COVID-19 et son variant Omicron. Le temps de trois billets hebdomadaires, nous sommes passés de rassemblements familiaux plus nombreux que l’an dernier, à des regroupements du même nombre que lors de Noël 2020, à aucune réunion autre que celle de la bulle immédiate pour le jour de l’An 2021. La pression sera forte, le 31 décembre au soir, sur France Beaudoin, Jean-René Dufort et Simon-Olivier Fecteau.

Et pourtant, je maintiens que François Legault et Horacio Arruda ont pris la bonne décision. Pour l’instant, du moins. Parce que je suis également d’avis que la situation aurait probablement été différente s’il n’y avait eu que les enfants de 5 à 11 ans qui n’avaient pas été convenablement vaccinés. Après le point de presse de jeudi soir, la résignation et la résilience, malgré une exaspération évidente, faisaient large consensus sur les réseaux sociaux. Cependant, on pouvait aussi noter que la grogne face aux non-vaccinés avait grimpé de plusieurs crans.

Il existe une multitude de situations où les libertés individuelles doivent primer sur les libertés collectives. Il en est d’autres pour lesquelles c’est l’inverse. La lecture de la population se veut de plus en plus claire : c’est 10 % de son groupe qui contraint les 90 % autres à un couvre-feu et des festivités réduites à une seule bulle familiale. Il faudra y voir un jour ou l’autre. Personnellement, je ne me sentirais aucunement épié dans mes allées et venues si on réclamait mon passeport vaccinal dans tous les lieux publics où je mets les pieds.

Les études scientifiques le démontrent, une personne pleinement vaccinée présente moins de risques de contracter le virus ou de subir des symptômes sévères. Il est aussi acquis que le vecteur de contagion est moindre chez celles et ceux qui ont reçu toutes leurs doses. Il importe de garder en tête que personne n’a été vacciné inutilement.


Le jour de l’An 2022, ainsi que son réveillon, constituera une occasion supplémentaire de célébrer humblement ou sobrement l’arrivée du Nouvel An. C’est dans la simplicité qu’on trouve souvent la beauté. 

Je me permets donc de vous souhaiter une belle, bonne et heureuse année 2022. Puissiez-vous demeurer en pleine santé ou, à défaut, la recouvrer rapidement. La sérénité, je nous la souhaite à toutes et à tous. Je conclus le tout avec plusieurs moments de bonheur. Et pourquoi pas l’accomplissement de quelques rêves ? Ce sont les instants de joie et d’encouragement qui nous permettent de garder espoir. Partageons-les généreusement avec notre entourage.


Et je cite :

« Soyons clairs. Ce que nous constatons actuellement, c’est que les vaccins FONCTIONNENT ! Merci à la science. »

Dan Rather, journaliste et animateur à la retraite, le 29 décembre 2021.

Dans mes écouteurs

De toutes les chansons du jour de l’An, Martin de la chasse-galerie est ma préférée. Non seulement réfère-t-elle à un grand classique de la littérature québécoise, signé Honoré Beaugrand, mais elle est le fruit d’une collaboration d’un moment entre La Bottine souriante et Michel Rivard, deux institutions dans notre histoire musicale. Tirée de l’album La Mistrine, sorti en 1994, la voici en #musiquebleue.

La Bottine souriante – Martin de la chasse-galerie – La Mistrine – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Permettez-moi d’abord un préambule. Depuis la fin de la dernière année scolaire, tous mes élèves, en début de journée, doivent remplir un court questionnaire en ligne, à l’intérieur duquel ils me mentionnent leurs émotions du moment. Ils n’ont pas l’obligation de tout détailler, mais leurs réponses m’incitent à considérer leur humeur dans mes différentes interventions. Jusqu’à présent, cet outil m’a rendu de précieux services, me permettant d’entrer dans une relation empathique avec plusieurs, comme de désamorcer d’éventuelles situations désagréables.

Je souhaite de tout cœur le même succès à Rachel Ouellet, une employée de Postes Canada qui, depuis deux ans, travaille à mettre sur pied un projet de vigilance citoyenne, basé sur un principe similaire. En questionnant la clientèle lors de la distribution du courrier, les factrices et facteurs utiliseraient les outils électroniques de la société d’État pour colliger les réponses, lesquelles seraient automatiquement acheminées pour analyse dans un centre communautaire. Ainsi, notamment en ces temps de pandémie, différents intervenants sociaux seraient informés et appelés à agir, selon les besoins.

C’est à Rimouski, où elle travaille comme factrice depuis 18 ans, que madame Ouellet compte implanter son projet.

Lire le reportage de Radio-Canada.


Billet du 29 janvier 2021 : Quand l’amour grince

Je me suis interrogé toute la semaine. Parmi les questions que je me posais, plusieurs sont demeurées sans réponse, mais une a trouvé la sienne. Le gouvernement du Québec épongera finalement les déficits des centres de services scolaires (anciennement les commissions scolaires) découlant de la pandémie de Covid-19. Les chiffres évoquent un déficit total de 45,4 millions $, pour la dernière année seulement, cumulé par près de la moitié des centres de services scolaires, notamment pour de l’achat d’équipement de protection individuelle (masques, visières, lunettes, etc.), de désinfectant et de matériel pour adapter les locaux aux mesures sanitaires. Je suis soulagé de constater que les centres de services n’auront pas à assumer cette responsabilité.

Parmi mes autres questions, le baseball majeur aurait-il dû admettre l’ex-lanceur Curt Schilling en son Temple de la renommée ? Si on se fie à ses performances sur le terrain, réalisées sans consommation de substances illicites, oui. Mais son après-carrière, teintée de propos racistes, homophobes, d’incitation à la violence et de promotion des politiques d’extrême droite est venue ternir son image. Dans le doute, on a préféré s’abstenir. Il lui fallait obtenir 75% de votes de la part des chroniqueurs de baseball, il en a obtenu 71%. En ces temps où il faut montrer patte blanche partout, la MLB pousse probablement un grand soupir de soulagement. Et pour les conséquences qu’auraient pu avoir une décision contraire, je la comprends. Mais durant 20 saisons au monticule, les performances et les comportements de Schilling sont demeurés irréprochables. Où doit-on tracer la ligne entre la personne et l’athlète ? Et surtout, que devra-t-on faire si on révèle des positions similaires adoptées par d’autres joueurs déjà admis au Temple de la renommée ?

Finalement, je me suis demandé à quoi Julie Payette pouvait bien penser, cette semaine. Plusieurs hypothèses me sont venues en tête, et j’admets qu’une ou deux d’entre elles m’ont fait sourire !


Dans le cours de français

Dans le cadre du spécial du Jour de l’An de l’émission En direct de l’univers, l’animatrice France Beaudoin a demandé à ses invités de s’exprimer sur ce que la Covid-19 ne parviendra pas à vaincre. Du fond du coeur, la comédienne Louise Latraverse s’est exclamée « L’AMOUR, CRISSE ! ».

Le cri du coeur a été récupéré et des produits dérivés, dont les profits des ventes seront versés à un organisme venant en aide aux femmes victimes de violence conjugale, ont rapidement été mis en marché. Jusqu’ici, je salue la démarche. La cause est noble et il faut profiter de l’élan pour la soutenir.

Là où je vois un problème, c’est avec l’inscription telle que libellée :

Source

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire « L’amour, crisse ! », avec une virgule après L’amour et un point d’exclamation en finale, et non « L’amour crisse ». Ceci, bien entendu, en admettant qu’on ferme les yeux sur l’orthographe du juron crisse. Le point d’exclamation, d’abord, replace cette expression dans son contexte d’exclamation.

Quant à la virgule, elle est essentielle pour séparer deux propositions très indépendantes. Sans la virgule, crisse devient un verbe et L’amour son sujet. Et quelle est la définition du verbe crisser ? Selon le Larousse, c’est « Produire un bruit aigu et désagréable sous l’effet d’un frottement ; grincer ».

Et cela va définitivement à l’encontre du message qu’a lancé Madame Latraverse.

(En passant, si t-shirt est accepté en français, il en est tout autrement de hoodie)


Dans le cours de français, deuxième période

Je me suis délecté de la lecture d’une chronique signée Alexandre Pratt, samedi. Enfin, quelqu’un prend le temps de souligner le travail des commentateurs et analystes sportifs québécois dans la promotion et l’enrichissement des expressions françaises. L’héritage de René Lecavalier est particulièrement bien servi par le personnel de la station RDS, tous sports confondus. Pratt reprend plusieurs exemples et mentionne le travail acharné d’un grand nombre de journalistes et ex-athlètes dans leur exercice de francisation du langage sportif. Martin McGuire, la voix du Canadien de Montréal au réseau des stations du groupe Cogeco, reçoit également sa part d’éloges.

Seul bémol, on égratigne quelque peu l’équipe de TVA Sports. On explique les propos peu orthodoxes, mais rendus dans une « langue raffinée », de Frédéric Lord à la description des matchs de soccer. Également, le billet s’en prend indirectement au fameux « Et compte ! » de Félix Séguin, lorsqu’il décrit un but au hockey. Citant Pierre Houde, Alexandre Pratt mentionne que René Lecavalier regrettait d’avoir popularisé cette expression, expliquant qu’on peut compter des objets, qu’on peut compter sur quelqu’un, mais qu’on ne peut pas compter un but. C’est la raison pour laquelle lors de ses dernières années au micro, le célèbre descripteur des joutes présentées à La Soirée du hockey avait remplacé son « Il lance et compte ! » par « Le tir et le but ! », repris par presque tous ses successeurs.

Finalement, l’auteur de la chronique lance un appel au public pour franciser quelques nouvelles et moins nouvelles expressions n’ayant pas trouvé d’équivalences pertinentes dans la langue de Molière. J’y réfléchis !


Dans le cours de musique

C’est dimanche dernier que j’ai entendu pour la première fois la pièce Pale Mal. Depuis, le ver d’oreille est omniprésent dans ma tête. Interprétée par le Montréalais d’adoption Fwonte, la chanson figure sur l’album Migration, du Montréalais d’origine Ghislain Poirier. Une #musiquebleue au son caribéen en ce froid vendredi.

#musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

C’est un de mes élèves qui m’a suggéré cette bonne nouvelle, cette semaine. Selon un reportage diffusé au Téléjournal de Radio-Canada, lundi, les cas de rhume, de gastro et autres virus ont considérablement diminué dans les écoles, durant cette année scolaire. Il est clair que le port du couvre-visage et le lavage de mains plusieurs fois par jour produit ses effets.

Suite à la présentation de ce reportage en classe par mon élève, j’ai questionné le groupe pour obtenir ses réactions. Je possédais déjà un très bon indice, le taux d’absentéisme étant particulièrement bas, cette année. Les élèves ont spontanément admis que le reportage reflétait leur réalité ! Sur vingt-quatre élèves, huit ont mentionné avoir eu un rhume au cours des derniers mois et un a souffert d’une gastro. Les autres, rien ! Leur enseignant non plus. Et personne n’a subi plus d’un épisode.

Bien sûr, et cela est mentionné dans le reportage, il faut contracter périodiquement certains virus pour renforcer son système immunitaire. Mais de savoir qu’on peut en contrôler la fréquence, et surtout d’en prendre une pause, permet de penser que certaines mesures auxquelles nous nous habituons graduellement s’implanteront peut-être pour un terme plus long que prévu.