Journal de vacances du 2 août 2024 : Inspiration canadienne

Mon admiration envers l’équipe de soccer féminine canadienne n’a jamais été aussi grande qu’après la récente sanction imposée par la FIFA dans le cadre des Jeux olympiques de Paris 2024. Malgré cette épreuve, les joueuses ont fait preuve d’une résilience et d’un esprit d’équipe exemplaires, surmontant les obstacles avec une détermination inébranlable. Cette équipe, plus unie que jamais, a démontré que l’adversité ne fait que renforcer leur volonté de réussir et de représenter fièrement notre pays sur la scène internationale. Leur capacité à rester concentrées et à se soutenir mutuellement dans les moments difficiles est une source d’inspiration pour tous, notamment du côté de certaines équipes professionnelles.

Le travail acharné et la persévérance des joueuses ont été essentiels pour passer à la ronde suivante, un exploit que personne ne croyait possible. Faut-il le rappeler, la pénalité de six points qui leur a été imposée les obligeait à gagner leurs trois joutes en ronde préliminaire, tout en espérant qu’aucune autre équipe de leur groupe ne les imite à ce niveau. Mission accomplie.

Quant aux causes de la sanction, j’espère que les trois entraîneurs responsables de la fameuse tricherie recevront la juste conséquence de leurs actes, nonobstant la suspension d’un an qui leur a déjà été imposée. C’est tout le Canada qui a subi un embarras important dans cette histoire.

Finalement, je ne peux m’empêcher de sourire quand je pense au pied de nez que les joueuses canadiennes ont adressé à la FIFA en passant malgré tout à la ronde suivante. Le fait que les fédérations internationales sportives se mêlent des sanctions lors des Jeux olympiques constitue un non-sens, lesdites sanctions devant selon moi se soumettre à des règles olympiques établies pour tous les athlètes et les équipes, peu importe le sport. La sanction de six points aurait-elle été différente si l’équipe d’un autre pays s’était fait prendre ou si le Canada n’était pas champion des derniers Jeux olympiques au soccer féminin ? La question mérite d’être posée.


Déformation professionnelle

Que ce soit dans les manuels d’instructions ou dans d’autres publications, il est fréquent de trouver des perles amusantes dans les traductions. Sur sa page Facebook 1, l’influenceur Jonathan le Prof en a déposé deux, au cours des derniers jours.

D’abord, dans la vitrine d’une entreprise montréalaise :

Sans l’erreur d’orthographe dans la version originale anglaise (on aurait dû lire we are closed et non we are close), l’application de traduction aurait sans doute suggéré le bon libellé, soit nous sommes fermés.

Ensuite, sur le site internet des Jeux olympiques de Paris 2024 :

Il s’agit de la page donnant les statistiques du soccer féminin. Elle a depuis été corrigée, je tiens à le mentionner. Ici, le traducteur s’est servi des abréviations des pays. C’est ainsi que BRA de Brazil s’est transformé en SOUTIEN-GORGE, plutôt qu’en Brésil. Dans le groupe A, le CAN est devenu PEUT, plutôt que Canada. Yes, we can; oui, on peut.

À noter que le groupe comprenant la Turquie n’affichait aucune erreur et c’est tant mieux ! TURKEY aurait facilement pu devenir DINDE.

1 Page Facebook de Jonathan le Prof.


Lectures de vacances

Élément important de mes lectures de vacances de cet été, « Là où je me terre » de Caroline Dawson s’est révélé être une œuvre autobiographique captivante qui capte l’essence même de l’expérience humaine vécue par une famille de réfugiés. Avec une plume à la fois délicate et incisive, la regrettée auteure nous plonge dans son univers intime, révélant les complexités de sa vie et de son identité. Chaque chapitre est empreint d’une sincérité désarmante, rendant le récit aussi poignant qu’inoubliable. Caroline Dawson, récemment décédée, réussit à créer une connexion profonde avec le lecteur, en nous faisant partager ses émotions et ses réflexions les plus intimes. C’est un voyage littéraire où les mots deviennent des fenêtres sur son âme, permettant de ressentir pleinement ses sentiments et son parcours.

La richesse de « Là où je me terre » réside également dans sa capacité à toucher des thèmes universels tout en restant profondément personnel. Dawson aborde avec une rare justesse des sujets tels que l’exil, l’identité et l’appartenance, tout en conservant une approche authentique et humble. Son récit nous rappelle que, malgré les différences apparentes, il existe des expériences et des sentiments qui nous unissent tous en tant qu’êtres humains. Ce livre est une ode à la résilience et à la capacité de trouver la lumière même dans les moments les plus sombres. En somme, « Là où je me terre » est une œuvre qui restera longtemps gravée dans ma mémoire, une œuvre maintenant encore plus précieuse à la lumière de la disparition de son auteure.


Dans mes écouteurs

Charles Trudel, un pianiste talentueux basé à Montréal, s’est fait un nom sur la scène musicale canadienne et internationale. Diplômé en jazz performance de l’Université McGill, Charles a collaboré avec de nombreux artistes renommés et performé dans des festivals prestigieux tels que le Festival international de Jazz de Montréal. Sa polyvalence et son amour pour la musique l’ont mené à se produire aux côtés de divers ensembles et dans de nombreux pays. Avec une carrière riche en récompenses, Charles Trudel continue d’enchanter les publics avec sa virtuosité et son dévouement musical.

Fruit constitue son premier album. Tirée de cet album, voici la pièce F pour facile.

Charles Trudel – F pour facile – Fruit – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

J’y vais avec deux éléments tout simples.

D’abord, l’équipe féminine de soccer canadienne qui se serre les coudes, surmonte toutes les embûches et réussit à poursuivre sa route aux Jeux olympiques de Paris.

Ensuite, la nageuse canadienne Summer McIntosh qui établit un record olympique au 200 mètres brasse féminin.


Billet du 2 décembre 2022 : Besoin d’amour et d’éducation

Les trois députés du Parti québécois ont raison de demander l’abolition du serment à la monarchie britannique pour siéger à l’Assemblée nationale du Québec. Par contre, la meilleure façon d’y parvenir est la voie empruntée par les 122 autres élus qui, eux, ont choisi de le prêter une dernière fois, avant d’y mettre fin pour de bon avec des mesures législatives.

C’est tout ce que je mentionnerai sur le sujet.


Dans le cours de français

«Je l’haïs pas, lui (ou elle)!» peut être qualifiée d’expression québécoise typique, avec laquelle on signifie son appréciation ou son amour envers quelqu’un. Dans les mêmes eaux, on trouve «Il n’est pas mauvais, ce petit vin».

Ces deux expressions s’appellent des litotes. Le Larousse, qui dans ce cas-ci offre une explication plus complète que le Robert, définit la litote comme « une figure de rhétorique consistant à affaiblir l’expression de la pensée pour laisser entendre plus qu’on ne dit ».

L’art d’utiliser la forme négative pour exprimer quelque chose de positif.


Dans le cours d’univers social
Volet éducation à la citoyenneté

Mauvaise semaine pour la démocratie et la liberté d’expression. D’une part, la FIFA s’est rangée derrière les exigences du Qatar, pays hôte de la Coupe du monde de soccer, et a interdit aux équipes participantes de porter le brassard inclusif One Love.

D’autre part, la direction de l’Université d’Ottawa a cédé face à l’ambassadeur de Chine au Canada, qui a exigé qu’aucune caméra ne soit admise dans la salle où il prononçait une allocution devant des étudiants. C’est ainsi qu’un caméraman de Radio-Canada a été expulsé de l’endroit, après qu’on lui eut pourtant autorisé l’accès. Quel était le prétexte ? On craignait que le maintien de sa présence ne mette l’événement en péril. Rappelons que c’est la même institution universitaire qui avait imposé des sanctions arbitraires à la professeure Verushka Lieutenant-Duval pour avoir utilisé le mot commençant par n dans un contexte pédagogique.

Finalement, un rapport publié par IDEA International1 stipule que la moitié des démocraties dans le monde subissent un déclin, alors que l’autoritarisme est en hausse dans plusieurs pays. Parmi les endroits mentionnés par l’organisme, on note le Brésil et les États-Unis.

Avec des enjeux importants comme l’inflation, la guerre en Ukraine et les changements climatiques, les états auraient pourtant intérêt à s’ouvrir à tous les points de vue.

1 Communiqué de presse d’IDEA International.


Dans le cours d’anglais

L’en-tête de ce billet est constitué d’une photo que j’ai prise cette semaine, alors que je visitais l’exposition Pink Floyd — Their Mortal Remains, à Montréal. Il s’agit du premier jet des paroles de la chanson Another Brick in The Wall, écrites de la main de Roger Waters. Le We don’t need no education était à l’origine au singulier. Comme pour plusieurs autres pièces du groupe, le texte représente une satire sociale qui pourrait toujours s’avérer d’actualité, 40 ans plus tard.

En réalité, nous avons définitivement besoin de plus d’éducation.


Dans le cours de musique

Au cours de la dernière semaine, on a enfin lancé sur album la collaboration entre Les Cowboys Fringants et l’Orchestre symphonique de Montréal, enregistrée il y a quelques années. Si je considère Les étoiles filantes comme une des plus belles chansons québécoises de tous les temps, j’ai dû me rendre à l’évidence que son rendu symphonique n’atteignait pas la qualité de la version originale, malgré la préservation du solo d’accordéon. En revanche, le poème prémonitoire Plus rien trouve une niche sonore rehaussée à travers les harmonies des instruments dirigés par le chef Simon Leclerc. C’est la #musiquebleue que je propose, aujourd’hui.

Les Cowboys Fringants et l’Orchestre symphonique de Montréal (dirigé par Simon Leclerc) – Plus rien – Les Cowboys Fringants en concert avec l’Orchestre symphonique de Montréal – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Un adage prétend que la justice a le bras long. Elle a maintenant la mémoire longue. Un homme a été arrêté à Toronto, la semaine dernière, pour être accusé de deux meurtres perpétrés il y a 39 ans, soit en août et en décembre 1983. Les crimes semblaient parfaits, jusqu’à ce que les avancées technologiques d’aujourd’hui permettent de prouver ce qui, récemment encore, demeurait indémontrable.

Il y a bien trente ans que les tests d’ADN fournissent des évidences irréfutables. Ce qui est relativement nouveau, et qui a permis l’arrestation du suspect de Toronto, c’est la généalogie génétique. Dans le cas qui nous préoccupe, les enquêteurs ont pu partir d’un échantillon d’ADN qui avait été volontairement transmis au site Ancestry.ca par une personne désirant reconstituer son ascendance, et trouver des concordances avec celle découverte sur les lieux des meurtres chez un lointain cousin de cette personne.

Les morts parlent, il n’y a plus de doute.


Billet du 25 novembre 2022 : Une bonne bouffée d’air frais

Selon ce que je constate, les médias sentent le besoin de s’éloigner, au moins le temps d’une pause, des nouvelles concernant l’Ukraine et la COVID. De quoi a-t-il été question, au cours de la dernière semaine ? De la Coupe du Monde de la FIFA, de sa présence au Qatar, de l’enquête publique sur l’occupation d’Ottawa par les camionneurs, de la carrière de Jean Lapointe, de la coupe Grey, des remous créés par le lancement du livre de Pierre Gervais et d’un troupeau de vaches qui s’est enfui dans la nature, en Mauricie.

Personnellement, ça me fait du bien de lire et d’entendre autre chose. Prenons une bonne bouffée d’air frais.


Dans le cours de français

Voyez-vous la faute dans le titre de cet article publié dans La Presse, le dimanche 20 novembre ?

#LeProfCorrige

Bien sûr, il aurait fallu lire Pourquoi tous les chemins y mènent, avec le tous au pluriel. Le mot étant ici employé comme déterminant indéfini, il doit prendre le genre et le nombre du nom qu’il accompagne, c’est-à-dire chemins, qui est masculin pluriel.

Après plusieurs heures en ligne, la faute a finalement été corrigée par le quotidien.


Dans le cours de français, deuxième période

Cette faute d’accord de La Presse a cependant été supplantée par une grotesque erreur de vocabulaire publiée par Le Devoir. Voici ce que le quotidien a imprimé, le 18 novembre, dans son édition papier, tel que rapporté sur Twitter par le député Alexandre Leduc :

#LeProfCorrige

Il faut bien sûr évoquer les luttes intestines, plutôt qu’intestinales. Bien que les deux plongent les belligérants dans la saleté, un seul des deux mots est propre à l’expression.

Le Devoir n’a évidemment pas pu apporter un correctif dans son édition papier, mais l’a fait sur Internet.1


Et je cite :

« Quand tu comprends qu’il n’y a rien à attendre du monde, alors tu peux commencer à vivre une vie délicieuse. »

Olivier de Kersauson, écrivain et navigateur, le 24 novembre 2022.

Dans le cours de musique

Pour souligner les 40 ans de carrière de Jean Leloup, ICI Musique a invité plusieurs artistes d’ici à reprendre ses plus grands succès. C’est donc une de ces pièces que je propose en #musiquebleue, cette semaine. Ayant l’embarras du choix, j’ai opté pour 1990, moins pour la chanson elle-même que pour ses interprètes, Salomé Leclerc et Marie-Pierre Arthur.

Marie-Pierre Arthur et Salomé Leclerc – 1990 – ICI Musique – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

« Moi, si j’avais des enfants qui étaient obligés de quitter le pays pour être en sécurité, pour avoir un avenir, j’aimerais ça qu’une autre maman dans un autre pays prenne la relève. Moi, je suis ta maman de ce côté-ci de l’Amérique… Si tu es mal prise, tu m’appelles. Si tu as besoin de quelque chose, tu m’appelles. Je suis là comme une maman. »

Ces paroles sont celles d’une infirmière retraitée de Brossard, qui a pris sous son aile une famille mexicaine ayant demandé l’asile au Canada. J’ai toujours voué une grande admiration aux gens dotés d’une âme missionnaire. Consacrer une partie de sa vie à améliorer le sort des autres est pour moi la plus belle expression du don de soi.

Le dévouement de cette dame est relaté dans un reportage signé Rima Elkouri, publié dimanche dernier.2

S’il y a de la place pour ajouter une autre belle bouffée d’air frais dans votre journée, je vous invite à en prendre connaissance. Sa lecture ne vous demandera que deux minutes. Peut-être trois.


1 La lourde responsabilité du chef intérimaire. Le Devoir. Le 18 novembre 2022.

2 Comme une maman de secours. La Presse. Le 20 novembre 2022.