Journal de vacances du 1er juillet 2022

Me voici en congé scolaire pour quelques semaines. Résumons donc la situation vacancière pour les gens du Québec et du Canada.

  1. Le passeport doit être à jour. Dans le cas contraire, il est impossible d’en obtenir un dans les délais habituels.
  2. Décoller en avion constitue un véritable coup de dés. Avec la pénurie de personnel chez les transporteurs aériens, allez savoir si vous allez partir et si, le cas échéant, vous allez pouvoir revenir.
  3. Voyager par la route représente la façon la plus sûre, actuellement, d’éviter les mauvaises surprises, à condition de demeurer au Canada en l’absence d’un passeport en règle. Toutefois, le prix de l’essence, qui atteint des niveaux indécents, grugera à lui seul une énorme partie du budget, s’il n’incite carrément pas un changement de destination.

Qu’à cela ne tienne, l’important demeure de bien se reposer. Plusieurs devront faire preuve de créativité, mais le soleil brille partout. Et notre pays offre plus que son lot de magnifiques paysages et de diverses activités estivales. À nous d’en profiter.


Destination vacances

Également, une visite chez nos voisins du Sud peut vous plonger droit dans Westworld, ce film de 1973 repris en série télévisée depuis 2016, et vous faire voyager dans le temps. J’ironise, mais la Cour suprême des États-Unis, par ses récentes décisions, ramène le pays loin en arrière. Avec celle d’invalider une loi de l’État de New York restreignant le port d’armes dans les lieux publics, elle nous projette dans les westerns du 19e siècle. Quand elle démolit l’arrêt Roe c. Wade et permet à une quinzaine d’états de criminaliser instantanément l’avortement, elle nous renvoie au Moyen-Âge. Et quand elle force une école secondaire à réintégrer un entraîneur de football dont le contrat n’avait pas été renouvelé parce qu’il imposait une même prière à tous ses joueurs après chaque match, au milieu du terrain, au vu et au su des spectateurs, elle nous plante dans un décor des années 1950.

Mais attention, la Cour suprême américaine peut aussi nous propulser dans le futur. Avec sa décision, jeudi, qui restreint considérablement les pouvoirs de l’Agence de protection de l’environnement de réglementer les émissions de gaz à effet de serre, c’est dans une situation semblable à celle vécue dans la série Under The Dome qu’elle risque de nous envoyer.

Lire sur Wikipédia le synopsis et la fiche technique du film Westworld.

Lire sur Wikipédia le synopsis et la fiche technique de la série Westworld.

Lire sur Wikipédia le synopsis et la fiche technique de la série Under The Dome.


Lecture de vacances

L’actualité de la semaine aidant, j’ai sorti de ma bibliothèque ce classique de Pierre Vallières, publié en 1967 :

C’est que le Conseil de la radio et de la télédiffusion canadienne (CRTC) a sommé Radio-Canada de s’excuser, cette semaine, pour avoir mentionné en ondes le nom de cet ouvrage, l’automne dernier. Là, on tombe dans la censure pure et simple.

J’évite moi-même d’écrire le mot en N… dans mes billets. Je l’ai fait en septembre 2020 pour expliquer les origines linguistiques du mot qui, je le rappelle, a longtemps porté une connotation qui se situe à mille lieues de la péjoration qu’on lui connaît aujourd’hui.

Lire ou relire mon billet du 25 septembre 2020.

Mais contrairement au titre d’un roman d’Agatha Christie qui affichait ce mot, en plus de le répéter plus de 70 fois dans l’œuvre, le travail de Vallières n’a pas été revu et retouché. Peut-on blâmer l’animatrice et les chroniqueurs concernés d’avoir mentionné en ondes l’appellation précise de cet ouvrage qui occupe une place importante dans la littérature québécoise ? Personnellement, je réponds par la négative, bien que je me pose en désaccord avec plusieurs des idées qui y sont véhiculées.

C’est pourquoi j’appuie la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) dans son rejet de la décision du CRTC et dans sa volonté de poursuivre le débat sur la question.

Lire le communiqué de la FPJQ.


Dans mes écouteurs

Ce n’est un secret pour personne, j’adore la musique de Clay and Friends ! Le groupe donnera d’ailleurs son prochain spectacle sur les scènes du Festival international de Jazz de Montréal, le 7 juillet prochain. De leur album intitulé Aguà Extend’Eau, lancé le 10 juin dernier, voici Bouge ton thang.

Clay and Friends – Bouge ton Thang – Aguà Extend’Eau – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Canards illimités est un organisme voué à la conservation et à la préservation des milieux humides, au Canada. Il y a une vingtaine d’années, une famille philanthrope a fait don d’un terrain de 41 hectares, situé à Terrebonne, à l’organisme. Depuis, le site a été aménagé et constitue aujourd’hui un des lieux les plus prisés par les ornithologistes, pour s’adonner à leur passion.

De concert avec la Ville de Terrebonne, Canards illimités envisage de poursuivre le développement de ce site, pour le plus grand bien des oiseaux et le plaisir de ses membres.


Billet du 25 septembre 2020 : Ces titres qui disent tout… ou rien

Dans le cours de français

Le roi est mort, vive le roi !

Après avoir utilisé ce mot dans de nombreux questionnaires à travers les années, tant auprès de mes amis que de mes élèves, anticonstitutionnellement vient d’être détrôné comme plus long mot du dictionnaire de la langue française. Désormais, il faudra concéder ce titre à son nouveau tenant, intergouvernementalisations.

Intergouvernementalisations, 27 lettres, bat ainsi son prédécesseur par deux lettres. Je n’ai toutefois pas encore compté la différence de points au Scrabble.


Dans le cours de sciences

On attendait la deuxième vague de Covid-19 quelque part en automne, au Canada. C’est finalement la veille de l’équinoxe, soit le 21 septembre, que le Docteur Horacio Arruda confirmait l’arrivée de cette deuxième vague au Québec.

Le même jour, l’université McGill publiait les résultats d’une recherche sur l’origine des premières souches, en sol québécois. Selon le document, c’est le retour de vacances de 247 personnes autour de la semaine de relâche, en mars dernier, qui serait responsable de l’entrée du virus au Québec. Six mois plus tard, 69 670 Québécoises et Québécois ont été infectés.

Si 247 personnes sont ainsi responsables de la transmission rapide du coronavirus à près de 70 000 concitoyens, les résultats de cette recherche constituent un excellent plaidoyer pour le respect des règles sanitaires. Ce virus se propage de toute évidence à une vitesse fulgurante. Pour chaque Erin O’Toole ou Yves-François Blanchet qui ne semble pas trop affecté par la maladie, se trouve un Pierre Bernardin qui l’a subie beaucoup plus durement ou un Don Béni Kabangu Nsapu qui, malgré sa jeunesse, n’y a pas survécu.

Porter le couvre-visage, se laver souvent les mains et restreindre au maximum ses sorties est un bien petit prix à payer si on veut éviter un autre confinement.


Et je cite :

« Je ne sais pas si le gouvernement sait que tout le monde ne réagit pas de la même façon à la couleur orange. La moitié des gens vont freiner par prudence. L’autre moitié va accélérer pour en profiter avant que ça passe au rouge ! »

Louis T., humoriste, le 22 septembre 2020

Dans le cours d’éducation physique

Mon passé de journaliste m’a appelé à couvrir les activités de l’Armada de Blainville-Boisbriand lors de ses six premières saisons dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Durant ces années, j’ai eu à me rendre à quelques occasions à l’aréna Robert-Guertin, à Gatineau, lorsque l’équipe y affrontait les Olympiques. Le «Vieux Bob», comme on l’appelle familièrement, conserve de précieux moments historiques sous son toit et entre ses murs. Un tournoi de la Coupe Memorial s’y est tenu en 1997, tournoi d’ailleurs remporté par les Olympiques. Des joueurs qui ont connu une brillante carrière dans la LNH y ont évolué. Parmi eux, notons Luc Robitaille, José Théodore et Claude Giroux. De grands entraîneurs comme Pat Burns, Alain Vigneault et Claude Julien y ont fait leurs premières armes.

Ayant atteint sa fin de vie utile, l’aréna sera bientôt démoli et ses locataires seront relocalisés dans un nouvel amphithéâtre. Le nom du nouveau domicile des Olympiques de Gatineau a été dévoilé cette semaine. Ce sera le Centre Slush Puppie.

Ai-je besoin de préciser que ce nom est loin de faire l’unanimité. Des amateurs de l’endroit s’imaginent déjà les adversaires se payer leur tête. D’autres critiquent le choix d’un nom anglophone. Certains, cependant, trouvent normal qu’un commanditaire affiche son nom. Là-dessus, moi aussi. Un journaliste s’est avancé en prétendant que Centre Slush Puppie, ce n’est pas différent de Colisée Desjardins, Centre Air Creebec ou Aréna Iamgold, noms d’autres résidences d’équipes de la LHJMQ. Là, je décroche.

Que le nom soit anglophone m’importe peu, si le commanditaire détient son siège social au Québec ou dans l’Est du Canada. Slush Puppie est une entreprise purement américaine, bien qu’elle possède une installation en Outaouais. Le nom de l’amphithéâtre d’une équipe de la LHJMQ constitue une importante vitrine pour son commanditaire. Je suis d’avis qu’une compagnie d’ici aurait dû bénéficier de cette visibilité.


Dans le cours de français, deuxième période

Dans un texte littéraire, au Canada, peut-on décrire une scène d’inceste ou de viol d’un enfant sans enfreindre le code criminel ? Oui, selon le juge Marc-André Blanchard, au grand soulagement de l’auteur Yvan Godbout et de l’éditeur AdA. J’admets ne pas avoir lu le roman en question, une version d’épouvante d’Hansel et Gretel destinée aux adultes. Je n’ai pas envie de le faire non plus. Toutefois, je partage l’avis de celles et ceux qui trouvaient exagérées les accusations de production et de distribution de pornographie juvénile contre l’auteur et un dirigeant de la maison d’édition. Dans une décision rendue hier, le juge Blanchard abondait dans le même sens.

C’est suite à une plainte d’une enseignante qu’Yvan Godbout a été arrêté et accusé, il y a 18 mois. L’extrait litigieux tient en un paragraphe sur 240 pages de texte et, de l’avis de plusieurs, constitue davantage une dénonciation qu’une ode, malgré un libellé très explicite. J’ai d’ailleurs été étonné que l’affaire se rende jusqu’au procès.

Les deux accusés risquaient jusqu’à 14 ans de prison.


Dans le cours de français, troisième période

Plus jeune, j’ai lu plusieurs romans d’Agatha Christie. Cette semaine, c’est un peu par hasard que je suis tombé là-dessus :

Le changement de titre est récent, soit un mois, selon ce que j’ai pu découvrir. À l’intérieur, le mot nègre, qui apparaissait 74 fois, a été remplacé par soldat.

C’est particulier de voir un grand classique de la littérature être rebaptisé et retouché. Mais dans le contexte actuel, notamment avec le mouvement Black Lives Matter, c’était inévitable. Et souhaitable.

Je suis allé faire une recherche pour en connaître un peu plus sur les origines du mot nègre qui, à ce qu’on m’avait déjà dit, n’aurait pas toujours présenté la connotation péjorative et raciste qu’on lui connaît depuis longtemps. C’est Wikipédia qui a selon moi le mieux résumé l’historique. En créole haïtien, le mot neg signifie simplement homme. L’influence de la langue anglaise est à l’origine de la connotation d’aujourd’hui. Certaines expressions, comme la couleur tête de nègre, travailler comme un nègre ou l’art nègre seraient semble-t-il des expressions toujours considérées comme étant correctes, bien qu’il existe des équivalences plus appropriées qu’il est convenu d’utiliser.

Comment aurait réagi Madame Christie si elle avait appris cet important changement à l’une de ses oeuvres les plus connues ? Je l’ignore, mais c’est tout de même un de ses descendants qui en a fait l’annonce. Il faut saluer cette ouverture.


Jouons avec les mots

Qui a trouvé l’anagramme de soigneur ? La réponse est guérison.

Pour le défi de cette semaine, je vous reviens avec une autre anagramme, toujours en lien avec la santé. Alors, quelle est l’anagramme de endolori ? Je vous rappelle que la réponse doit contenir les mêmes lettres.


Dans le cours de musique

Il y a longtemps que je me la promettais, celle-là. L’album Enfin septembre, de la pianiste Lucie Cauchon, tourne régulièrement chez moi. Longtemps associée au Cirque Éloize ainsi qu’à de grandes productions musicales, dont Mary Poppins, Lucie Cauchon a collaboré avec de nombreux artistes québécois, avant de lancer son propre album, en septembre 2014. La musique d’Enfin septembre m’accompagne tant pour un souper du samedi soir que lors des corrections des travaux de mes élèves. Ses notes se sont aussi fréquemment fait entendre dans mon automobile.

Je me paie ce plaisir en vous présentant non pas un extrait, comme c’est mon habitude, mais l’album au complet, à partir de la page Bandcamp de l’artiste.

#Musiquebleue


La bonne nouvelle de cette semaine

Source de l’image : Andrew Beattie, Facebook

Un Américain de l’Ohio, inquiet de voir les célébrations de l’Halloween être remises en question cette année en raison de la pandémie de Covid-19, y est allé d’une invention particulière afin de permettre aux enfants de se présenter chez lui pour la traditionnelle cueillette de bonbons, tout en respectant les règles de distanciation. En modifiant sa rampe d’escalier pour y inclure un tube sur toute sa longueur, Andrew Beattie peut ainsi acheminer des friandises dans les sacs de ses jeunes visiteurs sans que ces derniers n’aient à s’approcher de sa porte d’entrée.

Bien sûr, les autorités se pencheront tout de même sur la question de l’annulation de la fête pour cette année. Mais ce qui m’interpelle dans cette nouvelle, c’est de constater qu’en ces temps plus difficiles, des gens prennent le temps de chercher des solutions pour illuminer la vie des autres, notamment celle des enfants.