Billet du 21 mars 2025 : Un avertissement pour notre époque

Il y a quelques jours, un ami a publié sur Facebook la liste des 14 caractéristiques du fascisme selon l’écrivain et philosophe Umberto Eco. Ce texte, tiré de son essai Reconnaître de fascisme (Grasset, 2017), ressurgit régulièrement lorsque l’actualité semble rappeler les mécanismes qui ont conduit certaines démocraties à sombrer dans l’autoritarisme. Eco y décrit des tendances inquiétantes :

  1. Le culte de la tradition
  2. Le rejet du modernisme
  3. Le culte de l’action pour l’action
  4. Le rejet de la critique et de la pensée analytique
  5. La peur de la différence
  6. L’appel aux classes moyennes frustrées
  7. L’obsession du complot
  8. L’ennemi est à la fois fort et faible
  9. La vie est une guerre permanente
  10. Le mépris des faibles
  11. Le culte du héros et de la mort
  12. Le machisme
  13. Le populisme qualitatif
  14. La novlangue

Ces éléments ne sont pas des cases à cocher pour établir un diagnostic absolu : un régime n’a pas besoin de tous les réunir pour dériver vers l’autoritarisme. Ce sont plutôt des tendances qu’il faut observer avec vigilance.

Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier 2025, Donald Trump suscite de nombreuses inquiétudes par ses attaques répétées contre la justice, la presse et les contre-pouvoirs. Sa remise en cause de l’autorité des juges, son utilisation des institutions pour neutraliser l’opposition et ses discours de plus en plus belliqueux ont alimenté un climat où la frontière entre démocratie et régime autoritaire devient plus floue. Cette semaine, il a déclaré qu’il ne reconnaissait pas les grâces présidentielles accordées par son prédécesseur Joe Biden, une décision inédite qui a soulevé de sérieuses questions sur l’indépendance du pouvoir judiciaire.1

L’histoire ne se répète pas toujours à l’identique, mais elle rime. Ces 14 caractéristiques ne sont pas seulement un rappel du passé : elles constituent un outil d’analyse puissant pour comprendre le présent. À quel moment pourra-t-on affirmer que les États-Unis ont quitté le giron des démocraties pour basculer dans l’autoritarisme ?

1 End, Aurélia (2025, 17 mars). Trump n’en finit plus de contester l’autorité des juges. La Presse.


Dans le cours d’univers social
Volet histoire

C’est avec une profonde tristesse et une grande déception que je constate la disparition des magasins La Baie. Depuis leurs débuts au XVIIᵉ siècle, lorsque la Compagnie de la Baie d’Hudson fut fondée en 1670 pour faciliter le commerce de la fourrure, ces établissements ont constitué l’un des premiers piliers du commerce en Amérique du Nord. Leur vocation initiale était de créer des liens entre explorateurs européens et peuples autochtones, favorisant ainsi les échanges culturels et économiques qui ont façonné notre histoire.

Au fil des siècles, La Baie s’est transformée pour s’adapter aux mutations du marché, devenant bien plus qu’un simple point de vente. Elle s’est imposée comme un lieu de rencontre et d’échange, tout en commanditant divers événements culturels, sportifs et éducatifs qui ont renforcé le tissu social de nos communautés. En tant qu’enseignant en univers social, j’avais pour habitude d’intégrer l’histoire de ce premier commerce dans mes cours, soulignant l’importance de son rôle dans l’évolution économique et culturelle du pays.

La disparition de ces magasins représente aujourd’hui la fin d’une ère, marquée par l’effacement d’un symbole historique et patrimonial inestimable. Elle nous rappelle combien il est essentiel de préserver notre mémoire collective, en gardant vivantes les leçons et les valeurs incarnées par La Baie. J’espère que l’histoire de La Baie continuera à se transmettre de manière simple et authentique, rappelant à chacun l’importance de nos racines.


Dans le cours de musique

J’avais l’embarras du choix pour l’artiste à qui j’emprunterais une pièce musicale, cette semaine. Le cœur a parlé et j’y vais avec Marie-Annick Lépine, qui a lancé Le cœur est un rêveur, au cours des derniers jours. La multi-instrumentiste des Cowboys Fringants produit ainsi, mine de rien, son quatrième album solo. La pièce qu’on écoute s’intitule Porte-poussière.

Marie-Annick Lépine – Porte-poussière – Le coeur est un rêveur – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Cette semaine, une avancée innovante dans le domaine des biomatériaux offre une nouvelle perspective pour le traitement des plaies. Une équipe internationale de chercheurs a récemment publié dans la revue Nature Materials les résultats prometteurs de leurs travaux sur un hydrogel auto-cicatrisant, capable d’imiter à la fois la souplesse et la résistance de la peau humaine. Ce matériau ingénieux, enrichi de nanofeuilles d’argile ultraminces — disposées en densité impressionnante dans un réseau polymère — présente la capacité de réparer efficacement ses ruptures : il regagne environ 80 à 90 % de son intégrité en seulement quatre heures, avant de se rétablir complètement en 24 heures.

Selon Chen Liang, auteur principal de l’étude, le secret réside dans un mécanisme d’enchevêtrement moléculaire qui permet aux brins de polymère de se réorganiser dès qu’ils sont sectionnés. Bien que ces résultats en laboratoire soient très encourageants, les chercheurs soulignent la nécessité de poursuivre les recherches et de mener des essais cliniques pour confirmer l’efficacité du matériau dans des conditions réelles. Ce développement marque une étape significative dans l’évolution des matériaux intelligents, ouvrant la voie à des applications futures dans le domaine médical et illustrant le potentiel transformateur de la recherche bio-inspirée.


Trump et les 14 signes du fascisme

Dans le premier bloc de ce billet, il était question des 14 caractéristiques du fascisme telles que définies par Umberto Eco. Ces éléments ne sont pas un mode d’emploi rigide, mais plutôt une série de tendances récurrentes dans les régimes autoritaires. Dans ce bloc, examinons de plus près comment ces quatorze caractéristiques peuvent être accolées aux paroles et actions de Trump et de son administration.

  1. Le culte de la tradition

Trump a promu un décret exigeant que tous les nouveaux bâtiments fédéraux respectent un style architectural classique inspiré des « grandeurs passées » des États-Unis, rejetant les influences modernistes et progressistes. Il a également renforcé les directives éducatives visant à promouvoir une version plus patriotique de l’histoire américaine, minimisant les aspects controversés du passé du pays.

  1. Le rejet du modernisme

Depuis son retour au pouvoir, Trump a intensifié le démantèlement des régulations environnementales et continue d’affirmer que le changement climatique est une « invention de la gauche ». Son allié J.D. Vance a également critiqué le rôle des universités, affirmant qu’elles sont devenues des foyers d’endoctrinement progressiste, ce qui renforce l’idée d’un rejet des institutions intellectuelles traditionnelles.

  1. Le culte de l’action pour l’action

Le retrait soudain des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sans consultation avec les experts médicaux.

  1. Le rejet de la critique et de la pensée analytique

Trump continue d’attaquer la presse, qualifiant les journaux de fake news media et allant jusqu’à suggérer de limiter leur accès aux conférences de presse de la Maison-Blanche, restreignant ainsi la capacité de certains reporters à poser des questions au président et à son administration.

  1. La peur de la différence

Intensification des expulsions de migrants, notamment l’envoi de plus de 200 membres présumés de gangs vers le Salvador malgré une interdiction judiciaire.

  1. L’appel aux classes moyennes frustrées

Lors d’un rassemblement en Pennsylvanie le 15 février 2025, Trump a accusé les élites et les intellectuels d’« écraser les vrais Américains » au profit d’immigrants et de « bureaucrates corrompus ».

  1. L’obsession du complot

Trump continue de propager l’idée que des élites de l’« État profond » travaillent dans l’ombre pour saboter son administration et manipuler le système politique à leur avantage. Il a aussi suggéré, sans preuve, que des forces étrangères et des organisations non gouvernementales conspirent pour influencer les décisions judiciaires et législatives aux États-Unis.

  1. L’ennemi est à la fois fort et faible

Trump qualifie ses adversaires démocrates de « communistes extrémistes » dangereux tout en se moquant de leur supposée inefficacité.

  1. La vie est une guerre permanente

Utilisation systématique d’un vocabulaire militaire, appelant ses partisans à « combattre » les ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il désigne comme la gauche radicale, les médias et certains juges.

  1. Le mépris des faibles

Lors d’un meeting à El Paso, Texas, le 22 janvier 2025, Trump a tourné en dérision des demandeurs d’asile en les qualifiant de « mendiants professionnels » venant profiter du système.

  1. Le culte du héros et de la mort

Lors de son discours inaugural le 20 janvier 2025, Trump a déclaré que « les vrais patriotes sont ceux qui sont prêts à mourir pour l’Amérique » dans un contexte de tensions civiles.

  1. Le machisme

Trump a annulé plusieurs protections fédérales pour les personnes transgenres et, en février 2018, à la suite d’accusations de violences conjugales visant deux de ses collaborateurs, Rob Porter et David Sorensen, il a tweeté en dénonçant les « fausses accusations », suggérant que certaines allégations pourraient être infondées.

  1. Le populisme qualitatif

Lors de son discours inaugural le 20 janvier 2025, Trump a affirmé que seul lui et ses alliés « représentent les vrais Américains » et que toute opposition est une trahison.

  1. La novlangue

Utilisation massive de slogans creux et de formules martelées sur les réseaux sociaux (« America First », « Fake News », « Stop the Steal ») pour influencer l’opinion publique.

Les États-Unis ne sont pas encore une dictature, mais ils en prennent certaines caractéristiques. Comme l’a écrit Umberto Eco, le fascisme ne s’impose pas forcément d’un seul coup : il s’installe lentement, souvent sous couvert de sécurité et de patriotisme. Les démocraties ne disparaissent pas en un jour, elles s’effritent au fil du temps, jusqu’à ce que l’idée même d’opposition devienne dangereuse.

Alors, jusqu’où laisserons-nous aller cette normalisation des tendances autoritaires ? Chaque citoyen a une responsabilité dans la défense des institutions démocratiques.


Billet du 14 mars 2025 : Quand pouvoir ne rime pas avec savoir

Depuis près de cinquante ans, les politiques éducatives américaines n’ont pas connu de transformations majeures comparables à celles des autres pays du G7. Alors que la France, le Canada ou l’Allemagne ont consolidé des réformes pour favoriser l’accès à l’éducation et rehausser la qualité de l’enseignement, les États-Unis ont laissé leur système s’effriter sous le poids des inégalités, des coupes budgétaires et d’un manque de vision à long terme.

La dernière réforme d’envergure qui a réellement transformé l’éducation pour l’ensemble des élèves et étudiants américains remonte à la présidence de Jimmy Carter. En 1979, il a créé le département de l’Éducation, marquant ainsi la dernière tentative fédérale de centraliser et d’améliorer la politique éducative à l’échelle nationale. Son administration a aussi renforcé le soutien aux universités publiques et aux programmes de prêts étudiants. Mais depuis, aucune réforme n’a eu un impact aussi structurant sur l’ensemble du système scolaire et universitaire.

Ce constat est particulièrement frappant lorsqu’on observe le vote des villes universitaires américaines lors des élections de novembre 2024 : selon les derniers chiffres disponibles, elles auraient toutes choisi Kamala Harris, y compris celles situées dans des États républicains. Si l’on part du principe que la population universitaire est en moyenne plus instruite, ce résultat pose une question fondamentale : pourquoi les foyers du savoir rejettent-ils massivement Donald Trump alors que le reste du pays l’a ramené à la Maison-Blanche ?

L’histoire nous fournit des pistes de réflexion. De nombreux penseurs et dirigeants ont souligné que le manque d’instruction pave souvent la voie à l’autoritarisme. « L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde », affirmait Nelson Mandela. Or, que se passe-t-il lorsqu’un pays refuse d’investir dans cette arme ? Il s’affaiblit intellectuellement et démocratiquement, laissant place aux discours simplistes et aux figures populistes qui prospèrent sur l’ignorance.

Abraham Lincoln, quant à lui, rappelait : « La philosophie de l’école dans une génération sera la philosophie du gouvernement dans la suivante. » Si l’on suit cette logique, le désinvestissement progressif dans l’éducation publique américaine a tracé la voie au gouvernement actuel. En négligeant le rôle central du savoir dans le développement civique, le pays a permis l’émergence d’un climat où les faits deviennent secondaires, où les émotions l’emportent sur la raison et où la démocratie vacille.

Le retour de Donald Trump au pouvoir en janvier 2025 n’a fait que confirmer cette dynamique. Déjà, lors de son premier mandat, il avait drastiquement réduit les budgets alloués au département de l’Éducation, notamment en coupant dans les programmes d’aide aux étudiants à faibles revenus et en favorisant les écoles privées au détriment des écoles publiques. Cette tendance s’est accélérée depuis son retour à la Maison-Blanche : les coupes budgétaires se sont multipliées, affaiblissant encore davantage un système éducatif déjà en crise. En parallèle, son administration a mené une offensive contre les institutions démocratiques, multipliant les purges administratives et adoptant une communication de plus en plus agressive à l’encontre des médias et des intellectuels. Ce scénario aurait-il été possible dans un pays où l’éducation aurait été renforcée au même rythme que dans les autres grandes démocraties occidentales ?

Loin d’être une simple question de politiques publiques, l’éducation est le rempart ultime contre la manipulation et l’érosion des libertés. Les États-Unis en font aujourd’hui la démonstration tragique.


Dans le cours de français

La langue française, tel un caméléon sur une palette de couleurs, se transforme sans cesse. Les néologismes, ces petits monstres linguistiques, surgissent de nulle part pour nommer nos nouvelles obsessions. « Courriel », « télétravailler » et « divulgâcher » sont autant de spécimens étranges qui ont élu domicile dans nos conversations. Ils sont le reflet de notre capacité à inventer des mots plus vite qu’un chat ne perd ses poils.

L’intégration d’un néologisme, c’est un peu comme une soirée karaoké : certains font un malheur dès la première note, d’autres se font huer et disparaissent dans les limbes du langage. Prenons l’exemple de « ubériser », qui a rapidement conquis nos conversations pour décrire la transformation radicale de certains secteurs économiques. Ou encore « influenceur », qui désigne ces nouvelles vedettes du monde numérique qui dictent nos tendances. Par contre, souvenons-nous de « clavardage », qui fut un néologisme populaire à l’arrivée d’internet, et qui est maintenant remplacé par le terme « messagerie ». L’Office québécois de la langue française, gardien vigilant de notre patrimoine linguistique, joue un rôle essentiel dans l’analyse et la validation de ces nouveaux mots. Les dictionnaires, ces autres gardiens du temple, décident ensuite qui a le droit de chanter dans la cour des grands. Mais finalement, c’est le public, c’est-à-dire nous, qui choisit les expressions marquantes de demain.

Alors, soyons ouverts aux nouveaux mots, même les plus farfelus. Après tout, la langue française est un terrain de jeu géant, où l’on peut s’amuser à créer, à inventer, à faire des pirouettes verbales. Les réformes linguistiques peuvent parfois déranger, mais elles sont nécessaires pour que la langue reste un outil vivant et adapté à son époque. Loin de la dénaturer, les néologismes et les évolutions linguistiques sont les témoins de notre vitalité et de notre capacité à nous réinventer sans cesse.


Dans le cours de musique

Étienne Fletcher, un artiste fransaskois aux racines profondément enracinées dans la culture bilingue, a récemment sorti son album Kauai O’o. Fils d’un père anglophone de Regina et d’une mère francophone originaire de Laurier-Station au Québec, Fletcher a grandi dans un environnement où les deux langues et cultures se côtoyaient naturellement. Ses étés passés à Saint-Flavien, au Québec, ont renforcé cette connexion avec la culture québécoise, qui se reflète dans sa musique.

Kauai O’o explore avec sensibilité l’histoire émouvante d’une espèce d’oiseau disparue, utilisant cette métaphore pour aborder les défis des minorités linguistiques et culturelles. Les compositions de Fletcher sont caractérisées par des mélodies envoûtantes et des arrangements soignés qui rappellent parfois ceux du groupe Les Parfaits salauds. Voici la pièce Poètes.

Étienne Fletcher – Poètes – Kauai O’o – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Le caribou montagnard de la Gaspésie, une espèce emblématique en déclin depuis des décennies, bénéficie d’un nouvel élan d’espoir grâce à des mesures de conservation renforcées. Avec l’engagement des experts et les efforts concertés des autorités, plusieurs initiatives ont été mises en place pour protéger son habitat et favoriser la survie de cette population unique. Parmi ces mesures, la mise en place de zones de protection plus strictes et l’amélioration des conditions de reproduction offrent une lueur d’espoir pour l’avenir de ces majestueux cervidés.

Cette mobilisation collective démontre qu’avec des actions concertées et un engagement sincère envers la biodiversité, il est possible de renverser la tendance et de préserver des espèces en péril. La Gaspésie, joyau naturel du Québec, pourrait ainsi redevenir un sanctuaire florissant pour le caribou montagnard. Cette nouvelle rappelle à quel point chaque effort compte dans la protection de notre patrimoine naturel et qu’ensemble, nous pouvons faire une réelle différence pour l’environnement.


Billet du 28 février 2025 : Le culte des leaders charismatiques

Le blogueur Jonathan le Prof m’a coupé l’herbe sous le pied, cette semaine. En fait, il m’a plutôt enlevé les mots de la bouche. Pour être exact, il a publié mercredi ce que je m’apprêtais à écrire ici aujourd’hui. Lui et moi, nous nous rejoignons sur toute la ligne.

Mon blogue se veut pédagogique. Pourtant, depuis les dernières semaines, il est beaucoup question d’Elon Musk et de Donald Trump. Y a-t-il ici une incompatibilité ? Absolument pas. Nous vivons actuellement un tournant important de l’histoire et nous devons en retenir toutes les leçons. Les leçons actuelles, bien sûr, mais surtout celles du passé. La pédagogie dans son état le plus pur.

Voici un extrait de ce que Jonathan écrivait, pour justifier ses dénonciations quotidiennes du duo Musk-Trump :

« Dans les années 1920 et 1930, beaucoup ont sous-estimé les déclarations de Hitler et Mussolini, les voyant comme de simples extrémistes radicaux et bruyants, ou des personnages marginaux, excentriques et inoffensifs.

Les médias ne les prenaient pas au sérieux, et il n’y avait donc pas ou très peu de contrepoids à leurs discours et leurs actions.

Cette attitude de négligence et de complaisance a grandement facilité leur ascension au pouvoir et à faciliter à abolir la démocratie et l’état de droit, entraînant ensuite une histoire horrible que vous connaissez tous. »

Et l’histoire semble ici se répéter avec Trump et Musk. La suite vous intéresse ? Je vous invite à en prendre connaissance.

Jonathan le Prof. (2025, 26 février). Vous êtes nombreux à me demander en commentaires pourquoi je n’arrête pas de dénoncer les dérives fascistes du duo Trump-Musk [Statut Facebook]. Facebook.


C’est ce qui m’amène la question suivante : pourquoi certaines personnes, souvent très intelligentes, vouent-elles un véritable culte à des individus ? Qu’est-ce qui crée ce culte et le rend généralement inconditionnel ? L’histoire regorge de figures autour desquelles s’est construite une adoration sans failles, qu’il s’agisse de leaders religieux, de chefs politiques, de gourous ou même de personnalités contemporaines, comme Donald Trump. Ce phénomène s’explique par un mélange de besoins psychologiques, de dynamiques de groupe et de stratégies de manipulation de la part des figures charismatiques qui savent capter l’attention et renforcer la loyauté de leurs adeptes.

L’adhésion à un leader repose d’abord sur un besoin fondamental de sécurité et de sens. Dans des périodes d’incertitude, beaucoup cherchent des repères clairs, et un individu charismatique proposant une vision simple du monde peut rapidement devenir un phare rassurant. Ce phénomène est renforcé par des biais cognitifs, comme la dissonance cognitive : lorsqu’une personne a investi temps et énergie dans une croyance ou un mouvement, il devient difficile de reconnaître qu’elle s’est trompée. Pire, les critiques extérieures renforcent souvent l’attachement au leader, non pas parce qu’il est objectivement persécuté, mais parce qu’il se présente comme un martyr, prétendant être la cible d’un complot ou d’un acharnement injuste. Comme l’écrivait le sociologue allemand Erich Fromm dans Escape from Freedom : « Pour ceux qui ont peur de la liberté, un leader qui leur dit quoi penser et comment agir devient non seulement un guide, mais un refuge contre l’angoisse existentielle. » 1

Ce culte devient inconditionnel grâce à la polarisation et à la création d’un ennemi commun. En désignant un adversaire – les élites, les médias, un groupe social ou une idéologie –, le leader soude son groupe et empêche toute remise en question interne. Ce mécanisme explique pourquoi certains continuent à défendre un leader malgré ses erreurs manifestes. En se positionnant comme victime d’un système hostile, il transforme chaque attaque en preuve de sa légitimité. Ainsi, ses partisans ne le soutiennent plus seulement pour ses idées, mais parce qu’il incarne leur combat. Le culte dépasse alors la personne elle-même : il devient un symbole identitaire, une cause à défendre à tout prix. Ainsi, plus un leader crie à l’injustice, plus ses fidèles s’accrochent à lui… à croire que, dans ce grand théâtre du pouvoir, rien ne vaut un bon rôle de victime pour décrocher une ovation debout.

1 Fromm, Erich. Escape from Freedom. Farrar & Rinehart, 1941.


Dans le cours de musique

Cette semaine, un artiste établi et une de ses plus belles compositions. Les Yankees, de Richard Desjardins, est un chef-d’oeuvre, tant au niveau musical que pour sa poésie et son engagement. Maintenant âgée de 37 ans, cette chanson surprend par ses paroles qui, de fictives et apocalyptiques qu’elles pouvaient alors sembler, s’avèrent maintenant très actuelles.

Richard Desjardins – Les Yankees – Les derniers humains – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Plusieurs fois par année, je me rends dans les salles d’Odyscène pour profiter de spectacles qui allient talent, créativité et émotion. Ce diffuseur culturel des Laurentides a su s’imposer comme un incontournable pour les amateurs de théâtre, de musique et d’humour. Son engagement envers la diversité artistique et la qualité de ses programmations en fait une référence dans le milieu culturel québécois. Il n’est donc pas surprenant qu’Odyscène ait récemment été couronné « Diffuseur de l’année » par le RIDEAU, une reconnaissance bien méritée pour son travail exceptionnel dans le rayonnement des arts vivants.

Cette distinction met en lumière l’importance des diffuseurs régionaux dans l’accès à la culture. Grâce à Odyscène, le public des Laurentides peut découvrir des artistes de renom, tout comme des talents émergents, sans devoir se déplacer jusqu’à Montréal. Chaque visite dans leurs salles est une promesse d’émerveillement, de réflexion et d’émotions brutes. C’est un privilège d’avoir accès à une programmation aussi riche et variée, portée par une équipe passionnée qui fait vivre la culture avec brio.


Billet du 21 février 2025 : Vers un virage politique québécois ?

Le Québec est-il en train de basculer vers une droite plus autoritaire, à l’image de certaines tendances observées ailleurs dans le monde ? Les récentes controverses entourant l’ingérence de la ministre Pascale Déry dans le contenu d’un cours au Collège Dawson, le projet de loi québécois visant à limiter le droit de grève et les lacunes dans les statistiques sur l’absentéisme des élèves s’inscrivent dans un contexte politique plus large. Ces événements semblent refléter une tendance où l’État exerce un contrôle accru sur des sphères traditionnellement autonomes, qu’il s’agisse de l’éducation ou du droit du travail. Mais peut-on y voir un symptôme d’une montée de la droite politique, à l’image de ce qui se produit ailleurs dans le monde ?

L’intervention de la ministre Déry dans un cursus collégial soulève des questions sur la liberté académique et la neutralité de l’État face aux débats sociaux et politiques.1 Ce type d’ingérence rappelle certaines initiatives de gouvernements conservateurs qui cherchent à encadrer les contenus pédagogiques pour répondre à des pressions idéologiques. Aux États-Unis, le retour de Donald Trump à la présidence s’accompagne d’une multiplication de lois visant à restreindre l’enseignement de sujets jugés controversés, notamment en histoire et en sciences sociales. De façon plus générale, plusieurs gouvernements ont, à travers l’histoire, cherché à influencer le contenu éducatif afin d’orienter la perception des enjeux sociaux et politiques. Si nous sommes loin des formes les plus autoritaires de censure éducative, la question se pose : jusqu’où un État démocratique peut-il intervenir sans compromettre l’autonomie des institutions académiques ?

Le projet de loi québécois visant à limiter le droit de grève s’inscrit dans une logique similaire de contrôle accru sur les institutions démocratiques.2 Historiquement, la droite a souvent cherché à encadrer ou affaiblir les mouvements syndicaux afin de favoriser une plus grande flexibilité du marché du travail. Cette dynamique, observée dans plusieurs pays occidentaux, semble aujourd’hui gagner du terrain au Québec, avec le gouvernement actuel.

Les statistiques sur l’absentéisme scolaire au Québec sont incomplètes et mal documentées, ce qui nuit à l’analyse des causes et des solutions possibles. Le manque de données précises empêche d’évaluer l’ampleur réelle du problème et de cibler les interventions adéquates. Des chercheurs et des organismes en éducation ont dénoncé cette situation, soulignant que l’absence de chiffres fiables compromet la mise en place de politiques publiques efficaces.3 Ce déficit d’information peut également avoir des répercussions sur les décisions gouvernementales, en limitant la capacité à mesurer l’impact des réformes en cours ou à venir. Ce manque de transparence et de rigueur statistique rappelle les pratiques de certains gouvernements de droite qui, pour justifier des réformes axées sur la rigueur budgétaire et la responsabilisation individuelle, minimisent ou omettent des données essentielles. Un exemple marquant est celui du gouvernement conservateur de Doug Ford en Ontario, qui a mis en œuvre des compressions budgétaires en éducation tout en limitant la publication de données sur leurs effets concrets.4 La réduction du nombre d’enseignants et l’augmentation de la taille des classes ont été justifiées par des arguments d’équilibre budgétaire, mais les experts ont dénoncé l’absence de statistiques précises sur les élèves à besoins particuliers et les conséquences de ces réformes sur la réussite scolaire.

Ces trois situations, bien que distinctes, révèlent une tendance à la centralisation des décisions et à une remise en question des contre-pouvoirs traditionnels que sont l’éducation, les syndicats et les données publiques. Dans un contexte où la montée de la droite se manifeste de manière plus affirmée sur la scène internationale, il est pertinent de se demander si ces événements constituent de simples décisions isolées ou s’ils s’inscrivent dans un mouvement politique plus vaste visant à redéfinir l’équilibre des pouvoirs au Québec.

1 Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU). (2025, 19 février). Ingérence politique au Collège Dawson : la FQPPU dénonce une nouvelle atteinte à la liberté académique par la ministre Pascale Déry. CNW Telbec.

2 Radio-Canada. (2025, 20 février). L’APTS s’oppose à un projet de loi limitant le droit de grève. Info-Réveil.

3 Goudreault, Zacharie. (2025, 20 février). Absences scolaires préoccupantes… et mal connues. Le Devoir.

4 Ontario Secondary School Teachers’ Federation (OSSTF/FEESO). (2024, April 29). Ford government trying to hide significant cuts to education funding.


Dans le cours de français

Est-ce que l’emploi du « qui » ou du « dont » vous cause des maux de tête ? Si « qui » et « dont » étaient des personnages d’un film, « qui » serait celui qui aime se mettre en avant, toujours prêt à prendre la vedette en tant que sujet de l’action. « Dont », lui, jouerait un rôle plus discret, reliant les idées en toute subtilité. Plus concrètement, « qui » est un pronom sujet : il reprend un mot et devient le héros du verbe qui suit. Exemple : « C’est un enseignant qui explique avec passion. » Ici, « qui » est clairement celui qui mène l’action (et captive ses élèves, du moins on l’espère !).

« Dont », en revanche, est le maître des liens invisibles. Il s’invite lorsqu’un mot est relié à un verbe, un nom ou un adjectif qui nécessite la préposition « de ». Prenons cette phrase : « C’est une règle dont tout le monde se méfie. » Pourquoi utiliser « dont » et non « qui » ? Parce qu’on dit bien « se méfier de quelque chose ». Une astuce simple : si vous pouvez reformuler en incluant « de », c’est que « dont » est votre allié. Si le mot est sujet du verbe, « qui » prend le relais. Facile, non ?

Confondre « qui » et « dont », c’est un peu comme mélanger le sel et le sucre dans une recette : le résultat peut surprendre… mais rarement dans le bon sens ! Pour éviter les faux pas, posez-vous la question : « le mot remplacé est-il sujet ou complément introduit par “de” ? » Avec un peu de pratique, ces distinctions deviendront aussi naturelles que de choisir entre café et thé (ou les deux, si votre journée est bien remplie).


Dans le cours de musique

Damien Robitaille nous transporte dans un univers vibrant et coloré avec son nouvel album Ultraviolet. Fidèle à son style éclaté et éclectique, l’artiste franco-ontarien propose une mosaïque musicale où se côtoient rythmes dansants et mélodies envoûtantes. Parmi les morceaux marquants, Kaléidoscope se distingue par son énergie lumineuse et ses sonorités pop irrésistibles. Avec ce nouvel opus, Robitaille continue d’explorer et de réinventer son univers, livrant des chansons à la fois entraînantes et nuancées, à l’image du kaléidoscope musical qu’il façonne depuis ses débuts.

Damien Robitaille – Kaléidoscope – Ultraviolet – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

La Ville de Québec s’impose plus que jamais comme un terreau fertile pour les entreprises en quête d’un environnement compétitif et dynamique. Selon une étude récente de KPMG, elle figure désormais au deuxième rang des villes canadiennes offrant les coûts d’exploitation les plus avantageux, un bond remarquable depuis 2021. Cette progression témoigne d’une gestion efficace des ressources et d’un climat économique propice aux affaires. Avec des coûts énergétiques abordables, des espaces commerciaux accessibles et une fiscalité maîtrisée, Québec attire les entrepreneurs désireux de prospérer dans un cadre à la fois stimulant et stable. Cette reconnaissance confirme le positionnement de la capitale comme un moteur économique en pleine croissance.

Bien que certains défis subsistent, notamment en matière de charges fiscales sur la main-d’œuvre, la tendance est à l’amélioration et les avancées des dernières années sont de bon augure pour l’avenir. Québec se distingue non seulement par son accessibilité économique, mais aussi par la qualité de vie exceptionnelle qu’elle offre aux travailleurs et aux entreprises. En se hissant en tête du classement au Québec et en consolidant sa place sur la scène nationale, la ville prouve qu’elle a tous les atouts pour séduire les investisseurs et bâtir un avenir prospère.


Billet du 14 février 2025 : L’Histoire en mi-temps

Avez-vous regardé le Super Bowl, dimanche dernier ? Du point de vue sportif, j’ai déjà vu de bien meilleurs matchs de football. Ce qui a rendu cette 59e édition unique, c’est tout l’aspect politique qui l’a entourée. D’une part, c’était la première fois qu’un président des États-Unis en exercice assistait à la rencontre. D’autre part, il y a eu le spectacle de la mi-temps.

Comme c’est souvent le cas, je nage à contre-courant. Alors que le spectacle de Kendrick Lamar se faisait descendre sur tous les réseaux sociaux, je trouvais personnellement qu’il tenait du génie. Et son style de musique ne me rejoint aucunement ! Les messages qu’il a subtilement transmis méritent d’être colligés et rappelés.

  1. Tout d’abord, l’acteur Samuel L. Jackson incarne un Oncle Sam noir, esclave de la « maison », ce qui évoque son rôle dans le film Django Unchained.
  2. Le même Oncle Sam, personnifié par Jackson, qui rappelle à Lamar de jouer le jeu que l’Amérique blanche veut le voir jouer ;
  3. Une scène rappelant la série sud-coréenne Squid Game, dans laquelle les riches éliminent les pauvres ;
  4. Des danseurs, tous noirs, habillés aux couleurs du drapeau des États-Unis ;
  5. Ces mêmes danseurs qui descendent de scène et s’exécutent dans ce qui ressemble étrangement à la cour extérieure d’une prison, rappelant les incarcérations arbitraires des Noirs aux États-Unis ;
  6. La présence sur scène de la joueuse de tennis Serena Williams, ex-petite amie du rappeur torontois Drake, ennemi juré de Kendrick Lamar ;
  7. Un bout de la chanson « Not Like Us », dernière en lice d’une série de plusieurs dans lesquelles Lamar et Drake s’insultent et s’accusent mutuellement ;
  8. Un appel à l’unité et à la mobilisation pour contrer un monde en crise ;
  9. Les mots « GAME OVER » projetés dans la foule, suggérant que la récréation est terminée et qu’il faut maintenant agir.

Il semble que Donald Trump ait quitté les lieux avant le début de ce spectacle de la mi-temps. Avec son équipe favorite qui tirait alors de l’arrière 24-0, c’en était sans doute trop à ruminer.


Dans le cours d’univers social
Volet histoire

Par pur hasard, fin janvier, je suis tombé sur le blogue d’un jeune historien québécois, Alexandre Dumas. J’ai été attiré par ce qui était alors son plus récent billet, Trump et Hitler. 1

Le billet commençait comme suit : « Oui, je compare Donald Trump à Adolf Hitler. Et non, ce n’est pas émotif, ce n’est pas exagéré. Hitler n’est pas arrivé au pouvoir en Allemagne en promettant une guerre mondiale et des chambres à gaz. Il promettait la libération nationale et la victoire contre l’ennemi intérieur. »

Le reste du texte fait état de similitudes à la fois évidentes et étonnantes dans le parcours des deux hommes. J’avais alors noté la référence pour écrire moi-même sur le sujet. Je ne l’ai pas fait la semaine dernière parce que je n’avais pas assez de temps pour faire des recherches sur un élément important du texte de monsieur Dumas, l’annexion de l’Autriche à l’Allemagne par Hitler, qui a été vécue d’une façon semblable à ce que Trump évoque depuis quelques semaines pour avaler le Canada.

Je n’ai pas eu à travailler trop fort, l’historien ayant lui-même publié un billet sur le sujet, cette semaine.2 Je vous invite à prendre connaissance des deux textes. On peut malheureusement tirer la triste conclusion que l’histoire se répète.

1 Dumas, Alexandre. Trump et Hitler. Le 20 janvier 2025.

2 Dumas, Alexandre. L’Anschluss, ou comment annexer un pays par l’intimidation. Le 10 février 2025.


Dans le cours de musique

Trêve d’artistes émergents cette semaine, alors que le bon vieux Gino Vannelli nous arrive avec un nouvel album. Avec onze pièces regroupées sous le titre The Life I Got, le chanteur montréalais nous offre une série de ballades relatant des événements ayant marqué sa vie. J’ai cependant opté pour une chanson jazzée, dans le cadre de notre #musiquebleue hebdomadaire. Voici Keep on Walking.

Gino Vannelli – Keep on Walking – The Life I Got – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Dans le monde de la confiserie, il y a des nouvelles qui font sourire et qui donnent envie de célébrer. C’est le cas de la cerise québécoise, qui connaît un succès fulgurant depuis quelques semaines. En effet, ses ventes ont quintuplé depuis la disparition de la populaire cerise américaine, la fameuse Cherry Blossom.

La « cerise » québécoise, appelée Berry Blossom, est fabriquée par l’entreprise Nutra-Fruit, qui fête cette année son 20e anniversaire. Elle se distingue par son utilisation de canneberges au lieu de cerises et de chocolat noir au lieu de chocolat au lait. Cette combinaison unique lui confère un goût acidulé et rafraîchissant qui séduit les papilles des consommateurs.

Le succès de la Berry Blossom est une excellente nouvelle pour l’entreprise Nutra-Fruit, qui voit ses ventes grimper en flèche. Mais c’est aussi une bonne nouvelle pour les consommateurs québécois, qui peuvent désormais profiter d’une délicieuse friandise locale.

Site de l’entreprise Nutra-Fruit


Billet du 7 février 2025 : Jeux de pouvoir

Il a d’abord martelé qu’il voulait faire du Canada le 51e État du pays qu’il dirige, qu’il comptait prendre le canal de Panama et arracher le Groenland au Danemark. J’ai alors pensé qu’il croyait être en train de jouer à Risk. Une semaine plus tard, il a annoncé, dans un premier tour de table, qu’il tenterait de ruiner le Canada et le Mexique, en plus s’approprier la bande de Gaza pour y installer ses hôtels et stations balnéaires. Là, il joue au Monopoly. En réalité, que ce soit avec ou contre un partenaire, les joueurs ont l’habitude d’utiliser autre chose que des dés pour lancer des attaques.

Pendant ce temps, les autres chefs d’État jouent aux échecs, calculant chaque mouvement avec précision, sachant que la moindre erreur pourrait leur coûter la partie. Entre les tensions avec la Chine, qui ressemblent à une partie de poker, et la situation en Ukraine, qui s’apparente à un Tetris où les blocs s’accumulent dangereusement, la scène internationale devient un véritable casino géopolitique où les enjeux dépassent largement le cadre ludique.

Trump ne respecte pas les règles, il en impose de nouvelles, les siennes. L’OTAN devient son plateau personnel de Stratego, où il déplace les pièces selon son humeur du moment. Les alliances internationales sont soudainement réduites à un gigantesque jeu de Jenga, où chaque bloc retiré fragilise davantage l’édifice de la diplomatie mondiale. Dans ce scénario, la communauté internationale devra apprendre à jouer selon ces nouvelles règles, celles d’un homme pour qui la politique mondiale n’est qu’un grand terrain de jeu, sans comprendre que certaines parties, une fois perdues, ne peuvent être recommencées.


Radio-Canada et sa journaliste Pasquale Harrisson-Julien ont diffusé un court reportage sur l’appartenance des grandes chaînes commerciales. Lesquelles sont Canadiennes et lesquelles sont Américaines ? Je vous invite à vous arrêter 150 secondes pour tester vos connaissances.

Quelles entreprises sont Canadiennes ?


Dans le cours de musique

Viviane Audet s’est d’abord fait connaître comme actrice, avant de se lancer dans la composition musicale. Son catalogue comprend des chansons, des pièces instrumentales, ainsi que des bandes originales de films. Le piano et le torrent, sorti le 31 janvier dernier, constitue son dixième album.

Viviane Audet – Les galeries – Le piano et le torrent – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il y a les Québécois qui se sentent Canadiens, les Québécois qui attendent de devenir strictement Québécois et les Québécois qui se définissent comme tels, à l’intérieur du Canada. Depuis les derniers jours, malgré l’incertitude économique engendrée par nos voisins du Sud, il fait bon de voir une unité canadienne se forger. Dans l’adversité, on laisse de côté les tensions habituelles et on se serre les coudes en famille.

J’ignore combien de temps tiendra cette homogénéité, mais j’aime entendre nos élus, tous partis confondus, tenir des discours similaires. Commençons dès maintenant à porter une attention particulière à ce que nous consommons. Les produits régionaux d’abord (c’est mieux pour l’environnement), ceux du reste du Québec et du Canada ensuite, avant de considérer les importations.


Billet du 31 janvier 2025 : De la banalisation des symboles violents à la beauté du verbe

Calvin Robinson est un prêtre anglican, commentateur politique, écrivain et animateur britannique. Ordonné dans l’Église catholique anglicane, il est connu pour ses positions conservatrices et ses apparitions médiatiques controversées sur des chaînes comme GB News. Actuellement, Robinson officie comme vicaire d’une paroisse à Grand Rapids, une ville de l’État du Michigan, après avoir quitté le Royaume-Uni pour rejoindre l’Église catholique anglicane aux États-Unis.

Mais pourquoi diable est-ce qu’il est question de lui dans mon billet de cette semaine ?

Mercredi, lors du Sommet national pro-vie à Washington, Robinson a suscité une vive controverse en imitant à son tour, une semaine après Elon Musk, un salut nazi. À la fin de son discours, où il déclarait que l’Amérique était « le seul pays à se battre pour la vie », il a placé sa main sur sa poitrine avant de tendre le bras droit, paume vers le bas, dans un geste rappelant justement le salut nazi. Ceci a été accueilli par des rires et des applaudissements du public présent. De leur côté, de nombreux observateurs ont dénoncé cet acte comme étant non seulement de mauvais goût, mais aussi potentiellement dangereux, soulignant les risques de banalisation des symboles fascistes.

Cette escalade de gestes et de symboles à connotation fasciste est profondément troublante. Le retour de Donald Trump à la présidence semble avoir ouvert une boîte de Pandore, légitimant des comportements encore récemment considérés comme inacceptables. L’incident impliquant Calvin Robinson n’est malheureusement qu’un exemple parmi tant d’autres de cette tendance alarmante. On ne peut s’empêcher de s’interroger sur les conséquences à long terme de cette banalisation des symboles d’extrême droite sur le tissu social américain et sur la démocratie elle-même. Il est crucial que nous restions vigilants et que nous condamnions fermement ces actes, car l’histoire nous a déjà montré les dangers qui guettent une société qui tolère la montée du fascisme. La frontière entre la provocation et l’adhésion réelle à ces idéologies dangereuses devient de plus en plus floue, et c’est précisément ce qui devrait nous inquiéter tous.


Dans le cours de français

Une chaîne commerciale connue dans tout le Canada tient dans ses rayons une marque de cartes de souhaits dont je tairai le nom ici. Je me contenterai de mentionner qu’au dos des cartes, il est inscrit qu’elle est produite par « une petite entreprise détenue et gérée par une femme ».

Le site web de cette entreprise nous fournit des détails supplémentaires : « Fondatrice et experte en multitâches ; mère célibataire de jumeaux adolescents et d’un animal de compagnie.  A transformé un diplôme en littérature anglaise en une entreprise. N’a pas accepté un non pour réponse lorsqu’on lui a dit qu’une femme ne pouvait pas manipuler une presse de 2 500 livres, puis a montré à une bande de compagnons comment s’y prendre. Génération X assumée. »

Jusqu’ici, je salue le travail de cette entrepreneuse. Là où ça se gâte, c’est quand on prend le temps de scruter la marchandise.

#LeProfCorrige

Sur la première carte, en admettant qu’on ferme les yeux sur j’veux (plutôt que je veux), sur je t’aime au bout (au bout’, en bon québécois) et sur le fait qu’il n’y a pas de point à la fin, il aurait fallu lire Tu es mon meilleur et non Tu est mon meilleur. Cette conjugaison est enseignée en troisième année du primaire.

Sur la deuxième carte, il aurait fallu lire Brillante et non Brilliante.

Il existe plusieurs outils pour vérifier la grammaire et l’orthographe. Là comme ailleurs, il est dommage qu’on ne se donne pas la peine de s’en prévaloir. Je refuse de donner à qui que ce soit une carte de souhaits affichant des fautes !


Dans le cours de musique

Avec Dix chansons démodées pour ceux qui ont le cœur abîmé, Pierre Lapointe tisse une œuvre à la fois nostalgique et profondément intime, où chaque note semble caresser les âmes en peine. Dans cet album, il revisite avec élégance l’esprit des grandes chansons d’autrefois, s’appuyant sur des orchestrations feutrées et une écriture ciselée qui évoquent les amours fanées, les espoirs brisés et la beauté du chagrin. Lapointe ne cherche pas à suivre les tendances, il les ignore avec panache, préférant offrir une musique qui traverse le temps plutôt que de s’y conformer. Une collection de ballades mélancoliques qui, plutôt que d’appartenir au passé, rappellent que certaines émotions, elles, ne se démoderont jamais.

Extraite de cet album lancé au cours des derniers jours, voici la pièce Hymne pour ceux qui ne s’excusent pas.

Pierre Lapointe – Hymne pour ceux qui ne s’excusent pas – Dix chansons démodées pour ceux qui ont le cœur abîmé – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Entre les lubies et les insanités de Donald Trump, et à travers les folies meurtrières de Benyamin Netanyahou, en subissant le silence inquiétant de Vladimir Poutine, il y a eu l’éclat de soleil de Chloé, la caricaturiste du Devoir. Je le dépose ici.

Il est inutile d’en écrire davantage.


Billet du 24 janvier 2025 : J’ai mis un x sur X

Près de 14 ans après l’avoir ouvert et utilisé à souhait, j’ai fermé mon compte X, dimanche soir. Si je ne l’avais pas fait dimanche, je l’aurais fait lundi soir. J’éprouvais déjà de la difficulté à m’associer à un produit d’Elon Musk, je me dissocie maintenant entièrement du personnage. Je suis capable de respecter quelqu’un qui émet des opinions ou adopte des positions différentes des miennes, mais pas quand cette personne sombre dans le racisme, le sexisme, l’homophobie ou la haine. Les deux saluts nazis que Musk a adressés à foule, lors du rassemblement républicain de lundi soir, ne passent pas.


Que fais-je avec mes comptes Facebook, Instagram et Threads, tous propriété de Meta et de Mark Zuckerberg ? Pour l’instant, j’attends. Si ces réseaux s’assombrissent comme X l’a fait, je les quitterai également.


Amazon ? C’est fini. Du moins, jusqu’à ce que son éventuel statut de quasi-monopole ne me laisse pas le choix d’y revenir. J’y trouvais mon compte parce que la compagnie livrait rapidement à domicile et possédait sept entrepôts au Québec. Elle offre également une multitude de produits d’ici. Mais fermer sans crier gare tous ses points de service québécois, mettant ainsi au chômage plus de 3 000 travailleurs, parce qu’un des entrepôts a réussi à y faire entrer le syndicat, justifie que j’élimine ce commerce de ma liste.


Je m’efforce d’acheter des produits québécois. Il m’arrive aussi d’acheter des produits d’ailleurs, dans des commerces québécois, chez Dollarama ou dans des boutiques spécialisées, par exemple. J’encourage également les produits et commerces canadiens, parce qu’ils font autant partie de notre économie. Ce que Donald Trump et ses sbires m’inspirent, depuis cette semaine, c’est de carrément éviter d’acheter leurs produits. Éviter à tout prix les produits américains, c’est quelque chose de nouveau pour moi. J’en suis rendu là.


Dans le cours de sciences et technologie

Comment notre cerveau construit-il ses connaissances ?

Disons qu’il est en constante évolution. Il apprend, se souvient et oublie chaque jour. Mais comment ces processus s’opèrent-ils au niveau neuronal ? L’apprentissage est en réalité une modification physique de notre cerveau. Lorsque nous acquérons une nouvelle information, de nouvelles connexions se créent entre nos neurones, formant ainsi de véritables réseaux. Ces connexions, appelées synapses, se renforcent à chaque rappel de l’information, consolidant ainsi notre mémoire. C’est un peu comme un sentier dans une forêt : plus on l’emprunte, plus il devient évident.

La mémoire, elle, se divise en plusieurs types. La mémoire à court terme, par exemple, nous permet de retenir un numéro de téléphone le temps de le composer. La mémoire à long terme, quant à elle, stocke nos connaissances et expériences de manière plus durable. L’oubli, loin d’être une défaillance, est un mécanisme essentiel à notre survie. Il nous permet de ne pas être submergés par une quantité excessive d’informations. Certaines informations sont éliminées, tandis que d’autres sont consolidées et conservées.

Il est important de noter que la plasticité cérébrale, c’est-à-dire la capacité du cerveau à se modifier, diminue avec l’âge. Cependant, elle peut être stimulée par diverses activités, telles que l’apprentissage de nouvelles langues, la pratique d’un instrument de musique ou la résolution d’énigmes. En comprenant les mécanismes de l’apprentissage, nous pouvons optimiser nos capacités cognitives et favoriser un vieillissement en bonne santé.

Alors, prêt à faire des synapses et à agrandir votre cerveau ? C’est l’occasion de devenir un véritable expert en matière grise !


Dans le cours de musique

Les Passagers, groupe musical hybride aux sonorités audacieuses, naviguent entre jazz, électronique et rock psychédélique avec une élégance remarquable. Fondé autour du duo Nicolas Ferron-Geoffroy et Andréanne Muzzo, accompagné du batteur Tonio Morin-Vargas, le groupe poursuit une trajectoire artistique internationale qui les a menés des scènes locales aux studios mythiques de Los Angeles, en passant par des tournées européennes. Après deux mini-albums remarqués, deux albums acclamés (Eldorado en 2016 et Les Oiseaux en 2020) distribués jusqu’au Canada et au Japon, le trio vient de lancer son nouvel opus Tu n’es pas seul. Cet autre mini-album projette une exploration musicale où les grooves entraînants côtoient des mélodies aériennes, quelque part entre Françoise Hardy, Herbie Hancock et Tame Impala. En voici un aperçu avec la pièce Coca cola.

Les Passagers – Coca cola – Tu n’es pas seul – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Martial Grisé et Maryse Pepin, auteurs passionnés et inspirants, ont récemment démontré leur générosité en offrant des livres à plus de 70 écoles des Laurentides. Grâce à leur Fondation McGray, ils ont distribué des romans de leur collection Seyrawyn, remplis de magie, de Vikings et de dragons, pour éveiller l’imaginaire des jeunes lecteurs. Ce projet littéraire, d’une valeur de 5000 $, a permis aux élèves de découvrir des histoires captivantes tout en abordant des thèmes importants, comme l’empathie, l’écologie et l’histoire des Patriotes de Saint-Eustache. Leur engagement envers l’éducation et la promotion de la langue française est un véritable cadeau pour la communauté.

En plus de leurs dons de livres, les auteurs s’investissent activement dans divers projets pour les jeunes tout au long de l’année. Que ce soit par des animations, des rencontres dans les Salons du livre ou d’autres initiatives originales, ils cherchent constamment à inspirer les générations futures. Leur dévouement à promouvoir la lecture et à partager leur amour pour la langue française est une source d’inspiration pour tous. Grâce à leur passion et à leur générosité, les jeunes des Laurentides ont la chance de plonger dans des univers fantastiques et de développer leur goût pour la lecture.

Martial Grisé et Maryse Pepin, auteurs.

Billet du 17 janvier 2025 : Une histoire à ma manière

Les Québécois se sentent-ils plus Nord-Américains ou Français ? La question méritait d’être posée, surtout dans le contexte actuel, et Léger s’en est chargé. Par ma langue, ma culture et la majeure partie de mes intérêts, je me sens personnellement plus Français. Par mon mode de vie et mon amour du baseball, je me sens plus Nord-Américain. En combinant les deux, je me sens peut-être plus français. Mais je fais partie d’une minorité.

Le récent sondage Léger, publié dans Le Devoir, révèle que la majorité des Québécois se sentent plus proches culturellement de l’Amérique du Nord que de la France.1 Il démontre que 73 % des Québécois s’identifient davantage à la culture nord-américaine, contre seulement 16 % qui se sentent plus proches de la culture française. Les résultats sont similaires indépendamment de l’âge, du genre et de la langue des répondants. Cette tendance reflète une perception croissante du Québec comme une région culturellement nord-américaine plutôt qu’européenne.

Le coup de sonde confirme une tendance que je remarque depuis de nombreuses années, principalement chez les plus jeunes générations. Leurs références musicales sont américaines, comme leurs références cinématographiques. Les influenceurs suivis sont pour la plupart québécois, mais promeuvent rarement des produits conçus ici.

Et qu’ont répondu les quelques jeunes, âgés de 11 à 22 ans, à qui j’ai demandé ce qu’ils pensaient de la proposition de Donald Trump de faire du Canada le 51e État américain ? Au mieux, ils ont affiché une indifférence. Au pire, ils aimaient l’idée.

C’est le triomphe du cheeseburger sur le camembert.

1 Baillargeon, Stéphane. Les Québécois se sentent nord-américains et loin de la France, révèle un sondage. Le Devoir, Montréal. Le 16 janvier 2025.


Dans le cours de français

Le mot de la semaine est oligarchie. Il a été employé par à peu près tous les grands médias de la planète.

Dans son discours d’adieux à titre de président des États-Unis, Joe Biden a mis en garde contre la montée d’une oligarchie aux États-Unis, où une poignée d’individus ultrariches concentrent le pouvoir et l’influence. Biden souligne que cette concentration de pouvoir menace la démocratie, les droits fondamentaux et les libertés individuelles. Il cite notamment les patrons de l’industrie technologique, comme Elon Musk, qui exercent une influence croissante sur les politiques publiques.

Ce discours a suscité un large écho dans les médias du monde entier, qui ont largement repris le terme « oligarchie » pour décrire la situation politique actuelle aux États-Unis.


Dans le cours d’art dramatique

Fanfreluche m’a raconté plein d’histoires à sa manière, pour m’amuser. Je revenais de l’école, j’allais jouer un peu dehors et je rentrais pour écouter Bobino d’abord, l’émission suivante ensuite. Une fois par semaine, c’était Fanfreluche.

Personnifiée par Kim Yaroshevskaya, la poupée commençait à lire une histoire, puis entrait dans son grand livre pour en modifier le cours. On peut dire qu’elle a largement contribué à m’initier à la littérature.

M’a-t-elle donné le goût de la lecture ? Un peu. Par contre, je lui dois une bonne part de mon goût de l’écriture, qui a commencé à se développer quand j’étais très jeune. C’est Fanfreluche qui m’a fait réaliser, la première, qu’on pouvait créer en écrivant.

Chapeau bien bas, madame Yaroshevskaya ! Bravo et merci pour votre œuvre, un merci particulier pour cette passion que vous avez contribué à m’inculquer. Avec une vie qui s’est éteinte à l’âge plus que vénérable de 101 ans, vous avez plus que mérité le droit de vous reposer.


Dans le cours de musique

Mélodie-Jade était une protégée de Corneille à l’émission La Voix. Offrant des notes de jazz versant dans la bossa-nova, avec l’accent québécois, elle vient de lancer son premier mini-album, Sens Cible. Voici la pièce Anormal.

Mélodie-Jade – Anormal – Sens Cible – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Dans un remarquable accomplissement qui fait la fierté du Québec, Myckaël Charbonneau, diplômé de l’UQAM, s’est distingué parmi 3769 candidats en remportant la médaille d’or à l’examen final des comptables professionnels agréés du Canada. Ce qui rend cette réussite encore plus inspirante, c’est que, contrairement à la tradition qui voit souvent les lauréats provenir des grands cabinets comptables, Myckaël a choisi de mettre ses talents au service du secteur communautaire en tant que comptable à la Maison d’Hérelle, un organisme qui accompagne les personnes vivant avec le VIH-Sida.

Cette victoire exemplaire illustre parfaitement comment l’excellence professionnelle peut s’allier à l’engagement social. Malgré les offres alléchantes des grands cabinets comptables suite à sa performance exceptionnelle, Myckaël reste fidèle à ses valeurs en poursuivant son travail à la Maison d’Hérelle, où il contribue activement à la mission de l’organisme tout en développant des projets novateurs en matière de gouvernance et de gestion financière. Son parcours inspire une nouvelle génération de professionnels à considérer le secteur communautaire comme un lieu d’épanouissement professionnel où les compétences peuvent avoir un impact direct sur le bien-être de la société.