Billet du 30 août 2024 : Une ombre grandissante

La pénurie d’enseignants légalement qualifiés au Québec continue de s’aggraver à la rentrée 2024-2025. Selon les données les plus récentes, plus de 2707 postes d’enseignants restent à pourvoir. Cette situation signifie que de nombreux élèves n’auront pas accès à un enseignant qualifié, ce qui affectera assurément la qualité de l’enseignement et l’apprentissage des élèves.

En comparaison, à la rentrée 2023-2024, le nombre d’enseignants non légalement qualifiés était déjà en hausse. En février 2024, on comptait 7949 enseignants non qualifiés, une augmentation significative par rapport aux années précédentes. Ajoutons que parmi les nouveaux enseignants dits qualifiés, plusieurs ne disposent que d’une autorisation temporaire d’enseigner, sans brevet.

Les chiffres de la rentrée 2024-2025 mettent en évidence une crise qui ne cesse de s’intensifier. Les prévisions pour les prochaines années ne sont guère optimistes, avec une augmentation prévue de 1400 enseignants non qualifiés additionnels chaque année, de même que d’un nombre encore plus considérable d’enseignants dits qualifiés, mais sans brevet.


Dans le cours de français

Il est important de bien ponctuer ses phrases. L’absence ou la présence d’une simple virgule peut en changer tout le sens. Prenons la phrase suivante :

Il est important de bien ponctuer ses phrases. L’absence ou la présence d’une simple virgule peut en changer tout le sens. Prenons la phrase suivante :

« Ce que j’aime le plus, c’est manger, mes enfants et mes chats, pas nécessairement dans cet ordre ! »

En omettant les virgules, on obtient :

« Ce que j’aime le plus c’est manger mes enfants et mes chats pas nécessairement dans cet ordre ! »

Le sens diffère légèrement !


Dans le cours d’univers social
Volet histoire

Il m’est difficile de passer sous silence le décès de l’historien Marcel Tessier. Il fait partie de ces rares pédagogues qui ont su démocratiser à grande échelle la matière qu’ils enseignent. Natif de Montréal, il s’était retiré dans le patelin où j’enseignais entre le milieu des années 1990 et le milieu des années 2000.

Il était venu sans hésiter pour offrir bénévolement un cours d’histoire à mes élèves, en racontant avec enthousiasme et son style inimitable l’insurrection des Patriotes, qui faisait partie du programme de cinquième année du primaire, niveau que je leur enseignais.

À une autre occasion, j’expliquais à ma classe que malgré une longue recherche, je n’avais pas réussi à trouver le prénom du sieur de Laviolette, le fondateur de Trois-Rivières. Un de mes élèves d’alors, après l’école, avait pris l’initiative d’aller frapper à la porte de la résidence de monsieur Tessier pour lui poser la question. Il avait accueilli mon élève à bras ouverts et lui avait indiqué, documentation à l’appui, qu’aucun écrit officiel n’évoquait avec certitude le prénom de Laviolette.

Indépendantiste notoire, je l’avais contacté quelques années plus tard pour lui demander s’il acceptait d’appuyer publiquement un de mes amis, candidat à la mairie de l’endroit. Sa réponse avait été sans équivoque : « Je le ferai avec plaisir s’il s’affiche comme souverainiste ! »

Il demeurait malgré tout respectueux des personnages et des événements qui allaient à l’encontre de ses convictions, évoquant les faits historiques avec une grande rigueur.

Monsieur Tessier, bravo et merci.


Dans le cours de musique

Après Au cœur du rythme et Ça déménage, cet album s’appelle Le journal de Kalimba. La Deux-Montagnaise Carolyne Mailhot reprend son rôle de Kalimba et chante pour les enfants d’âge primaire. Voici la pièce TDAH.

Kalimba – TDAH – Le journal de Kalimba – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Heman Bekele, un adolescent de 15 ans, a reçu le titre d’Enfant de l’année 2024 par le magazine Time pour son invention révolutionnaire : un savon capable de combattre le cancer de la peau. Inspiré par le désir d’aider ceux qui souffrent de cette maladie, Heman a mis au point un savon contenant des composés qui pourraient inhiber la croissance des cellules cancéreuses. Son innovation, encore en phase de développement, a déjà suscité l’intérêt de la communauté scientifique et pourrait, à terme, offrir une solution accessible pour réduire l’incidence de ce cancer à travers le monde.

En plus de son esprit d’innovation, Heman se distingue par son engagement envers les autres. Il espère que son invention contribuera à améliorer la vie de millions de personnes, en particulier dans les régions où l’accès aux soins de santé est limité. Ce jeune prodige incarne l’espoir et le potentiel des nouvelles générations à apporter des solutions aux défis mondiaux.


Journal de vacances du 23 août 2024

Et je cite :

« Comme l’an dernier, je ralentirai le rythme au cours de l’été. Jusqu’au 23 août, les publications de mes billets s’effectueront sur une base quinzomadaire.


Déformation professionnelle

Quinzomadaire : Qui a lieu ou qui paraît toutes les deux semaines.

Source : Grand dictionnaire terminologique. »

Jean-Frédéric Martin, billet du 5 juillet 2024.

À la semaine prochaine !


Journal de vacances du 16 août 2024 : Prolonger le bon temps

Je triche un peu, cette semaine. Je le ferai également la semaine prochaine. J’étire les vacances rédactionnelles jusqu’au 23 août inclusivement, alors que j’ai entrepris mon nouveau travail de conseiller pédagogique le lundi 12 août, et que mes collègues du corps enseignant reprendront le boulot le 22.

Alors, prétendons que ce sont les vacances des élèves qui dicteront la durée des journaux de vacances de cet été ! Eux ne reprennent les cours que le 28.

L’art de continuer de se sentir en vacances !


Faire perdre du chic

Le Chic Resto Pop, une institution emblématique de Montréal qui offre des repas à prix modique aux personnes en situation de précarité, se voit confronté à une perte majeure de financement en raison d’une nouvelle politique du gouvernement québécois. Ce dernier, dans un effort de centralisation des fonds destinés aux organismes communautaires, exige désormais que les subventions fédérales passent exclusivement par les instances provinciales. En conséquence, des initiatives vitales comme celle du Chic Resto Pop, autrefois soutenues directement par Ottawa, se voient privées d’une aide essentielle. Ce changement de cap met en péril la survie de plusieurs organismes communautaires qui n’ont ni les moyens ni les ressources pour se conformer aux nouvelles exigences bureaucratiques imposées par Québec.

Cette politique, qui se veut un levier pour renforcer le contrôle provincial sur les subventions, crée des aberrations inquiétantes. En privilégiant un processus bureaucratique complexe, le gouvernement québécois retarde l’accès aux fonds vitaux pour des organismes déjà fragilisés par la hausse des coûts et l’augmentation des besoins. Le Chic Resto Pop, malgré son rôle crucial dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, risque de devoir réduire considérablement ses services. Cette situation illustre les conséquences néfastes d’une gestion rigide des fonds publics, où les objectifs politiques prennent le pas sur les besoins réels des communautés vulnérables.


Déformation professionnelle

Comment distinguer les verbes apporter et emporter ?

Quelle est la différence entre amener et emmener ?

Réglons d’abord quelque chose rapidement : on apporte ou emporte un objet, alors qu’on amène ou emmène une personne.

Ensuite, apporter et amener impliquent qu’on arrive, alors qu’emporter et emmener impliquent qu’on part.

Ainsi :

  • J’apporte mon vin dans ce restaurant. (J’arrive avec un objet)
  • J’emporte ma valise en voyage. (Je pars avec un objet)
  • Mon fils amène son ami à la maison. (Mon fils arrive avec une personne)
  • Emmenez-moi au bout de la Terre, chantait Aznavour. (Partez avec quelqu’un)

Dans mes écouteurs

Alexis GL explore la musique avec une sensibilité particulière pour les harmonies de couleurs et les rythmes qui résonnent. Sa démarche instinctive le mène à combiner des styles éclectiques, à mêler des instruments divers et à marier la poésie aux sons dans un flux créatif. Pour lui, créer est avant tout une quête de bien-être et d’équilibre, un moyen d’harmoniser sa vie à travers l’art.

Voici Heure bleue, la pièce titre de sa première parution.

Alexis GL – Heure bleue – Heure bleue – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Cette semaine, une belle initiative québécoise a une fois de plus démontré son importance et sa popularité. Le 12 août marque chaque année la journée « J’achète un livre québécois », un événement lancé en 2014 par Patrice Cazeault et Amélie Dubé. Ce mouvement, devenu une véritable tradition, encourage les Québécois à se tourner vers les auteurs locaux et à enrichir leur bibliothèque avec des œuvres d’ici. Depuis son lancement, cette journée connaît un succès grandissant, et 2024 n’a pas fait exception.

Les statistiques de cette année révèlent que les librairies québécoises ont enregistré une augmentation significative de leurs ventes, certaines doublant même leurs chiffres habituels. Pour les libraires, cette journée est désormais la plus lucrative de l’année. Cette mobilisation témoigne de l’attachement des lecteurs à la littérature québécoise, une fierté culturelle qui ne cesse de croître. L’initiative rappelle également l’importance de soutenir les créateurs d’ici, permettant ainsi de dynamiser l’industrie du livre au Québec.

Au-delà des chiffres, ce mouvement illustre un engagement collectif en faveur de la culture locale. Alors que les lecteurs se pressent dans les librairies, c’est toute une chaîne qui en bénéficie : auteurs, éditeurs et détaillants. Cette solidarité autour de la littérature québécoise renforce non seulement l’économie du livre, mais aussi notre identité culturelle unique. En participant à cette initiative, chaque lecteur devient un maillon essentiel dans la préservation et la valorisation des récits qui font écho à la réalité d’ici.


Journal de vacances du 9 août 2024

Et je cite :

« Comme l’an dernier, je ralentirai le rythme au cours de l’été. Jusqu’au 23 août, les publications de mes billets s’effectueront sur une base quinzomadaire.


Déformation professionnelle

Quinzomadaire : Qui a lieu ou qui paraît toutes les deux semaines.

Source : Grand dictionnaire terminologique. »

Jean-Frédéric Martin, billet du 5 juillet 2024.

À la semaine prochaine !


Journal de vacances du 2 août 2024 : Inspiration canadienne

Mon admiration envers l’équipe de soccer féminine canadienne n’a jamais été aussi grande qu’après la récente sanction imposée par la FIFA dans le cadre des Jeux olympiques de Paris 2024. Malgré cette épreuve, les joueuses ont fait preuve d’une résilience et d’un esprit d’équipe exemplaires, surmontant les obstacles avec une détermination inébranlable. Cette équipe, plus unie que jamais, a démontré que l’adversité ne fait que renforcer leur volonté de réussir et de représenter fièrement notre pays sur la scène internationale. Leur capacité à rester concentrées et à se soutenir mutuellement dans les moments difficiles est une source d’inspiration pour tous, notamment du côté de certaines équipes professionnelles.

Le travail acharné et la persévérance des joueuses ont été essentiels pour passer à la ronde suivante, un exploit que personne ne croyait possible. Faut-il le rappeler, la pénalité de six points qui leur a été imposée les obligeait à gagner leurs trois joutes en ronde préliminaire, tout en espérant qu’aucune autre équipe de leur groupe ne les imite à ce niveau. Mission accomplie.

Quant aux causes de la sanction, j’espère que les trois entraîneurs responsables de la fameuse tricherie recevront la juste conséquence de leurs actes, nonobstant la suspension d’un an qui leur a déjà été imposée. C’est tout le Canada qui a subi un embarras important dans cette histoire.

Finalement, je ne peux m’empêcher de sourire quand je pense au pied de nez que les joueuses canadiennes ont adressé à la FIFA en passant malgré tout à la ronde suivante. Le fait que les fédérations internationales sportives se mêlent des sanctions lors des Jeux olympiques constitue un non-sens, lesdites sanctions devant selon moi se soumettre à des règles olympiques établies pour tous les athlètes et les équipes, peu importe le sport. La sanction de six points aurait-elle été différente si l’équipe d’un autre pays s’était fait prendre ou si le Canada n’était pas champion des derniers Jeux olympiques au soccer féminin ? La question mérite d’être posée.


Déformation professionnelle

Que ce soit dans les manuels d’instructions ou dans d’autres publications, il est fréquent de trouver des perles amusantes dans les traductions. Sur sa page Facebook 1, l’influenceur Jonathan le Prof en a déposé deux, au cours des derniers jours.

D’abord, dans la vitrine d’une entreprise montréalaise :

Sans l’erreur d’orthographe dans la version originale anglaise (on aurait dû lire we are closed et non we are close), l’application de traduction aurait sans doute suggéré le bon libellé, soit nous sommes fermés.

Ensuite, sur le site internet des Jeux olympiques de Paris 2024 :

Il s’agit de la page donnant les statistiques du soccer féminin. Elle a depuis été corrigée, je tiens à le mentionner. Ici, le traducteur s’est servi des abréviations des pays. C’est ainsi que BRA de Brazil s’est transformé en SOUTIEN-GORGE, plutôt qu’en Brésil. Dans le groupe A, le CAN est devenu PEUT, plutôt que Canada. Yes, we can; oui, on peut.

À noter que le groupe comprenant la Turquie n’affichait aucune erreur et c’est tant mieux ! TURKEY aurait facilement pu devenir DINDE.

1 Page Facebook de Jonathan le Prof.


Lectures de vacances

Élément important de mes lectures de vacances de cet été, « Là où je me terre » de Caroline Dawson s’est révélé être une œuvre autobiographique captivante qui capte l’essence même de l’expérience humaine vécue par une famille de réfugiés. Avec une plume à la fois délicate et incisive, la regrettée auteure nous plonge dans son univers intime, révélant les complexités de sa vie et de son identité. Chaque chapitre est empreint d’une sincérité désarmante, rendant le récit aussi poignant qu’inoubliable. Caroline Dawson, récemment décédée, réussit à créer une connexion profonde avec le lecteur, en nous faisant partager ses émotions et ses réflexions les plus intimes. C’est un voyage littéraire où les mots deviennent des fenêtres sur son âme, permettant de ressentir pleinement ses sentiments et son parcours.

La richesse de « Là où je me terre » réside également dans sa capacité à toucher des thèmes universels tout en restant profondément personnel. Dawson aborde avec une rare justesse des sujets tels que l’exil, l’identité et l’appartenance, tout en conservant une approche authentique et humble. Son récit nous rappelle que, malgré les différences apparentes, il existe des expériences et des sentiments qui nous unissent tous en tant qu’êtres humains. Ce livre est une ode à la résilience et à la capacité de trouver la lumière même dans les moments les plus sombres. En somme, « Là où je me terre » est une œuvre qui restera longtemps gravée dans ma mémoire, une œuvre maintenant encore plus précieuse à la lumière de la disparition de son auteure.


Dans mes écouteurs

Charles Trudel, un pianiste talentueux basé à Montréal, s’est fait un nom sur la scène musicale canadienne et internationale. Diplômé en jazz performance de l’Université McGill, Charles a collaboré avec de nombreux artistes renommés et performé dans des festivals prestigieux tels que le Festival international de Jazz de Montréal. Sa polyvalence et son amour pour la musique l’ont mené à se produire aux côtés de divers ensembles et dans de nombreux pays. Avec une carrière riche en récompenses, Charles Trudel continue d’enchanter les publics avec sa virtuosité et son dévouement musical.

Fruit constitue son premier album. Tirée de cet album, voici la pièce F pour facile.

Charles Trudel – F pour facile – Fruit – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

J’y vais avec deux éléments tout simples.

D’abord, l’équipe féminine de soccer canadienne qui se serre les coudes, surmonte toutes les embûches et réussit à poursuivre sa route aux Jeux olympiques de Paris.

Ensuite, la nageuse canadienne Summer McIntosh qui établit un record olympique au 200 mètres brasse féminin.