Billet du 21 juin 2024 : Blogue express

Mon billet sera court, cette semaine. La compilation des épreuves du ministère, les bulletins et les festivités entourant la dernière journée au primaire de mes élèves prennent une énorme partie de mon temps depuis les derniers jours. Je reporte donc à la semaine prochaine les quelques sujets que j’aurais voulu aborder dans ce billet.


Dans le cours de musique

Belle découverte, cette semaine, que l’album Tu me vois comme je suis. D’un côté, le duo Corail, formé de Philippe Noël et Julien Comptour, qui donne dans le folk psychédélique. Rachel Leblanc, alias Vanille, de son côté, écrit des pièces qui rappellent les chansons populaires françaises des années 1990. En unissant leurs talents le temps d’un album, les trois artistes nous présentent un résultat hétéroclite, alternant les styles.

Voici la pièce Poupée russe.

Corail et Vanille – Poupée russe – Tu me vois comme je suis – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Antoine Moses, originaire de Carleton-sur-Mer en Gaspésie, est un planteur d’arbres hors du commun. Suivi par plus de 1,6 million d’abonnés sur Instagram, il affirme avoir planté plus de 1,5 million d’arbres depuis qu’il exerce ce métier. Le jeune homme de 25 ans détient même le record Guinness du plus grand nombre d’arbres plantés en 24 heures, avec plus de 23 000 arbres 1. Sa journée de travail commence tôt, et il plante entre 2500 et 3000 arbres par jour. Antoine est payé à l’arbre, chaque épinette plantée lui rapportant 0,23 $. Son mode de vie lui permet de travailler quelques mois par an et de vivre de cette passion le reste de l’année. Un véritable engagement pour la nature et la reforestation, qui inspire ses nombreux abonnés sur les réseaux sociaux.

1 Paré-Asatoory, Gabriel. Antoine Moses, plus d’un million d’arbres plantés et un record Guinness plus tard. Radio-Canada.ca. Le 19 juin 2024.


Billet du 14 juin 2024 : Une octave électrisante

Avant cette semaine, j’ignorais totalement qui était Edgar Morin, jusqu’à ce que je tombe par hasard sur l’une de ses réflexions. Edgar Morin, né en 1921, est un sociologue et philosophe français reconnu pour ses travaux sur la complexité et la pensée complexe. Son approche interdisciplinaire et ses nombreuses contributions intellectuelles ont profondément influencé la manière dont nous comprenons les interactions humaines et les dynamiques sociales.

Et je cite :

« Le grand remplacement est celui des idées humanistes et émancipatrices par les idées suprématistes et xénophobes. »

– Edgar Morin, alors âgé de 100 ans, le 17 octobre 2021.

La réflexion d’Edgar Morin résonne profondément dans le contexte actuel. En Amérique du Nord, les dernières années ont été marquées par une montée inquiétante des idéologies de division. Aux États-Unis, la résurgence des mouvements suprémacistes blancs, visibles lors des événements tragiques de Charlottesville en 2017, et la rhétorique xénophobe de certaines figures politiques ont révélé une fracture sociale profonde. Par ailleurs, le traitement des migrants à la frontière mexicaine, souvent déshumanisé, témoigne de ce glissement vers des idées qui s’opposent aux principes humanitaires et émancipateurs.

À l’échelle mondiale, la montée des mouvements nationalistes et populistes dans plusieurs pays européens illustre également ce phénomène. En Hongrie, les politiques anti-immigration de Viktor Orbán, axées sur la protection d’une prétendue identité nationale homogène, en sont un exemple frappant. En France, le discours de certains partis politiques sur le « grand remplacement » reflète une peur de l’autre qui alimente les divisions. Ces exemples montrent comment les idées suprématistes et xénophobes gagnent du terrain, remplaçant les valeurs d’inclusion et de solidarité. Les résultats des élections de dimanche dernier au Parlement européen confirment également cette tendance, avec une progression notable des partis nationalistes et eurosceptiques. Les propos de Monsieur Morin nous rappellent l’importance de résister à ces tendances et de réaffirmer notre engagement envers les principes humanistes.


Dans le cours de français

On dirait que Stéphane Venne accapare mon travail.

Y a-t-il des fautes de français dans ces affirmations ? Il y a une faute, oui, mais elle n’a rien de grammatical ni d’orthographique.

#LeProfCorrige

Désolé Monsieur Venne, mais octave est un nom féminin. Ne vous en déplaise, on dit « UNE octave ». LCN a bien accordé ses mots.

Justement, Monsieur Venne, l’ouvrier est toujours vivant et n’a rien ressenti de plus qu’un picotement ! 1

Alors où est la faute ?

On peut baisser un son, une note ou une fréquence d’une octave. Une chanson ? Pas vraiment. Des chansons, encore moins.

1 Pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine: un travailleur électrisé sur le chantier. TVA Nouvelles. Le 12 juin 2024.


Dans le cours de musique

Thomas Bélair-Ferland est un auteur-compositeur-interprète de musique folk pop. Son parcours musical a débuté par des interprétations, puis il s’est orienté vers l’écriture et la composition de ses propres chansons. Son talent a été reconnu dès son jeune âge, puisqu’il a remporté deux concours à l’âge de 14 ans. Il a également eu l’occasion de faire la première partie d’Émile Bilodeau, en 2019.

Après deux albums, en 2017 et en 2020, il nous a récemment offert le simple T’étais où ? Je vous le propose en #musiquebleue.

Thomas Bélair-Ferland – T’étais où? – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

L’artiste peintre montréalais d’origine haïtienne Manuel Mathieu connaît une ascension remarquable aux États-Unis, marquée par une présence croissante dans des galeries et institutions prestigieuses. Installé à Miami, Mathieu a su capter l’attention par ses œuvres qui explorent les thèmes de la mémoire, de la résilience et de l’identité, inspirées par son histoire personnelle et la culture haïtienne. Ses créations se distinguent par une fusion unique de couleurs vives et de textures dynamiques, reflétant à la fois la beauté et la complexité de son héritage.

Son succès est amplifié par une récente exposition solo au Pérez Art Museum Miami, qui a renforcé sa réputation sur la scène internationale. La reconnaissance de son talent ne cesse de croître, ouvrant des portes vers de nouvelles occasions et collaborations. Mathieu continue d’explorer de nouvelles techniques et narratives, consolidant ainsi sa place parmi les artistes contemporains influents de sa génération.


Billet du 7 juin 2024 : Que s’est-il donc passé en 2014 ?

Dans une chronique publiée cette semaine 1, Patrick Lagacé explore l’augmentation marquante de la violence au Québec, identifiant l’année 2014 comme un point de bascule. Il souligne une montée inquiétante des crimes violents, en particulier ceux impliquant des armes à feu, tout en examinant les facteurs sociaux et politiques qui ont pu contribuer à cette tendance. Lagacé appelle à une réflexion et à des actions concrètes pour comprendre et inverser cette escalade de la violence dans la société québécoise, sans toutefois identifier une piste d’hypothèses concernant les causes.

En tant qu’enseignant et observateur attentif, je constate également cette recrudescence de violence dans les écoles primaires. Cette violence se manifeste surtout dans le langage agressif et l’intimidation entre élèves, incluant de plus en plus la cyberintimidation. Les enfants utilisent les plateformes numériques pour harceler et intimider leurs pairs, créant un environnement scolaire où la peur et l’anxiété deviennent courantes, ce qui nécessite des mesures urgentes pour protéger nos jeunes et favoriser un climat d’apprentissage sain.

Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette recrudescence de violence depuis 2014. Premièrement, la prolifération des réseaux sociaux et des nouvelles technologies a facilité la propagation de comportements agressifs et d’intimidation en ligne, exacerbant les conflits entre jeunes. Deuxièmement, l’exposition croissante à des contenus violents à travers les médias et les jeux vidéo peut avoir désensibilisé certains jeunes, normalisant ainsi la violence comme moyen d’interaction. Enfin, les bouleversements économiques et sociaux, tels que les inégalités croissantes et les tensions politiques mondiales, peuvent contribuer à un climat général de stress et d’anxiété, qui se manifeste par une augmentation des comportements violents.

S’est-il vraiment passé quelque chose en 2014 ? J’espère que des anthropologues se pencheront sur la question.

1 Lagacé, Patrick. Violence : quelque chose s’est passé en 2014… La Presse, Montréal. Le 4 juin 2024.


Dans le cours d’univers social
Volet histoire

Parce que j’ai eu à le faire en classe au cours de la présente année scolaire, je reprends ici un bref résumé du conflit israélo-palestinien, qui a fait près de 36 000 morts depuis l’automne dernier. Il trouve ses origines à la fin du XIXe siècle, avec la montée du sionisme, un mouvement nationaliste juif prônant la création d’un État juif en Palestine. Ce projet détonne avec les aspirations des Arabes palestiniens, majoritaires sur le territoire, qui réclament également l’indépendance nationale. La situation se complique d’autant plus avec la déclaration Balfour 2 de 1917, dans laquelle le gouvernement britannique exprime son soutien à l’établissement d’un « foyer national juif » en Palestine. Après la Première Guerre mondiale, la Palestine passe sous contrôle britannique, période marquée par des tensions croissantes entre les communautés juive et arabe.

En 1947, face à l’aggravation des violences entre les communautés, l’ONU propose un plan de partage de la Palestine en deux États, l’un juif et l’autre arabe, avec Jérusalem sous administration internationale. Ce plan est accepté par les Juifs, mais rejeté par les Arabes. La proclamation de l’État d’Israël en 1948 entraîne la Première Guerre israélo-arabe, qui se solde par la victoire d’Israël et la fuite ou l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens. Les conflits suivants, notamment les guerres de 1967 et de 1973, ainsi que l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de Gaza, intensifient les tensions.

Depuis, diverses tentatives de paix ont échoué à résoudre les questions centrales du conflit, telles que les frontières, le statut de Jérusalem, le droit au retour des réfugiés palestiniens, et la sécurité. La situation reste marquée par des affrontements réguliers, une colonisation israélienne persistante en Cisjordanie, et un blocus sévère de Gaza. Chaque camp revendique des droits historiques et des besoins de sécurité légitimes, mais souvent incompatibles, ce qui rend très improbable le règlement du conflit.

2 Wikipédia. Déclaration Balfour de 1917.


Dans le cours d’éducation physique

Ma bonne nouvelle de la semaine dernière 3 a fait réagir ! L’intégration des statistiques des Negro Leagues à celles de la Major League Baseball (MLB) ne plaisent pas à tout le monde. Sacrilège, Josh Gibson a délogé l’immortel Ty Cobb du premier rang de tous les temps au niveau de la moyenne au bâton, en plus de faire de même avec Babe Ruth pour la moyenne de puissance. Le contexte n’était pas le même, semble-t-il.

Le contexte n’était pas le même non plus quand Wayne Gretzky a pulvérisé tous les records offensifs de la Ligue nationale de hockey (LNH). Pas plus qu’il ne l’est actuellement quand, près d’un siècle plus tard, Shohei Ohtani s’apprête à fracasser tout ce que Babe Ruth a établi, tant comme lanceur que comme frappeur.

Josh Gibson a connu toute une carrière comme joueur de baseball professionnel 4, dans une ligue regroupant les meilleurs joueurs noirs au monde. Nul ne peut prétendre qu’une des ligues était de calibre inférieur en raison de la couleur de peau de ses joueurs. Gibson mérite sa place au sommet.

3 Billet du 31 mai 2024 : Quand le passé rejoint le présent.

4 Baseball-Reference : Statistiques de Josh Gibson.


Dans le cours de musique

Ariane Roy, Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy ont parcouru le Québec lors d’une tournée spéciale intitulée Le Roy, la Rose et le Lou(p), offrant une collaboration artistique unique après le succès de leur performance aux Francos de Montréal. Une captation de dix pièces a donné lieu à un album, paru la semaine dernière. En voici la chanson thème.

Ariane Roy, Thierry Larose, Lou-Adriane Cassidy – Chanson thème – Le Roy, la Rose et le Lou(p) – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

La chanteuse Martha Wainwright s’est engagée auprès de l’Académie Centennial pour enseigner la musique aux jeunes et promouvoir les arts. À travers cette initiative, elle vise à encourager la créativité et l’expression artistique chez les élèves du secondaire. Son implication comprend non seulement des performances, mais aussi des sessions éducatives, offrant ainsi une expérience enrichissante et inspirante aux jeunes talents. Elle n’a pas hésité à impliquer son frère Rufus, ainsi que ses amies Ariane Moffatt et Marie-Pierre Arthur dans son projet.